http://www.allersretours.com/Euro200...Euro_J089.html

Réveil vers 8 heures. Temps nettement plus couvert qu'hier. Si les prévisions sont exactes, ce devrait être encore beau aujourd'hui, mais mauvais demain. Du coup, je me demande si je ne devrais pas aller voir Pingvellir aujourd'hui, qui semble quand même être le plus important -en tout cas le plus visité! De plus, Michel, le motard Italien, devait aussi y aller aujourd'hui. Je vais donc au bistrot Internet voir s'il ne m'a pas envoyé un mot, et je déciderai en fonction de ça.

J'y arrive vers 9h30. pas de bol, pour une fois que je suis en avance. C'est fermé. Je vais donc faire encore quelques acahts de nourriture. Puis je vais faire un tour en ville, ainsi qu'au bord de la rivière qui traverse Selfoss, la Ölfusa. C'est là que je photographie cette vieille maison, tout près du pont.

Puis je vois cette pancarte explicative sur des formations géologiques. Très intéressant, surtout que les fameuses formations dont il est question se trouvent là, tout près de moi, et sans le panneau, je ne les aurais jamais vues!

Voilà. Ce sont de petits cratères de un à deux mètres de diamètre, qui se trouvent sur les rives de la rivière.
L'église de Selfoss en arrière-plan.


Ces mini-cratères sont en fait des traces de larges bulles de gaz qui se sont formées dans la lave molle.

Et les murs des bulles se sont refroidis avant que la bulle n'éclate elle-même à la surface.

Les scientifiques pensent que ce sont les premières étapes de formation des pseudo-cratères!

C'est quand même sensationnel. Dommage que ce ne soit pas mis en valeur, certains sont remplis de détritus, d'autres de divers objets. Je suis heureux de les avoir vus, car c'est une fois de plus un exemple extraordinaire de ce que la nature peut fabriquer! Il n'empêche, quand ces événements se sont produits, je n'aurais pas voulu être ici. Ce devait être l'enfer!

Le pont de Selfoss. Un premier pont suspendu avait été construit en 1891, mais des cables cédèrent le 5/9/1944. Un nouveau pont a été construit en 5 mois et demi en 1945 et ouvert à la circulation le 21/12/1945. 84 mètres de longueur entre les piliers, et 8,47 m de large. Il pèse environ 2.150 tonnes.

Une sculpture un peu plus loin, en allant vers l'église. Avec tout ça, il est dix heures passées. Le bistrot Internet est ouvert.
Mon motard Italien m'a bien envoyé des mails. En fait, il était hier à Pingvellir, et à cause de moi en plus, parce que je lui avais dit que j'irais sans doute. j'en suis désolé. Il est à Reykjavik, il remet sa moto au bateau. Son tour est terminé, il va aller se prendre un bain au Bleu Lagoon, et me dit qu'il va rester ce week-end dans la capitale. On pourrait s'y rencontrer. OK, pourquoi pas? Mais pas au Blue Lagoon, qui ne m'intéresse en aucune façon. Je préfère une rivière en pleine nature, en solitaire...
Du coup, je traine... Surf, mails... Je profite de Skype pour passer plusieurs coups de fil! Je rencontre un autre gars qui tient aussi cette librairie. Il est photographe dans un journal. je lui ai parlé car j'ai vu son superbe appareil-photo. Finalement, je lui fais voir mon site. Et j'ai constaté ce soir qu'il m'avait déjà écrit un mot sur le livre d'or!
Il est déjà 12h30 lorsque je quitte le bistrot! Je vais manger dans la tente, puis payer pour cette nuit -je ne paye que jour par jour désormais, ce qui me laisse la possibilité de changer d'avis, depuis la mauvaise expérience du camping de Skaftafel. Et je prends la route à 13h30. J'adore les vacances, c'est vraiment sensationnel. J'apprécie en effet énormément, depuis que je suis en Islande, le fait de rester deux-trois jours par-ci par là, ou de faire une grasse matinée, ou de glander dans un cyber-café. Bref, des vacances.

Ici, c'est la muraille de Selfoss. Vous savez, je l'ai déjà longée l'autre jour, lorsque je suis allé à Geysir. J'avais remarqué le nombre incroyable de grosses pierres qui étaient descendues de cette montagne. Celle-ci a du, je pense, tomber récemment. Regardez la trace qu'elle a laissée! Magnifique. Il me semble que ce serait un bon moyen pour créer facilement un chemin de randonnée...

Sur ma gauche -on ne le voit pas ici- apparaît le Pingvallavatn, le plus grand lac naturel d'Islande avec une surface de 84 km2. L'eau est à environ 100 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sa profondeur moyenne est de 34 mètres, avec des creux atteignant 114 mètres. 90% de son alimentation provient de sources et de fissures qui sont sous la surface ou tout au bord.

