La dessus, ne comptez pas sur moi pour hurler avec la meute et je vais sans vergogne aller à contre-courant !
Ca fait bien longtemps que je pense que Paris devrait être préservé de la circulation des véhicules à moteur, ou qu'au moins, celle-ci doit être limitée au profit de modes de déplacement silencieux (véhicules électriques, vélos, VAE...) et des transports en commun.
Il faut rappeler que le trafic motorisé particulier ne concerne qu'une minorité des déplacements urbains: par exemple, pour Paris intra-muros en semaine, seuls 7% des déplacements sont effectués en voiture et 3,3% en 2 roues, alors que 55% des déplacements se font... à pied et 30% en transports en commun ! Ces statistiques (données INSEE) justifient à elles seules la mise en place de mesures visant à diminuer l'impact de 10% des transports qui génèrent pratiquement 100% des nuisances (sonores, atmosphériques, bouchons), il est donc logique de privilégier l'intérêt général.
Regardez les vieux films des années 50 et songez à ce que serait l'atmosphère dans les grandes métropoles si personne ne s'était soucié de réduire les émissions polluantes et améliorer l'état du parc motorisé. Sans se pencher sur le passé, il suffit de regarder l'état des bâtiments aux abords des voies à fort trafic pour se dire qu'à l'évidence, les gaz d'échappements ça pollue gravement.
Alors évidemment, ces mesures seront toujours impopulaires pour tous ceux que cela affecte. On trouvera toujours des gens à qui cela portera préjudice, mais est ce que la majorité ne sera pas bénéficiaire d'un air plus pur, d'une pollution moindre qui engendrera moins de conséquences sur la santé, sur l'environnement, moins de ravalements, moins de bouchons, etc ? Rangez vos réticences au placard et réfléchissez, amis: tout cela est non seulement salutaire, mais surtout inéluctable.
Je concluerai en réfutant l'argument agité par Discret ; ce genre d'objections avait été déjà largement avancé par les commerçants des Champs Elysées, qui avaient à l'époque fustigé les aménagements empêchant le stationnement: cela allait provoquer la désertion des commerces, et ceux qui resteraient verraient leur chiffre d'affaire chuter en même temps que leur valeur. C'est tout l'inverse qui s'est produit. Et je crois sérieusement que les mesures visant à réduire la circulation motorisée, même si elles remettent en cause le confort et les habitudes d'une minorité, seront bénéfiques.