http://www.allersretours.com/Euro200...Euro_J078.html

Pour une fois, ce circuit est un aller-retour... Départ de Höfn, direction Jökulsarlon, puis retour au camping de Höfn.
Décision prise pendant le petit déjeûner. En effet, je suis allé voir au camping quelle était la météo, et pour cette semaine, pas mal de pluie. Juste un peu moins lundi, par conséquent aujourd'hui. Mais je n'ai pas envie de changer de camping sans aller voir avant les deux ou trois qui sont autour du fameux lac Jökulsarlon. Donc, je paye une nouvelle nuit, et on verra ensuite! Ce soir, je reviens dormir ici!
Je me suis réveillé à 8h30. Génial!
Hier soir, je suis allé trier mes photos et faire mes sauvegardes à l'accueil du camping. J'y ai rencontré un cycliste Ecossais, un jeune étudiant qui a terminé sa licence d'histoire, et ne veut pas commencer dans la vie sans avoir fait quelques voyages. Il est déjà allé l'an dernier en Roumanie en vélo, est allé plusieurs fois dans les pays de l'Est, y compris la Russie. Il a des amis en Pologne, qu'il considère comme le centre de l'Europe et donc le meilleur endroit pour servir de base à la visite de l'Europe entière! Il compte bien retourner en Pologne après ce voyage en Islande. Aujourd'hui, il a fait les 140 kilomètres séparant Skaftafell de Höfn, et tout ça avec un mauvais genou! Il fait en bus les parties qui ne l'intéressent pas. Nous avons discuté pendant plus d'une heure. Avec tout ça, mon reportage n'avance pas d'un pouce, mais les rencontres font partie du voyage, et en sont un élément très important.
D'ailleurs, pour vous dire, la conversation est allée un moment sur les rencontres d'autres cyclistes. Et il a rencontré les couples des Allemands et des Anglais avec lesquels j'avais sympathisé sur le bateau. Le monde est petit en Islande, du moins concernant les voyageurs, car il y a des impératifs: soit Reykjavik pour ceux qui viennent en avion, soit Seydisfjördur pour ceux qui viennent en bateau. Et pour le bateau, la vie est rythmée sur le jeudi, jour d'arrivée et de départ du Nörronia. C'est ainsi que le mercredi, on voit arriver le flot de ceux qui vont repartir, et le vendredi, on se fait doubler par le flot deceux qui viennent d'arriver... Je parle pour moi, qui fait partie des "lents"...
En tout cas, ce jeune cycliste est très impressionnant. Je l'ai doublé ce matin à la sortie de Höfn. Il était en plein effort, pédalant comme un forcené contre un vent -contraire, forcément- terrible. Admiration!

Quelques maisons à Höfn, près du centre commercial, où je voulais aller voir un centre Internet. Les prix sont terriblement élevés, entre 500 et 600 ISK de l'heure (entre 4 et 4,80 euros) dans les deux établissements acceptant le WiFi, ce qui n'est pas le cas au camping!

Zoom sur la langue terminale du Flaajoküll, du même endroit, devant la lagune de Höfn. Ce village est situé sur une bande de terre se trouvant en plein centre de la lagune, qui est un fjord, le Skardsfjördur, mais qui, à mon sens, n'a de fjord que le nom... De ce fait, Höfn est situé en retrait de la route n° 1, à environ 3 kilomètres.

Et c'est parti. Sur la route n° 1, on peut voir plein de fermes disséminées sur ou près des petites buttes surplombant la vaste lagune. Ici, près de Nesjahverfi, petit village se développant, et qui, pour sa part, est vraiment situé sur la route. Ce glacier, que l'on ne voit pas autrement -il est petit et bien encastré- est le Vjöbordsjökull.

A nouveau le Flaajoküll.

