Il fait beau, il fait chaud

[tad.coz]

Héhé, bah franchement en vous mettant les pieds dans l'freezer, histoire de brumiser vos pôvres épidermes surchauffés, je m'attendais pas à faire monter la t° des échanges:glagla:

Vincent a par deux fois raisons, car ce qu'il dit vient de son vécu d'usager, et de celui qui, au quotidien, se prend en plein la vision de ceux qu'on ramasse abrasés, cassés, encastrés, disloqués, passés en un éclair si bref du fun le plus total au néant

32 ans apres mon A, y en a eu des hivers quasi sibériens, et des étés surchauffés, des doigts gours, des glaçons dans la barbe et des dizaines de litres de sueur coulant partout

Mais autant j'adore la moto, autant allez savoir pourquoi, j'aime la vie et je tiens trop à ma peau pour la voir s'effilocher sur le bitume

La seule vraie gamelle que j'ai eu ( en je ne sais combien de dizaines de milliers de km, ça aurai pu donner confiance) c'était par un matin de Septembre entre Auxerre et Avalon, retour de vendanges, un peu de sous en poche, beaucoup de souvenirs en tête, il faisait beau vers 11 h ce matin là et on avait annoncé de la pluie, alors en plus de l'ensemble Cordura lourd, blouson ET pantalon, j'avais mis une combin de pluie du plus beau vert fluo ( simili batracien quoi) j'avais toujours mes belles Sidi cross ( un peu celles de Dark Vador, mais en mieux)

J'avais peu etre 23 ans, la route était belle et la moto roulait bien, alors elle est pas belle la vie?

Belle comme ce long virage partant large sur ma gauche

Un bruit comme une balle, et sans comprendre pourquoi, à 110km/h, ma moto se change soudain en un taureau de rodéo, se cabre, je suis ejecté par l'avant, tout semble aller si lentement et si vite, des années de rugby et de sport de combat, des réflexes de djeune encore à l'époque, j'atterit sur le bitume, roule encore et encore, poursuivi par la Honda qui se disloque, qui rebondit et que je crains de voir me rattraper et m'écraser

quelques dizaines de glissade, dos, coté, protéger ma tête

Je me retrouve dans un fossé herbeux, hébété, cuisant, il me faudra de longs moments pour me "tester" par étapes et me relever

Je suis en lambeaux, plus de combin de pluie, le bras gauche de mon gros blouson a été en partie arraché, le dos n'a plus de tissu du même coté, le pantalon est dans le même état presqu'entiérement abrasé à gauche, une de mes bottes est ruinée, mon casque porte de profondes stries et n'a plus de visiére

dessous, mon sweat est usé et porte un trou à la manche gauche, dessous la chemise est trouée légérement au même endroit, la fesse gauche du pant est brulée presque jusqu'au genou

Moi, RIEN, enfin contusions légéres, une cheville foulée, des bleus, écorchure légéres, éraflures et des courbatures pour quelques semaines, quelques exams de controles à l'hopîtal

Ca fait un peu blockbuster, moi, debout au bord de la Nationale, en "haillons" de mon bel équipement Furygan au milieu des débris et bagages de la Honda éparpillés partout

Allez savoir pourquoi, depuis, je sue, je transpire, je bout, je me vaporise, dans mon blouson, mes gants, mes bottes, mon casque, et je ne me souviens pas pendant tout ce temps avoir eu l'impression de "défaillir" de chaud canicule ou pas, mais sinon j'emporte ma bouteille ou un camel bag dans le top case et je m'arrete

Mais chacun fait comme il veut.. Bon, moi j'vais prendre une douche!