http://www.allersretours.com/Euro200...Euro_J104.html



Je prends mon temps ce matin. Il y a foule aux sanitaires, c'est un vrai défilé. J'attends que la masse des touristes reprenne la route, et ils partent assez tôt finalement. Tant mieux!

Je démarre vers 9h45. Je commence par traverser la belle plaine agricole du Heradsv¨tn.

C'est une très belle plaine, mais savez-vous pourquoi? Car en fait, je n'aime pas trop les plaines! Elle est juste belle parce qu'elle est entourée de montagnes!

Montagnes que, d'une façon ou d'une autre, je vais devoir contourner. Là-bas, au bout de cette route.

Sur ma droite, la route n° 1 qui contourne ce magnifique massif montagneux, puis le traverse par une superbe vallée, la Oxadalur -superbe sur la carte, car je vois que cette vallée est entourée de monts de plus de 1200 mètres d'altitude! Ici, c'est l'altitude des glaciers!
Ou par la gauche, par le côté mer. En longeant le Skagafjördur, puis en traversant le Tröllaskagi -nom de cet énorme massif, évidemment rempli de méchants trolls!
C'est l'option que je choisis.

Vous avez remarqué? Non?
Le ciel est entièrement bleu. La contrepartie: le vent. Il se lève, et est de plus en plus violent. C'est un vent du Sud, qui apporte de la chaleur. En plus, je l'ai dans le dos, ce qui est fort agréable. Les cyclistes que je double doivent apprécier. D'ailleurs, je suis obligé de prendre mes photos à toute vitesse et de repartir pour les distancer, car ils arrivent déjà dans mon rétro!

La petite église de Hof, sur ma droite.

J'arrive très vite au delta du Heradsvötn, qui me fait penser aux amis d'Amiens, et à la baie de Somme. C'est plus petit que la baie de Somme, mais c'est plus majestueux aussi -montagne oblige....
Le Skagafjördur est très large -environ 15 km-, mais je vois très bien les montagnes de la péninsule du Skagaheidi, à gauche -à l'Ouest donc- que je n'ai pas contournée non plus, faute d'une route asphaltée. Quel dommage!

Le pont traversant les deux bras du Heradsvötn, et la route 75, en provenance de Saudarkrokur. Là, j'aurais pu y aller, c'est une route goudronnée. Mais c'était ça ou celle que j'ai prise, il fallait choisir! J'ai pris la plus courte, et celle qui longe la plus haute montagne.


C'est une région agricole, je vous l'ai dit. Les fermes se succèdent presque sans discontinuer.


Encore une magnifique montagne, avec cet immense échancrure! Quel phénomène géologique a bien pu conduire à cette forme.

Au loin, la pointe du Skagaheidi.


Les moutons sont sur le pas de la porte. Cette maison semble abandonnée.

Drangey. Drangey est une île islandaise aux falaises abruptes. Elle est située au milieu du fjord Skagafjörður. L'île est le vestige d'un volcan vieux de 700 000 ans, et est en majorité faite de tuf volcanique.
Les espèces d'oiseaux sur Drangey sont variées, mais les plus courantes sont des oiseaux de plongée: le guillemot, pingouin et le macareux. Le guillemot niche dans les falaises, tandis que le pingouin préfère le plus souvent des fissures profondes sous les falaises. Le macareux, quant à lui, creuse des trous au bord des falaises.
(Texte copié depuis Wikipedia)



En arrière-plan, les falaises de Pordarhöfdi. C'est un bloc rocheux relié à la côte par deux étroites bandes de sable noir, un lac entre les deux bras de sable! Très curieux, géologiquement parlant.

Comme les fermes semblent insignifiantes au regard de la taille des blocs de roche qui les protègent, ou les menacent, selon l'humeur des trolls qui les habitent!


J'aime rouler ici. D'abord parce que la route est goudronnée. Oui, ça vous étonne sans doute que je revienne sans cesse sur ce sujet, mais c'est un point -c'est même LE point- qui m'a le plus chagriné dans ce pays. J'en veux aux Islandais d'avoir fermé tant de portes à Akitsu, et à son pilote! D'un autre côté, ils m'on fait économiser de l'essence... Tout n'est pas négatif!
Donc, avec tout ça, je ne sais plus ce que je disais. Ah oui, j'ai beaucoup de plaisir à rouler ce matin, d'abord parce que je peux consacrer 90% de mon attention sur les paysages -aucun stress de conduite-, ensuite parce que le ciel est bleu, et enfin parce que je retrouve un environnement accidenté!


Encore une belle montagne tabulaire, qui se poursuit sur la droite par une montagne en arc de cercle du plus bel effet, et que la photo ne transmet pas, lon s'en faut, à sa juste valeur! Une montagne que j'aimerais pouvoir gravir, incontestablement!

