http://www.allersretours.com/Euro200...Euro_J108.html



La première partie du trajet sera la même pendant plusieurs jours. Je pars de mon camping Fossholl situé à Godafoss, et je roule vers le lac Myvatn. Arrivé au lac, il y a deux itinéraires pour rejoindre Reykjahlid, l'un contournant le lac Myvatn par le Nord, et l'autre par le Sud. L'itinéraire est plus court de 4 km par le Nord, et ne traverse aucun hameau, ce qui n'est pas le cas de l'autre, plus long donc, et aussi plus lent, puisqu'il comporte plusieurs limitations à 50 km/h. J'arrête l'itinéraire de cette première carte à l'arrivée au lac, la carte suivante étant une carte détaillée du lac, sur laquelle vous verrez mon trajet autour du lac, ainsi que mes randonnées.


Discuté avec un cycliste Allemand qui prenait son petit déjeûner sur une table du camping, et en profitait pour se faire une bronzette. Il est arrivé en avion à Akureyri, et veut se faire le tour par l'Est. Il n'a que 15 jours, et veut terminer son voyage en se faisant le marathon de Reykjavik avant de reprendre son avion de retour.
Ces sportifs sont des fous! Aïe aïe aïe, pourquoi se faire tant de mal?
Bon, je lui souhaite un bon voyage, mais je connais ce genre de personnes. Il va faire un bon voyage, c'est évident. A fond -adonf, comme ils disent- dans son trip, la tête dans le guidon!
Je pense que vous me connaissez suffisemment pour savoir que je ne vais pas me fatiguer comme ça.
Je pars à 12h45, et je n'ai pas encore déjeuné, c'est vous dire si je me presse! Mais j'ai bien fait perdre une demi-heure à mon marathonien de voisin, le pauvre!

Allez, en selle. Pas besoin de lui donner un coup de cravache, à Akitsu. Toujours prête, répondant au huitième de tour!
Mais comme je ne pousse jamais les rapports avec un moteur froid, la longue longue montée vers le col se fait doucement, à 60. En me retournant, j'aperçois la cascade comme je ne l'avais pas encore vue, à savoir dans son environnement global. Regardez.
On voit parfaitement la cassure dans le terrain. la partie gauche de la cascade est encore cachée par ce rocher qui avance -rappelez-vous, celui menaçant de s'écrouler au-dessus de ma tête. Au-delà, on voit le fleuve dans son lit que l'on devine large. Au premier pla, on distingue le pont à droite, la station service à gauche, le restaurant tout à gauche, le camping se situant encore plus à gauche, mais juste là.

Voici donc à quoi ressemble cette large vallée. Les montagnes sont ici bien érodées, certainement très très vieilles. Les paysages sont assez jolis à l'oeil, mais pas grandioses non plus. Par contre, il y a un élément très important. Les monts, comme évoqué ci-dessus, paraissent assez plats. Ils le sont, oui et non. Car ce que l'on ne voit pas du tout, ce que l'on ne peut imaginer, c'est la taille, l'ampleur du paysage visible. Comme il n'y a aucun arbre, pratiquement rien pour accrocher le regard, on perd toute notion de grandeur. Pas de référence visuelle de comparaison. Tu vois le sommet de la prochaine montagne, et tu penses que tu seras de l'autre côté dans cinq minutes.
Grave erreur de jugement. C'est immense. C'est pour ça que je parle de longue longue côte! Chez moi, une belle côte, quand elle fait 500 mètres....

Ici, la photo est toujours prise du même endroit. Je voulais vous la montrer de façon à ce que vous puissiez apprécier l'immensité visible! On distingue, on devine le cours de la grande rivière, on devine la cascade à la grosse tache blanche. La montagne n'est plus qu'une petite courbe de niveau, large certes, mais pas bien haute!
Le mont qu'Akitsu va se "faire" est bien plus érodé que celui devant lequel se trouve la cascade. Et pourtant, tenez-vous bien. Pour parvenir à la vallée suivante -où se trouve Laugar, que je vous ai montré hier- il faut plus de dix kilomètres! Cinq kilomètres de montée, et cinq de descente. C'est absolument énorme. Et c'est pour ça que je dis, et je répète, que les paysages défilent ici au ralenti. En moto, à 60-70, t'as l'impression d'être en vélo -impression... juste pour les yeux, sinon, c'est très confortable, je vous rassure. En vélo, tu dois avoir l'impression de marcher.
Comme j'ai fait quelques photos hier, je roule... sans m'arrêter, au grand plaisir de ma compagne.