Les fermes le long de la route. Alors que je viens de prendre cette photo, deux motards arrivent en face. le premier traverse la route et s'arrête près de moi, me demandant si tout va bien! Très sympa de sa part. Il n'avait pas vu l'appareil-photo. Merci, ami motard.

la route longe ensuite un petit lac. Toujours le Flaajoküll en arrière-plan.

Encore une montagne très impressionante que je vais longer entièrement.

La route est extrêmement roulante. Ce sont d'immenses lignes droites, et il m'est difficile d'y rester à 90 km/h, tellement Akitsu se sent pousser des ailes! En fait, elle contourne au large toutes les langues glaciaires qui viennent tomber dans l'immense plaine alluviale!
Ici, la branche Sud du Flaajökull, que l'on ne voit pas depuis Höfn. A moins que ce ne soit le Snivafellsjökull, côté du Hoffellsjökull. Très franchement, je ne suis pas certain, et que ceux qui connaissent veuillent bien corriger mes erreurs. Mais pour vous, lecteurs, peu importe. Tous ces glaciers sont des langues de l'énorme, du considérable, du fantastique, de l'inimaginable Vatnajökull, qui se trouve au-dessus. C'est lui qui se déverse, par tous ces orifices!

Et le Hoffellsjökull? Long et étroit, il prend ses aises dans cette vallée! Une superbe langue!

Bassin déversoir de ces langues que je viens de vous montrer, en regardant vers la barre montagneuse fermant le Hornafjördur.

Le pont permettant de traverser ce petit "sandur". C'est le pont sur la Hornafjardarfljot.

Effrayés par Akitsu, qu'ils voient pour la première fois, les deux petits se précipitent à la mamelle en frétillant de la queue, comme tous les mammifères....

Zoom sur le bas de la langue de ce que je crois être le Skalafellsjökull.

Enorme et sombre barrière que la route n° 1 va contourner. Cette montagne a-t-elle été rapée par un front glaciare dans sa jeunesse?

Au premier plan, l'immense plaine dans laquelle les fermes se sont installées. On aperçoit du bétail.

C'est le fameux dessin formé par la chute des séracs. Par contre, je ne nomme plus les glaciers, n'étant pas certain de leurs noms. la seule chose qui est sûre, c'est qu'il s'agit de ceux qui se trouvent au Nord de Höfn, donc le Flaajökull, le Heinabergsjökull, le Skalafellsjökull, et qu'ils sortent tous du ventre de leur mère commune, le Vatnajökull.

J'aimerais aller au bord, mais... comme toujours, je manque de temps et aussi, il faut bien l'admettre, une bonne route! Et pourtant, pour le facteur "temps", je ne suis pas à plaindre.

La chance! Une famille de cygnes au bord de la route, en train de barboter dans des mares. Les parents ne peuvent pas s'envoler, car ils ne peuvent pas abandonner leurs rejetons! Les pauvres. Voilà ce que c'est, quand on fait des bébés, il faut ensuite assumer.

Et je dois reconnaitre qu'ils assument!


J'aurais aimé les voir s'envoler, car c'est en vol que je les admire le plus!

Dans les prés, les balles blanches dans lequel les agriculteurs ramassent l'herbe, pour le fourrage de l'hiver, je suppose!

Vue globale du paysage. Sur cette portion, la route passe à une distance comprise entre 5 et 8 km des glaciers.



Et les très grandes lignes droites dont je vous parlais.


Arrivée en vue de Skalafell.

Un nouveau pont enjambe la Kolgrima. Ce sont les flots les plus boueux, chargés de limon, et impétueux que je verrai aujourd'hui. Cette rivière sort directement des entrailles des deux glaciers Heinabergsjökull et Skalafellsjökull.

Les fermes de Skalafell. A ne pas confondre avec Skatafell, à plus de 100 km au Sud!

Et vers le Nord, ça donne quoi? C'est simple. Les plaines marécageuses du Hornafjördur, puis Höfn servant de barrière avec le Skardsfjördur, et, à l'horizon, la barre montagneuse enfermant l'ensemble!

