On parle beaucoup (ici ou la, discussions que l'on pourrait d'ailleurs fusionner) du rendement et des conséquences de l'utilisation du SP95-E10 pour nos machines. Qu'en est-il d'un point de vue écologique ?

Le Monde publie un article (dans l'édition datée de demain), basé sur un rapport du bureau d'étude Bio Intelligence Service (BioIS), intitulé "Des biocarburants pas aussi "verts" que ça".

Je le cite in extenso, et si vous le trouvez trop long, vous invite à lire au moins le dernier paragraphe :

Les biocarburants utilisés en France ne sont pas tous aussi "verts" que l'on veut bien le dire. Qu'il s'agisse des émissions de gaz à effet de serre qu'ils engendrent ou de l'énergie consommée dans leurs processus de fabrication, de grandes disparités apparaissent. Sans compter l'impact que peut avoir leur développement sur l'utilisation des terres.

C'est ce que montre un rapport réalisé par le bureau d'étude Bio Intelligence Service (BioIS) pour le compte de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) que Le Monde s'est procuré.

Ce rapport a servi de base à une étude sur les biocarburants de première génération consommés en France publiée par l'Ademe jeudi 8 octobre, tard dans la soirée, à la demande du ministère de l'Ecologie.

Le "haut du panier", l'éthanol de canne à sucre
L'éthanol de canne à sucre émet 90 % de moins de gaz à effet de serre que l'essence et les économies d'énergies dans son processus de production sont d'environ 80 %.

Le bilan "correct" des bioéthanols issus du maïs, du blé, de la betterave et des biodiesels de tournesol, colza, soja
Ces bioéthanols et ces biodesels assurent, selon le rapport, un gain en terme d'émissions de 60 % à 80% par rapport aux énergies fossiles et des économies d'énergies dans le processus de fabrication de 50 % à 80%.

Les mauvais comptes de la filière ETBE (ethyl-tertio-buthyle-ether) issue d'éthanol de betterave, de blé, de maïs
Après le biodiesel de colza, la filière ETBE (ethyl-tertio-buthyle-ether) qui est basée sur l'utilisation de l'éthanol de betterave, de blé, ou de maïs est la filière la plus développée en France.
Son bilan, tant en termes de gains énergétiques (à peine 20%) que de réductions d’émissions la qualifie tout juste aux exigences européennes : selon la directive sur les énergies renouvelables, un biocarburant, pour être comptabilisé dans le plan Climat, devra permettre une réduction de 35 % des gaz à effet de serre par rapport à l’énergie fossile qu’il remplace en 2010 et de 50 % en 2013.

L'impact sur l'utilisation des terres modifie les bilans

Le rapport insiste également sur les conséquences du développement des biocarburants sur l'utilisation des terres, que les cultures sur lesquelels ceux-ci reposent prennent la place de cultures alimentaires ou prospèrent à la place des forêts.

Le rapport montre que la prise en compte de changement d'affectation des sols peut transformer un bilan à peu près positif sur le plan environnemental et énergétique en un bilan catastrophique.

L'étude de BioIS montre par exemple que, dans l'hypothèse où la production de biocarburants se traduit par de la déforestation en zone tropicale, le biodiesel issu du colza a un bilan carbone deux fois plus mauvais que le combustible fossile qu'il remplace.