La Laxa. Qui se jette elle aussi, comme la Skjalfandafjlot, dans le Skjalfandi, près d'Husavik.
La Laxa est superbe, avec ses belles eaux, son superbe débit, ses dizaines d'îles parsement son lit. Elle sort du Myvatn. Elle a été saupoudrée de lave lors des éruptions volcaniques, qui ont formé ces îles. Je décide de manger ici. Au bord d'une rivière, je repense une fois de plus aux nombreux après-midi de pêche passés avec mon grand-père!

Mais notre rivière était bien plus calme! Juste énervée lorsqu'ils ouvraient les portes du barrage pour laisser filer l'eau douce vers la mer, lorsque le niveau était un peu trop élevé!
Ici, la Laxa est puissante. Et superbe.
Quelques mouches, permettant de vérifier le nom du lac -lac aux mouches-, mais rien d'insurmontable, faute de quoi je me serais enfui!
Au Nord, le Vindbelgjarfjall.

Vindbelgjarfjall à nouveau. Cette fois, je contourne le lac par la route Nord, que je ne connais pas. Beaucoup de signes apparents du volcanismes autour de moi. Ici, ce peudo-cratère de lave, devant le Vindbelgjarfjall. Un pseudo-cratère a la forme d'un cratère de volcan magmatique. Mais il n'y a rien en-dessous! Ils ne sont pas le résultat d'un magma ascendant, mais d'une coulée de magma horizontale arrivant sur une nappe d'eau. En passant sur l'eau, la lave incandescente explose!

Il valait mieux ne pas être ici au moment des explosions, ce devait être apocalyptique! Au fond, les agriculteurs parviennent à faire du fourrage.

Akitsu devant le lac Myvatn.

Les berges du lac sont bordées de petites plages de sable noir, ou viennent les canards et les cygnes, en grand nombre ici. Il paraît que le lac Myvatn abrite la plus grande quantité d'espèces de canards au monde!

Encore le Vindbelgjarfjall, dont l'altitude est de 529 mètres.

Ah, un cygne, un! En fait, il y en a beaucoup, mais ils se déplacent également beaucoup et vite. Je suis venu de nombreuses fois, mais je ne les ai pas toujours vus.

Un peu plus au Nord, au niveau de la route -enfin, la route.... plutôt le mauvais chemin- menant à Vindbelgur.

Le Hverfjall, bein sûr, mon préféré!

Quelques uns -...- parmi les milliers de canards.

Au fond, le dôme rhyolitique du Hlidarfjall.

Reykjahlid, la ville du lac Myvatn. Les points blancs sont des cygnes sur Myvatn.

La zone entre la route et le lac lui-même. Un peu partout se cachent des pseudo-cratères -arrière-plan-, parfois recouverts de végétation .

Le champ de lave au Nord du lac, le Eldhraun. Au fond, les maisons de Reykjahlid.

A nouveau le Hverfjall, maintenant au Sud-Est, avec le Eldhraun au premier plan.

Eldhraun et Hlidarfjall.

L'église de Reykjahlid. Je suis ici au niveau de la petite route conduisant au camping de Hlid, là où sont Jörg et Jutta.
Je décide d'aller voir s'ils sont ici avant de faire ma randonnée vers Viti.
En les cherchant dans le camping, je tombe littéralement nez à nez avec Otto. Vous savez, le motard Allemand en Yamaha blanche, rencontré près de Varmahlid! C'est vraiment incroyable. Et nous voici partis à discuter, chacun racontant à l'autre ses "aventures"! Il me dit être ici pour plusieurs jours.
Jutta m'aperçoit et vient à notre rencontre. Elle se met à discuter avec Otto. Je rejoint Jörg. Dix minutes plus tard, Jutta est encore en grande conversation avec Otto. Elle n'arrête pas de parler. Jörg est impassible, il la connaît bien, et reste très calme. Je ne sais pas ce qui pourrait l'énerver. Nous convenons de nous retrouver ici, après avoir leur avoir demandé ce que je devais emporter.
Je les laisse, et file vers Viti. Ou Stora-Viti.

