Aujourd'hui, je suis super énervé.
Depuis ce matin, ça fait 3-4 fois que je frôle l'explosion nucléaire.
- ce matin, j'avais prévu d'aller à la Préfecture du 93 pour chercher ma carte grise. Il faut savoir que le 93 est parmi les départements les plus peuplés de France (sinon le) et que seule la Préfecture de Bobigny délivre des cartes grises. Vous pouvez imaginer le bordel que ça représente, en sachant qu'il y a 4 ou 5 guichets, qu'il faut faire la queue une première fois pour obtenir un ticket (en général, 45 minutes), ensuite, vous attendez (30/40 minutes again) puis vous réattendez (10/15 minutes) pour payer.
Je sais ce que vous pensez: pourquoi ne le fait-il pas par correspondance ? Eh bien tout simplement, parce que d'expérience (8 immatriculations en 4 ans) il y a toujours un truc qui cloche: une signature qui manque, un justificatif de domicile qui ne leur va pas, etc.
Il faut aussi savoir que j'avais déjà fait une tentative jeudi matin, mais au moment où je suis arrivé, leur système d'appel des tickets est tombé en rade. Après 1h30 d'attente, j'ai renoncé devant la pagaille qui commençait à provoquer de l'agressivité de tous côtés.
Et donc, ce matin, je me suis levé à l'aube pour arriver à 8h, avant l'ouverture (8h30). J'avais préparé tous les documents bien comme il faut, vérifié 3 fois qu'il ne manquait rien, déterré 5 justificatifs de domicile pour être bien sûr que j'aurais le bon (chat échaudé...).
Voilà (photo) où je me trouvais à 8 heures du matin, 30 minutes avant l'ouverture. Ce bâtiment lugubrissime me fait penser au royaume de Sauron (cf. le Seigneur des Anneaux). Après 30 minutes de queue, la porte s'est ouverte. 30 minutes plus tard, je pénétrais dans l'édifice où l'on ne peut entrer qu'après avoir passé l'épreuve du portique, gardé par des flics à l'air aussi aimable qu'une porte de chiotte de prison (pas bonjour, regard méfiant, "patibulaire mais presque").
Victoire, à 9 heures, j'étais dans la place. Direction... la queue pour avoir un ticket. Assez rapide (ils ne vérifient plus le dossier à ce niveau), verdict: 46 personnes passeront avant moi. Rapide calcul: il y a 4 guichets, 5 minutes par personne, je peux espérer faire la queue pour payer d'ici moins d'une heure. Je prends mon mal en patience, iPhone + BH214 pour une attente en musique.
A 9h40, c'est mon tour. Je me réjouis déjà de penser que dans 20 minutes maximum, je pourrai sortir triomphant, la précieuse carte grise brandie ! Je souris à la gentille dame en lui tendant tous les documents et aussitôt douche froide : "monsieur, il manque le tampon de la société". Euuuh quelle société ? Est-ce une blague ? "non monsieur il faut le tampon de la société".
Désespoir. Abattement. Haine. Meurtre. Lance-flammes. Torture.
"monsieur nous n'y sommes pour rien si votre vendeur n'a pas mis le tampon, sa signature ne suffit pas, il faut aussi le kbis de sa société". J'avise avec une pointe de frustration le panneau rouge qui avertit ostensiblement que toute insulte donnera lieu à des poursuites judiciaires systématiques. Tant pis, si je fais caca mou demain, je saurai pourquoi. "monsieur vous pouvez demander au vendeur qu'il nous envoie l'attestation par fax avec le Kbis". Si une ni deux, j'appelle F... qui me dit qu'il n'est pas à sa boîte mais peut me l'envoyer dans l'heure. Mieux que rien...
Une heure à attendre. Une heure, ce n'est rien dans une vie, mais quand c'est une heure perdue dans cet environnement hostile... Musique sinon je fais un malheur.
Une heure plus tard (je passe les détails), il est donc 11 heures passées, ça fait plus de 3 heures que je suis dans cette galère et je sors enfin de la préfecture avec ma nouvelle carte grise.
Vous croyez que c'est tout ? Eh bin non.
Je file sur l'A3, pas trop de circulation. Je rejoins le périph' et me hâte (entre les radars) car je suis vraiment à la bourre. Arrivé porte de Pantin, la (petite) tuile : plus d'accélérateur !!! En fait, la poignée chauffante de droite (installée dimanche) vient de se décoller :-(. Me voilà obligé de serrer la poignée comme un sourd pour ne pas qu'elle glisse. J'arrive tant bien que mal porte d'Asnières et me dis que je vais demander à l'atelier de MFC17 de me la recoller. Je m'étais promis de ne plus y mettre les pieds mais bon, là c'est exceptionnel.
Je gare le Tmax devant MFC17, je descends à l'atelier et demande où m'adresser. On m'envoie aux pièces détachées. Là on me dit qu'il faut que je monte aux accessoires. Aux accessoires, on me suggère de demander à l'atelier. GRRRRRR ! Ils ont embauché leurs guignols à la Préfecture du 93 ou quoi ??? Le gars voit que ça m'agace (bien que je prenne sur moi pour rester calme, souriant et poli). Il va voir pour moi, et revient 10 minutes après (je ne suis plus à ça près), la gueule enfarinée et me dit (notez là bien celle là, parce qu'elle me reste dans l'anale) : "monsieur, désolé, on ne prend pas les Tmax".
Grand moment de solitude. Tu te dis d'abord que tu dois rêver, que ce n'est pas réel. Je tends l'oreille et lui demande de me répéter ça. Il répète, l'effronté. Il ose (mais je sens bien que ça lui coûte, qu'on l'a envoyé au casse-pipe). Non les amis, vous ne rêvez pas, c'est la réalité. Ces gens refusent de vous dépanner si vous n'arborez pas le logo Suzuki ou Kawa. Je vous jure que 1) j'ai été souriant et aimable tout le temps et 2) c'est vrai.
Pas grave mon p'tit gars, il en faut plus que ça pour mettre à mal mon optimisme naturel. Je vais me démerder avec ma poignée, mais je ne me priverai pas de te faire la pub que ça mérite (à venir par là). Une chose est sûr: jamais plus je n'approcherai de cet endroit mal fréquenté (MFC17) qui confond esprit motard avec esprit connard.
Attention ! Si vous passez là, ne vous surtout arrêtez pas !
Depuis, j'ai acheté de la colle néoprène, j'ai déjeuné, le soleil est apparu et j'ai digèré mon énervement (mais pas je reste révolté!). Si vous avez lu jusqu'ici, je vous remercie. Ca aide toujours à évacuer de pouvoir en parler !