Echappée vers ce que je pense être le Vedurardalstindur, fermant un petit, mais tout petit bout morceau du vatnajökull.

Partout des fermes et des groupements de fermes.


Ce petit village me fait soudain penser à un village alpestre. Brunnar. Il y a une petit église.

Et voci qu'apparaissent maintenant les gros, les énormes glaciers que sont le Breidamerkurjökull et le Öraefajökull, assurément les princes de la région!

Rien! ma photo ne donne rien. Et pourtant, je ressens une nouvelle fois une vive émotion en les découvrant, un peu comme hier soir en descendant du tunnel et en découvrant les fjords de Höfn.

Je vais bientôt dépasser cette énorme barrière rocheuse me cachant la vue des rois, peu après Gerdi.

Voilà. Et je retombe près d'un grand bassin de dépôt de sédiments. Dans la lumière, à peine visible à cause du contraste, la barrière glaciaire.

Barrière contournée... Quelle beauté, une fois de plus!

Traversée de la Felsa



Très loin encore, le Breidamerkurjökull.

Le pont sur la Felsa.
Sur ma droite, en direction des glaciers, il y a des buttes de cailloux, d'alluvions, de plusieurs dizaines de mètres de hauteur, me cachant la vue des séracs, que je soupçonne visibles. Je décide de laisser Akitsu sur le bord de la route, et d'escalader un de ces monticules de galets et de pierres.

Voici ce que je découvre. Effectivement, je vois les séracs descendant de l'immense Breidamerkurjökull.
Je sens que je suis tout prêt du but de ma balade du jour.... Je le sens!

Soudain, quelques centaines de mètres plus loin, que vois-je? Des séracs?

Un coup de zoom. Pas de doute, je suis arrivé. Ce sont les séracs en train de fondre et formant le fameux et très renommé Jökulsarlon!

Vision irréelle, fantasmagorique. Pourquoi? parce que je vois des camping-cars et des bus de touristes parmi les glaçons...
Et j'avoue que... je suis... déçu! A ce niveau de ma découverte du lieu, à cet endroit et à ce moment précis, mes sentiments se bousculent, mais la déception se mêle à l'émotion, pour en prendre le dessus!
Cette fantastique barrière de glace est, me semble-t-il, le Fjallsjökull, une langue du Öraefajökull, qui descend du point culminant d'Islande.

Irréel, non?

Le monde moderne envahissant la nature pure. Affreux mélange, auquel je vais m'agglutiner. Mais ce mélange me permet d'être là, de le voir de près, faute de quoi ce lieu me serait ceratianement inaccessible, car je ne suis pas un bon montagnard, loin s'en faut!

Avant de parvenir sur le lieu de culte, dont je suis encore éloigné de quelques centaines de mètres, je dois traverser un espace occupé par les sternes arctiques, qui ont élu domicile ici, et ont fondé une colonie. Au pied de la route, de chaque côté, sur environ 300-400 mpètres. Elles sont quelques centaines. Agressives, un peu. Mais je ne suis aucunement gêné, et je ne les écarte absolument pas, bien qu'elles tournent autour de moi.

En effet, je suis à l'arrêt, et j'y reste bien environ 10 minutes. mais je suis bien équipé. Mon casque, ma visière, mes gants, je ne risque vraiment rien, si ce n'est quelques déjections... Petit à petit, elles se calment, commencent à s'habituer à ma présence, et se reposent. Mais je ne voudrais pas appartenir à cette espèce. Quelles bagarres, chaque place donne lieu à des combats. Tout le monde hurle, crie, bat des ailes et du bec... Comme les êtres humains! Elles iront loin, les petites!


Non Akitsu, stop, je ne veux pas aller plus loin. T'es malade, ou quoi? Tu sais nager? Tu te sens capable d'escalader des icebergs, toi qui tremble devant quelques gravillons? Soyons sérieux!

Image insolite d'une magnifique moto au pied d'un lac glaciaire.