Sur la route n° 1, peu après avoir quitté Reykjahlid, au bout de la ligne droite, sur la gauche, avant la montée au col de Namaskard, se trouve un lac d'un bleu extraordinaire, du genre lagon de Polynésie. Il y a ici une usine géothermique. Son nom est Bjarnarflag. Les eaux sont interdites à la baignade pour cause de "hot spots" sous la surface. En arrière-plan, le Hlidarfjall.

La terre est chaude, voire très chaude, tout autour. J'approche ma main. Oui, ça , chauffe!

Les couleurs sont indescriptibles!

Comme des blessures qui se sont infectées, et du fait ne guérissent pas!



Je retourne sur la route. Il y a un beau parking au Namaskard, offrant un superbe panorama vers l'Ouest, sur le lac Myvatn et les monts l'entourant.

Ici vers l'Est, sur les pentes du Namafjall.

L'eau creuse ses sillons dans cette montagne bizarre.


A mes pieds, le petit bassin d'eau bleue de la station géothermique de Bjarnarflag, et la belle ligne droite filant vers les rives du lac, et vers Reykjahlid.

Toujours les pentes du Namafjall, qui m'attirent énormément.

On dirait un chemin. Si oui, je dois absolument y aller un de ces jours.

Après le col, sur la droite, se trouve la zone géothermique de Hverir/Namafjall. Je passe. Juste après, sur la gauche, une route conduit à Krafla.
Elle suit la Hlidardalur, et longe le Dalfjall.

Un chemin parcourt cette montagne, qu'il faudrait bien que je fasse aussi. Mais il est long, une dizaine de kilomètres jusqu'au volcan Krafla. Ce n'est pas que je ne peux pas les faire, mais c'est la distance "aller" seulement. et il faut bien revenir à la moto... On verra!

Justement, au fond, le voilà, le Krafla.


Toujours le Dalfjall, sur ma gauche.

La route est toujours au mileiu de champs de laves.

Cette petite rivière descend de l'usine géothermique du Krafla. L'eau est chaude! Sa température baisse au fur et à mesure qu'elle s'éloigne de sa source.

Ces montagnes aux couleurs et aux formes étranges me passionnent.


La centrale géothermique du Krafla, Kröflustöð. L'eau rejetée est chargée en silicium, ce qui lui donne cet aspect laiteux.

Détail sur le l'eau. En fait, elle est claire, c'est le fond qui a cette couleur.

Des tuyaux passent partout.

Vers l'Ouest. Le plus haut, derrière, est le Hlidarfjall.
Je passe devant un premier parking, celui conduisant dans le champ de lave récente du Leirhnjukshraun. Je poursuis vers le deuxième parking, qui correspond en même temps à la fin de la route. Je suis agréablement surpris, ne pensant pas arriver en moto jusqu'ici. En effet, le parking est exactement situé sur la lèvre supérieure du cratère Stora-Viti.

Que j'atteins en deux temps trois mouvements! Au loin, le sommet du Krafla.(650 mètres). Je pensais qu'un sentier permettait d'y accéder, mais non. Il y a bien un large chemin pour véhicules, mais il est réservé au personnel de l'usine. Dommage, car la vue depuis le haut doit y être absolument imprenable.

Stora-Viti. Environ 300 mètres de diamètre. Il est né d'une violente explosion en 1724. Ses eaux proviennent de la fonte des neiges. Il est magnifique. Je vais en faire le tour, j'ai bien le temps. Certains touristes arrivent, prennent quelques photos, et repartent à toute vitesse dans leurs véhicules.
Pressés, car leur carnet de rendez-vous est énorme!
Bon, celui-là, c'est fait. C'est quoi, après, chérie?

Bon, je vais faire le tour par la droite. Pourquoi par la droite? J'ai vu que ça grimpait de suite, et qu'après, je n'ai que du plat et/ou de la descente. Donc, je commence par le difficile, et après, je n'aurai plus qu'à me laisser glisser. Logique, non?
En fait, c'est très facile. Et surtout très court. Un peu déçu, sur ce coup-là....
Non, je plaisante! Mais c'est vrai que c'est facile.

