Lors de l’introduction de l’E10, le pétrolier BP fut le premier à se mettre au diapason (et en avant), allant, dans son élan écologique, jusqu’à remplacer toutes ses pompes au SP 95 par du SP 95/E 10, « meilleur pour la planète ». On sait le débat (confus) et les émois que ce nouvel explosif causa dans les rangs motards.

Depuis, à ce qu’on a pu constater, ils ne se sont guère précipités sur ce précieux liquide. Et ils ne sont pas les seuls : selon un bilan récemment évoqué dans Le Monde, l’E 10 est loin d’atteindre en France les niveaux de consommation prévus et espérés. Gênant, quand, comme BP, on s’est fait le champion de cette cause et qu’on se retrouve catalogué comme n’ayant plus de 95 « classique ». Et que l’on voit un marché du 2-roues motorisé en pleine… explosion en ville vous passer sous le nez.

Injuste, en outre, quand on dispose (depuis 2004) d’un 98 aux petits oignons (l’Ultimate) pas nocif pour un sou, qui non seulement dope votre combustion mais vous brique au passage l’intérieur de votre moteur. Et la moto dans tout ça ? On y vient. Pour vanter les qualités de son Ultimate, BP s’est livré à une petite comparaison rigolote sur une moto, un twin BMW « coupé en deux », le cylindre de droite étant alimenté en SP 95, l’autre en 98. On fait tourner 5000 km, on observe par endoscopie et, enfin, on regarde de près la tête (ou plutôt le pied) des soupapes.


Bilan des courses : y’a pas photo. La soupape nourrie au 98 est « comme neuve », celle gavée de 95, pleine de dépôts. On s’en doutait un peu. Et heureusement, finalement, parce que le carburant miracle n’est pas vendu au même prix. Vous aurez compris le message : « pourquoi donc, amis motards, persister dans la voie du 95, quand on vous propose un joli petit carburant bien sous tous rapports ? Votre moto ne vaudrait-elle pas ce petit sacrifice ? »

C’était notre rubrique : « vous ne digérez plus les œufs de saumon, passez donc au caviar ! » On dit merci BP !

Alain Corroler - 30/09/2009
merci motomag