La route est superbe.

Au loin, des volcans, un peu partout. Quel pays! C'est là-bas que sont les routes de type "F" que je ne peux pas emprunter, mais je suis bien persuadé que ce doit être magique!

Au premier plan, un immense champ de lave, en partie recouverte de mousse.

Un peu plus loin, des coulées de lave de formes bizarres descendent de cette montagne.

Au pied de laquelle passe ma route n° 36.

Zoom sur une des coulées. Quel pays! Partout où vous allez, il y a des choses à voir. Ici, il faudrait chercher les chemins de randonnées, et hop, encore une journée de remplie!

Très très très impressionnant. Je vois en fait une place de parking, près de laquelle je soupçonne un truc sympa.
Bingo! C'est une des failles de Pingvellir. Ici, je regarde en arrière, en direction du lac. Sur ma carte, je suis un peu après la route 361, là où des tirets verts sont dessinés.

Vers le Nord-Ouest, Pingvellir.

On distingue la route dans la végétation.

L'aire de Pingvellir fait partie de la zone de failles et de volcanisme actif qui s'étend à travers l'Islande. Elle se trouve le long de l'axe de séparation des plaques de la dorsale Atlantique qui s'allonge de la Mer de Glace jusqu'à l'Antartique.

Akitsu se moque éperdument de la faille...

Plan de la zone, tel qu'il est offert sur tous les prospectus, et sur les panneaux du site. Je me suis lamentablement planté, car j'avais omis un paramètre essentiel dans ma réflexion. En fait, je pensais la faille infranchissable, mais j'étais persuadé que la route la franchissait quelque part sur un pont. Comme je ne voulais pas faire la marche tout le long de la faille dans les deux sens -fainéant, comme toujours!- je suis allé au centre en moto. Et je suis malheureusement "tombé" sur une zone de 4 kilomètres de travaux. La couche de cailloux très fins déposée par les camions au centre de la route fait au moins 60 centimètres... Elle prend le 1/3 de la largeur totale. Vous roulez dans chaque sens sur le tiers restant. Ensuite, un camion arrose les gravats déposés, un autre égalise le tas d'un côté, puis de l'autre... Ils travaillent vite, c'est bien organisé. Mais pour une moto, c'est très "casse-gueule". J'ai failli tomber trois fois, emporté par une zone épaisse et mouillée, dans laquelle j'enfonçais!
Et tout ce travail pour rien! Pourquoi? Regardez la carte. Je suis arrivé au point rouge "vous êtes ici" sans aucun souci. Le centre explicatif, qui est vraiment intéressant et complètement gratuit, se trouve en face, de l'autre côté de la faille qui s'appèle Almannagja. A pied, en 15 minutes, j'y étais. En moto, j'ai mis le même temps, avec les risques de chute, car il faut faire tout le tour par le Pingvallavegur qu'on voit tout en haut... Quelle vedette je suis, une fois de plus!

Le plan des sentiers. Mieux fait que le précédent. Les points rouge et jaune sont ceux faits avec Akitsu.

Depuis l'hôtel, vers le Sud.

Des oies, environ une cinquantaine, dans un pré. Je me suis avancé, elles se sont mis en position de défense, car elles ne pouvaient pas s'envoler, à cause des petits. C'est rigolo, les oiseaux, qui pourraient s'enfuir sans aucun problème, mais qu'on peut presque ramasser à la main, car ils restent à terre pour leurs bambins!

Akitsu, devant le Pingvallavatn.

La faille, de loin, et la cascade de la rivière Oxarar, la Oxararfoss. Voyez le plan. Pour ma part, comme je vous l'ai raconté, je pars vers l'autre bord avec Akitsu, comme un idiot! La route ne passe pas au-dessus de la faille, mais tout simplement au fond. Je suis persuadé que les créateurs de la route ont tout bonnement aplani la faille... Pourquoi faire compliqué?

La zone noire est une faille.

Ici, je suis donc sur la route de Reykjavik, qui se trouve à 50 km exactement. C'est elle qui est en travaux, juste un peu plus loin.
Mais je m'arrête, parce que je viens de voir....

Cette fissure. Profonde. Etroite. Elle rejoint en fait la grande fissure.

Je vous ai dit qu'elle est profonde, et c'est vrai. Je dirais, à vue d'oeil -je n'ose pas m'approcher de trop près- 8 à 10 mètres. De quoi se casser une patte, pour le moins!