Par contre, et là je suis sérieux, tenez vos gosses par la main. A moins que vous ne vouliez vous en débarasser.
C'est simple. Vous avancez un peu en vous penchant. le môme va vous suivre en faisant de même. Lorsqu'il est arrivé à votre hauteur, hop, Juste une petite poussette dans le dos.

Belle pente, hein?
Je vous l'ai dit, radical. Si, en plus, il ne sait pas nager, c'est gagné! Venez tard le soir, quand il n'y a plus personne.
Il faut quand même être discret, on ne sait jamais, des gens pourraient le sauver!

Depuis le temps que je rêve de marcher sur la crête d'une montagne! C'est fabuleux. J'adore.
La vue est superbe, et de tous les côtés. Attention à ne pas regarder de tous les bords en marchant, quand même!

La récompense. Grandiose, non? Et tellement facile.

J'aperçois l'usine de Kröflustöð au loin.

Et la route 863 redescendant vers Namafjall.

La zone géothermique du Leirhnjukur. Ce sera la promenade de l'autre parking, un autre jour.

Les coulées noires du Leirhnjukur, datant de 1984.

De l'autre côte du cratère, j'aperçois une zone géothermique. Les odeurs d'oeufs pourris sont bien présentes, et tellement caractéristiques!

Sur mon chemin de ronde!

Whouahhh. Derrière le cratère Stora-Viti se trouve une très jolie mare.
Et, cerise sur le gâteau, le chemin y descend.

Comme c'est beau. Très franchement, les zones géothermiques sont mes zones préférées, compte tenu des couleurs absolument fantastiques, des fumerolles, des bouillonnements de toutes sortes...

La descente est vertigineuse, et, pour le coup, très certainement dangereuse par temps humide!
Donc, attention, par rapport à ce que je disais au début.

La baignoire aux belles eaux turquoise.

Derrière cette plate-forme se trouve le cratère de Stora-Viti. Donc, un petit conseil. Ne pas s'y précipiter les yeux fermés!

Depuis plusieurs jours, le temps est exceptionnel. Grosses chaleurs. Je pense que le site doit être couvert de fumerolles par temps pluvieux. Aujourd'hui, je ne me rends pas compte que c'est brûlant. Mais ça l'est. Des pancartes vous avertissent de ne pas marcher en-dehors du sentier, et sur le sentier, d'éviter les zones p)lus brunes!

La température du sol peut atteindre 80 à 100 degrés, vous imaginez?
En fait, effectivement, je sens la chaleur sous mes pieds, c'est très impressionnant.

J'entends des gargouillis dans les profondeurs.



Le petit lac est composé d'eaux brûlantes. C'est un énorme hot pot. Interdiction totale de s'y tremper les pieds, ou quoi que ce soit d'autre. Des crodes empêchent le passage. Il y a des traces de pas. Toujours quelques andouilles!

De l'eau brûlante coule dans les petits canaux, mais il ne m'est pas difficile de voir que la situation est exceptionnellement sèche, aux traces d'humidité visible autour.


Un désert brûlant, qui fume et gargouille. C'est tout simplement prodigieux.

De très gros bouillonnements sortent d'ici. Malheureusement, ils sont en pleine zone de contre-jour.
Le soleil me gêne!

On en voit sur cette photo.


Une énorme bulle là-bas. Si j'avais emporté ma casserole... Pas de regret, je n'en ai pas!

Là, c'est complètement différent. ce sont plein de petites bulles qui apparaissent sur toute la surface.
C'est hallucinant de voir combien ces points d'eau réagissent de façons différentes.
Gros bouillonnements, bruits de succion, bruits rapides, bruits très lents, agitation frénétique, ou très faéible.
Et les couleurs de l'eau sont aussi de toutes sortes! Chaque trou a sa spécificité, son ryhtme, ses bruits.

On aperçoit un peu la fumée.

Une belle plage de boue noire. Mais un monstre se cache sous la surface...

Ah, encore une grosse bulle!




Au loin, la coulée de lave du Leirhnjukur datant de 1984. Autant dire hier!


Un beau petit cratère.

A sec. Dommage, car je verrais plein de fumée. Sans eau, il n'y a aucun témoin visuel permettant d'apprécier la température.

Mais je ressens la chaleur, et il y a des odeurs provenant des endroits qui fument.

Toute une zone de minuscules cratères.


J'adore le petit cône, là-bas. Dommage que la fumée n'en sorte pas...