Un des deux bras de galets-cailloux-sable reliant ce gros rocher à la terre ferme! J'ai aperçu un gros 4x4 à l'autre bout! Les Islandais, amoureux de la nature.... C'est un truc qui me fait un peu rigoler, quand je les vois tout écraser avec leurs monstres! Vous savez, la loi Islandaise interdit de rouler en dehors des routes ou pistes. Mais elle n'est pas respectée, et vous ne pouvez pas imaginer le nombre d'endroits idylliques -au niveau de la nature- dégradés, pollués par les traces laissées par d'énormes pneus qui ont bien saccagé les sites!

Le Skagafjördur toujours, et les montagnes de la rive Est du Skagaherdi derrière, à 15 km d'ici. Entre les deux, l'île de Malmey. Une dizaine de km2, 156 mètres d'altitude.


Troupeaux de chevaux dans un décor féérique.

Qui s'enfuient à l'approche d'Akitsu, toujours aussi délicate avec les animaux!

La route commence à s'infléchir vers l'Est. Je sens que j'arrive dans la zone des fjords. Le but de ma journée!

Bingo! Splendide.

Emerveillement. Grandes lignes droites, belle descente vers les eaux du fjord.

Que je vais contourner en traversant une superbe plaine.
Pourquoi est-elle belle? Parce qu'elle est... entourée de... montagnes! Bravo!
L'activité principale de toute la région est essentiellement l'agriculture. Il y a de très nombreuses fermes, ainsi que de nombreux élevages de chevaux.

En fait, ce fjord, c'est un peu compliqué. C'est d'un côté une baie, la Haganesvik, dont le contenu se nomme le Hopsvatn. Puis une péninsule miniature. Et au-delà de cette péninsule, c'est le Miklavatn. Un lac d'eau de mer. Il s'agit bien d'un fjord, mais presque qu'entièrement encerclé dans sa partie extérieure par deux bandes de terre-cailloux-sable.

La route longe donc le Hpsvatn, puis traverse la petite péninsule, et se retrouve au fond du Miklavatn, qu'elle va longer entièrement sur l'autre rive.
Les montagnes de l'autre rive du lac-fjord sont époustouflantes de beauté. Il y a ici de quoi passer plusieurs semaines de vacances ne serait-ce qu'en randonnées!

Très bel éperon rocheux, sur ma droite, à l'approche du fond du fjord, près de Bard.

La longue ligne droite longeant le Miklavatn.

Une vallée extraordinaire part sur ma droite, entourée de ce genre de montagnes. La chaine montagneuse est entièrement constituée de blocs rocheux au sommet desquels se trouvent des entonnoirs tels que celui-ci, formant de nouvelles vallées! Encore de fantastiques formes, issues de mouvements géologiques totalement inconnus pour moi. mais à nouveau de formidables terrains d'exploration!

Je viens de contourner le Miklavatn, et voici l'aspect de la fameuse vallée dont je vous parlais ci-dessus, avec ces fameuses montagnes! Cette vallée est la Flokadalur.

Voilà. Je viens de terminer le contournement du Miklavatn. Vous voyez ici une des bandes de terre le bouchant presque entièrement, ce dont je vous parlais précédemment.

Vue vesr le fond du Miklavatn.

A nouveau les montagnes bordant la Flokadalur, de l'autre côté du Miklavatn. On aperçoit légèrement les eaux du Hopsvatn.
Je me permets d'émettre une nouvelle hypothèse concernant ces énormes excavations que l'on voit dans ce massif montagneux.
Je pense que les habitants étaient fatigués de contourner ce fjord, et ont voulu faire une digue. Où prendre les matériaux? Eh bien, sur place, évidemment. Mais ils ne voulaient pas dénaturer la beauté des monts. Le seul moyen a donc été d'aller chercher les cailloux plus haut, de façon à ce que ça reste agréable à l'oeil.
Quoi? Ma théorie ne vous plait pas?
A moi non plus, d'ailleurs! Je manque d'inspiration, en ce moment, j'aurais pu trouver mieux!

Si vous regardez bien, vous devriez distinguer -deviner- l'autre banc de terre, à gauche, en provenance de l'autre rive!

Sur l'autre rive,

Non, ce n'est pas un volcan... Quoi que? Au loin, les montagnes du Ttröllarskagi.

Cette fois, c'est l'Océan Glacial Arctique que je vais longer. Je vous rassure, la température est bonne, je ne suis pas gelé du tout!

La route est un plaisir pour une moto, et aussi pour les yeux. Je savoure pleinement ces moments de pur bonheur, dont je dois une très grande partie à la présence de l'asphalte sur le chemin!
Les montagnes que je longe sont de véritables monstres, extrêmement érodés, et qui s'élancent d'un seul tenant vers le ciel. Il y a des sentiers de randonnée qui les traversent. Je ne vous cache pas que ce ne doit pas être une partie de plaisir!

