Bonjour à tous,

Voici mes premières impressions sur le S-Wing que je viens d'acheter.

J'espère que cela vous aidera dans votre choix... et vous convaincra au moins d'essayer cet excellent scoot.

En voilà un qui se sera fait attendre…Est-ce que j'ai eu raison de patienter et de rester 6 mois sans scoot, le temps que Honda veuille bien se donner la peine de mettre un GT 125 sur le marché après l'arrêt du Panthéon ?

Pas de doute : il est plus imposant que le Panthéon qu'il remplace. On sait qu'il en reprend la structure et la motorisation, mais si ses dimensions sont très proches de celles de son prédécesseur, il semble d'une pointure au dessus. C'est essentiellement à cause de sa face avant, plus large et plus protectrice, ce que la conduite confirmera.

En selle ! Pas trop haute, la selle, juste ce qu'il faut, mais large, très large même. Cela me convient, mais je suis assez grand (1m85), et je crains que des pilotes de moins d'1m75 n'aient quelques difficultés à poser les deux pieds à plat sur le sol. Le coffre. Béquillage (facile sur la centrale, grâce en particulier aux deux grandes poignées passager sur les côtés arrière, évidemment enfantin avec la latérale), un demi tour de la clé de contact vers la gauche en poussant, et la selle s'ouvre (latéralement) du côté gauche. Le coffre est strictement identique à celui du Panthéon, c'est-à-dire qu'il peut contenir un casque intégral et un jet, ou des objets divers tels que combinaison de pluie, antivol, surbottes, bombe anti-crevaison, etc. Il est moquetté, pourvu d'une prise 12 V et d'un éclairage.

Le guidon tombe bien en mains. Les rétros ont émigré sur le carénage. Du coup, ils sont plus haut perchés que sur le Panthéon, et ils offrent une vision plus panoramique. Autre innovation : à gauche, une gachette pour les appels de phare, et à droite un poussoir pour les warnings. Mieux vaut tard que jamais… En revanche, il manque toujours un frein à main, pourtant bien pratique quand on a besoin de ses deux mains à l'arrêt sur une pente, par exemple pour enfiler ou retirer les gants. Reste le plus spectaculaire : le tableau de bord. Superbe ! Beaucoup de voitures n'en ont pas de si beaux ni d'aussi complets. Je vous épargne la description des cadrans et des fonctions de l'ordinateur de bord (voir l'essai sur M-S), mais pour résumer, tout est là.

Contact. Là, on se retrouve en terrain de connaissance : le moteur est bien celui du Panthéon, pas de doute, son ronflement caractéristique est là pour le rappeler. En route. Tout de suite, un mot s'impose : douceur. Tout est doux : le bruit, la poussée du moteur, la selle, les suspensions. La position de conduite est impeccable : le buste droit, les jambes légèrement en avant (la forme du carénage interdit la position "custom", en tout cas pour mon gabarit), la vision passe juste au-dessus du (grand) pare-brise. La stabilité est étonnante : à peine en mouvement, on a l'impression que le scooter tien debout tout seul. Grande impression de sécurité, les courbes et les virages s'enchaînent avec plaisir. Très bonne maniabilité aussi, la gabarit n'est finalement pas aussi imposant qu'il paraît au premier abord, et le S-Wing se faufile entre les voitures aussi facilement que le Panthéon. Les accélérations sont vives, on retrouve bien le caractère du grand frère. De même pour le freinage couplé, puissant et progressif. Le levier gauche (frein AR + 1 piston du frein AV) suffit dans la majorité des cas, l'action simultanée sur les deux leviers permettant des ralentissements canons. Je n'ai pas eu l'occasion (heureusement) de tester l'ABS. Mais savoir qu'il est là a quelque chose de rassurant… Une chose cependant déroute au début : les rétros, le pare-brise et le tableau de bord ne sont plus solidaires du guidon, mais du carénage. Pas gênant, mais différent, ce qui nécessite un (petit) temps d'adaptation. En tout cas, l'ambiance très "automobile" du S-Wing s'en trouve renforcée. La vision dans les rétros est bonne, et ils ne vibrent pas, contrairement à ce qu'on a pu lire ailleurs. L'angle mort n'est pas très important, mais quand même présent. Curieux qu'aucun constructeur n'ait réussi (ou vraiment cherché ?) à régler ce problème.

Tout cela fait du S-Wing un engin idéal pour sillonner la ville et la banlieue. Qu'en est-il sur route ? Pour l'occasion, j'emmène ma passagère préférée.
- "Tu te sens comment ?"
- "Dans un fauteuil !"
La selle est à la fois large et profonde, les repose-pieds à bonne hauteur, et le dosseret du top-case (GIVI) permet de caler le dos confortablement. Bien, tout ça… Alors c'est parti. Le démarrage est évidemment un peu plus poussif qu'en solo, mais l'accélération retrouve sa vivacité au bout de quelques mètres. Le S-Wing semble avoir été conçu pour une utilisation régulière en duo : la stabilité (et le poids) sont tels que le pilote ressent à peine la présence d'un passager, à la différence du Panthéon, qui y était plus sensible. Bizarre, car les caractéristiques des deux engins sont très proches… Les suspensions AR (réglage standard) se montrent fermes sans être inconfortables, et la fourche avale sans faillir les inégalités de la chaussée. Tout ça se conjugue pour une tenue de route rassurante.

La bête étant en rodage, je ne l'ai pas poussée dans ses limites, et il ne sera donc pas question ici de vitesse de pointe. Le S-Wing a été chronométré à 107-108 km/h réels au cours de différents essais de presse, valeurs identiques à celles du Panthéon. Certains trouveront cette V max insuffisante. En fait, elle n'est pas bien inférieure à celle des scooters 125 les plus rapides, l'écart est tout au plus de 5 à 10 km/h… Si c'est le prix d'une meilleure nervosité, je vote pour.

Et la consommation ? Difficile de répondre précisément à cette question, à cause précisément du rodage, qui n'autorise pas à exploiter à fond les ressources du scoot. Jusqu'à présent, en 400 km, la consommation moyenne a été très exactement de 3,1 litre / 100. Disons qu'en conditions normales, elle sera probablement de 3,5 litres.

Alors ? Pas de défauts ? Le scoot parfait ? En quoi constitue-t-il un progrès par rapport au Panthéon ?

Si l'on résume, il subsiste quelques lacunes, certes marginales, mais qui sont d'autant plus regrettables qu'elles n'auraient pas coûté cher à combler (surtout sur une machine de ce prix …) : une clé transpondeur, un frein à main, un réservoir un peu plus grand (il contient un peu plus de 9 litres, soit une autonomie d'environ 250 km. C'est correct, mais le gabarit du scoot laisse penser qu'un réservoir d'une quinzaine de litres aurait pu y être logé). Enfin, une vitesse de pointe un peu plus élevée (si l'on s'en réfère aux mesures) n'aurait quand même pas nui au tableau.

Mais globalement, il faut reconnaître que ce scooter est une réussite. Confort, tenue de route, freinage, nervosité, maniabilité, éclairage (je n'en ai pas parlé, il est très efficace), équipement, et surtout agrément général (notion un peu difficile à définir, mais dominante sur ce modèle), …. tout est au rendez-vous. Le Panthéon était déjà excellent, le S-Wing frise le sans-faute.

Reste le prix … 4 400 euros pour la version ABS, c'est beaucoup dans l'absolu. A chacun de juger en fonction de son système de valeurs, et surtout de ses moyens. Mais compte tenu par ailleurs de ce que l'on peut attendre de la fiabilité Honda, c'est certainement un investissement qui en vaut la peine.