Vue du dessus. Le problème, c'est que la lave est recouverte d'une impressionnante couche de mousse -une quinzaine de centimètres-

Elle débouche dans celle-ci! Alors là, ça ne rigole pas du tout. C'est Almannagja.
Au cours des dix derniers millénaires, l'écorce terrestre s'est écartée et enfoncée. Les terres à l'Ouest de la faille d'Almannagja s'éloignent peu à peu vers l'Ouest, tandis que celles qui sont à l'Est de Hrafnagja -l'autre faille- s'en vont dans la direction opposée. Leur écartement est en moyenne de 5 mm par an. Des mesures ont montré qu'il a atteint 70 mètres depuis 10.000 ans. Au cours de la même période, le fond de la vallée s'est enfoncé d'environ 40 mètres. On s'en rend compte en comparant le bord supérieur de la faille d'Almannagja et la plaine en-dessous.

La suite de la faille vers l'Est, de l'autre côté de la faille.


Une fois de plus, je suis impressionné. Oui, ça bouge en-dessous, les continents s'écartent, et ça se voit! Ici.


Latéralement, de partout, des fissures partent, étroites et profondes. Ce sont les contre-coups de l'écartement de la principale.

Forcément, c'est facile à comprendre. Il suffit de s'imaginer en train d'écarter deux matériaux. Toutes les forces s'équilibrent, et donc, ça déchire sur les côtés. C'est ça!
Mais le voir sur cette échelle, Wahhh!

Je suis maintenant près du centre, de l'autre côté! Depuis le belvédère, on a une très belle vue sur le Pingvallavatn.

Le fond de la faille a été goudronné! Incroyables, ces Islandais... Alors que les routets pour les voitures ne le sont pas!

L'église.

Descente dans la faille.



Dessins laissés par la lave. C'est magnifique. On dirait que quelqu'un a passé un peigne sur la roche, comme pour la coiffer.


Regardez, admirez, comme je l'ai fait! Et la faille est derrière.
En fait, dans toutes les explications, je n'ai pas tout compris, car il y a aussi du volcanisme, forcément! Je lirai tout ça au retour pour bien comprendre, avec les images que j'ai dans ma petite tête, ça va être le pied.

Zoom sur les dessins dont je vous parlais.

Je suis scotché!

La rivière Oxara qui se jette dans le lac.

Zoom maxi sur l'autre rive du lac, plus montagneuse! J'ai rpévu d'y passer en remontant vers le Nord-Ouest.

On aperçoit des gens en haut à droite. C'est le fameux belvédère.

Bien sûr, il y a plein de sentiers de randonnée, vous pouvez suivre les failles dans tous les sens, il y a de quoi y passer une journée.

Au premier plan, le Pingvallabaer -voir carte.

Ici, je suis au sommet de la faille Almannagja.


Vue vers le fond de la faille. Je ne suis pas allé randonner là-bas. Le chemin conduit à la cascade de la rivière. Je vais y aller en moto. Akitsu est là pour me transporter, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas l'utiliser!

Le chemin remontant vers le belvédère et le centre Fraedlumidstöd.



Les sentiers de randonnée.

Le chemin, avec le sommet de la faille. Regardez comme on voit bien la plaque descendre, et comme on comprend bien l'écartement. C'est tout de même incroyable!


L'escalier montant du sentier goudronné du fond de la faille vers le sommet de la faille. Et un eptit sentier descend de l'autre côté vers l'hôtel Valhöll, là où j'étais arrivé au départ.
Je reprends Akitsu, pour retourner de l'autre côté, vers laé chute d'eau. Je dois repasser les travaux, forcément! mais ça va mieux de ce côté, mieux tassé, moins trempé.

Et là, soudain, sur ma gauche, j'aperçois une très longue et très étroite faille. Comment m'arrêter sur cette route? Impossible. Mais j'aperçois le parking pour les sentiers conduisant à la cascade par le dessus! Cool.
Je pars avec casque et veste dasn le "bush"... En fait, c'est dur. Le terrain est très difficile, pas plat. Je marche sur de la lave, certaines parties recouvertes d'une très épaisse mousse, d'autres coupantes comme du rasoir, d'autres parties humides. De plus, lorsque je marche sur la mousse, ça enfonce bien, et je me mets à fantasmer... S'il y avait une fissure en-dessous?
Car la mienne, celle que j'ai vue, je ne sais pas du tout où elle se trouve, je ne la vois plus. Et en plus, il y a des mouches, de plus en plus, autour de mon casque. Et j'ai chaud, très chaud avec tout mon équipement. Car je ne vous l'ai pas dit, mais lorsque je randonne, je laisse veste, casque et gants dans les sacoches. Ici, je veux juste aller voir, et j'ai tout gardé sur moi!

Ah, la voila. Fantastique. Je regrette tellement d'avoir tout cet équipement sur moi.

Elle est très profonde, et surtout très étroite. A l'horizon, les volcans.

A SUIVRE...