Et voici le Siglufjördur. Mais la route ne le longe pas sur la première partie. Un tunnel a été creusé. Il s'agit du Strakagöng, 830 mètres de longueur, lugubre et froid, comme tous les tunnels. Lorsqu'on en sort, la récompense est là.
Une route existe encore, la 793, qui traverse la montagne. Un Islandais me l'a très fortement déconseillée. Mais je n'avais vraiment pas besoin de son avis. Elle n'est pas goudronnée -évidemment-, est étroite, et est très sinueuse. Bref, un superbe chemin de randonnée, assurément. Pas une route pour Akitsu! Enfin, si, peut-être, mais pas avec le piètre pilote que je suis!

Arrivée à Siglufjördur. Je suis séduit dans la minute même.

Très belle petite ville, au fond du fjord de même nom, entourée d'un superbe cirque montagneux!

En ville.

Et autour de la ville. Tout au fond, il y a des travaux. Enormes. En fait, les Islandais sont en train de creuser un tunnel, qui permettra de relier Siglufjördur à Olafsfjördur. Mais l'Islandais rencontré sur le terrain de camping hier soir m'a dit qu'ils rencontraient d'énormes problèmes dans sa construction!

Le Siglufjördur, vers la mer.
Je vais à l'office de tourisme. La jeune fille questionnée est incapable d eme dire s'il y a une station d'essence en ville. Très surprenant! Je questionne un jeune homme sur le bord de la route. Lui au moins, il sait, et me la montre de suitet! Cool.

Akitsu vient de se remplir le gosier.

Au même endroit! Je me suis juste retourné, la moto est derrière moi! Je décide de me remplir aussi le gosier, et précisément ici. Je descends sur le rocher, au bord de l'eau. Un enchantement! Le spectacle est époustouflant de beauté. Ce fjord, et cette petite ville, sont parmi mes préférés! Je ne suis pas prêt d'oublier ce repas, avec les canards en train de plonger sous mes yeux en quête de nourriture eux aussi, et ces montagnes plongeant dans les eaux transparentes du joli fjord.
Il fait bon, je suis bien, c'est calme. Une ville où on aimerait vivre. Sauf que, vu les superstructures de protection que j'ai vues, les avalanches doivent y être nombreuses, et certainement dangereuses. Donc, c'est sûr, l'hiver doit y être long et rigoureux! Mais ce doit également être d'une très grande beauté.

J'aimerais aller faire un tour en bateau sur le fjord.

Comme celui-ci. Mais bon, ce n'est pas bien grave!


Un vieux bateau dans le port. Vous savez, cette ville a été autre fois extrêmement dynamique. A cause de la pêche au hareng. Il y a un superbe musée. Je ne l'ai pas visité. Vous en trouverez une très belle description ici.

Une auberge "Lions"? La chaîne de restaurants que l'on voit en France?

Je poursuis vers le fond du fjord.


Je vous confirme que je suis tombé sous le charme de ce lieu, de ce fjord, de cette ville.

Encore une énorme excavation dans la partie haute de cette montagne!

De nombreuses maisons sont disposées en étage sur les flancs de la montagne. Un peu mal situées en cas d'avalanche, je trouve. Mais les infrastructures se trouvant sur les hauteurs doivent y mettre pour en détourner le cours!



Des gens prennent le soleil sur les bancs publics. Un petit orchestre est en train de se préparer. Sans doute une petite fête ce soir.
Le camping est ici, mais comme souvent, il n'y a pas de réception. Par conséquent, je ne sais pas si je peux avoir l'électricité, Internet... Dommage, vraiment dommage, car je comptais rester ici ce week-end.
Et j'aurais mieux fait!

Les maisons en sortie de ville.

Et le fjord en sortie de fjord....

Après la traversée du tunnel, je retrouve la route côtière. Je vous l'ai dit, Siglufjördur est un cul-de-sac.

On aperçoit ici l'entrée du Miklavatn. Au loin dans la brume, c'est la pointe du Skagaheidi. On voit même l'île de Malmey entre les deux!

Puis la dernière ligne droite vers le fond du Miklavatn.

Et je quitte le goudron une nouvelle fois. Bon sang de bon sang, que c'est pénible. C'est la route 82, qui contourne le Olafsfjardarfjall, qui pointe à 1.054 mètres, et le Hreppsendasulur, 1.052, effectuant un énorme crochet vers le Sud pour ensuite remonter au Nord vers Olafsfjördur.


Comme vous pouvez le constater, c'est une vallée agricole.

La route, dans toute sa splendeur! Pénible, très pénible. Dommage, quel dommage!

Car la vallée est absolument splendide, et c'est un enchantement.

Comme je roule en contre-jour, les couleurs son complètement écrasées!

Mais c'est extrêmement beau. Ici, le lac Stifluvatn. Je pourrais assez facilement avancer que ce lac constitue en fait la fin d'un grand fjord qui se terminait autrefois avec le Miklavatn!


Vers l'arrière, pour vous montrer en fait le flanc de la barrière rocheuse qui, je pense, a été rabotéé, il y a fort longtemps, par un énorme glacier! Le lac Stifluvatn au premier plan.

Vue encore plus flagrante. Franchement, je veux bien être pendu -non, finalement, je ne le veux pas- si ce n'était pas un glacier, puis un fjord!
(à suivre, ci-dessous...)