J'ai quand même beaucoup de chance car, parti sous la pluie, je vois le soleil arriver sur le lac au moment où j'arrive!

le lac Jokulsarlon.

Une mer de glace... immense... Mais, imaginez qu'au-dessus des masses rocheuses qui émergent, là-haut, vous pouvez marcher pendant 95 km sur la neige recouvrant le glacier! C'est tout simplement gigantesque.

Quelques jolis blocs en train de fondre.

Et trois blocs qui ne sont pas près de fondre, mais faisant fondre la monnaie des touristes.

Monstres d'acier qui pénètrent dans le lac.

Les eaux sont sales et grises, parce que le ciel l'est juste au-dessus!

Et une nouvelle cargaison. Je n'ai pas regardé les prix, excusez-moi, mais c'est facile à trouver sur leur site...


Avec, en toile de fond, le Fjallsjökull. Vous est-il possible d'imaginer que les deux masses rocheuses entourant cette langue glaciaire sont, respectivement, à seulement 759 et 942 mètres d'altirude. En voyant cette photo pour la première fois, sans savoir de quelle partie du monde il s'agit, n'importe qui dirait au minimum le double....

Zoom maxi sur le lieu où tombent les séracs, où ils se détachent de l'ensemble auquels ils sont agglutinés depuis un moment... Et, en fondant, ils retournent à l'eau d'où ils viennent!


Entrée dans les eaux du lac.

Deux ou trois zodiacs font des cercles autour des petits icebergs au moment où les gros engins pénètrent ou sortent de l'eau. Pourquoi? Dans quel but? Pour écarter les icebergs en créant un mouvement de l'eau? Pour amuser la galerie?

Parmi les gravillons, les petites fleurs repoussent.

Maintenant que je ne vois plus les voitures, j'admire.

je monte sur une colline de pierres située près du lac, et je m'installe. Il y a du vent, beaucoup de vent, mais peu importe. Dans ma tenue de motard, je n'ai absolument pas froid, je suis juste un peu gêné pour manger mes céréales, dont la moitié ou presque s'envole à chaque cuillérée. ce ne sera pas perdu pour tout le monde!

J'aperçois au zoom le gros engin amphibie naviguant parmi les glaces.

En levant la tête... Très joli vol, à suivre en "live". En effet, la formation a énormément de mal à tenir, et je comprends en sentant les rafales de vent sur moi.



Vers le Nord.

Vers le Breidamerkurjökull.

Soudain, alors que je rêvais devant le spectacle, un mouvement attira mon attention.
Non, je ne rêvais pas du tout! Un phoque fôlatrait dans les eaux saumâtres!
Il a plongé, je l'ai revu deux-trois fois dans l'après-midi, mais jamais assez longtemps pour le photographier. Il plongeait, et restait vraiment longtemps sous l'eau.

Je vous laisse admirer le spectacle en paix. Dommage pour moi, les lumières n'étaient pas bonnes, bien des contre-jour me retirant les teintes.
Mais bon, le spectacle, je m'en suis gavé les yeux et la mémoire.

Et j'ai vraiment été gâté. Tiens, les cables électriques, dans le fond... pas joli!





Vous voyez les vaguelettes? En me retournant sur ma gauche, vers la mer, j'ai tout compris. Car les eaux de fonte de ce glacier se jettent en mer juste derrière la route n° 1, sous forme d'une rivière longue de 300 mètres environ, et représentant la distance entre le lac et la mer. Un pont l'enjambe.
Or, je suis en train d'assister à la marée montante. Et si j'adore assister à une marée montante -je vais souvent la voir sur l'île de Noirmoutier en Vendée, car ce genre de spectacle vivant et naturel m'enchante- jamais je n'en avais vu une comme celle-ci!
Les flots pénètrent avec force et violence dans le Jokulsarlon. Enfin, elles le voudraient bien. Mais... elles sont bloquées par les gros glaçons, et les petits, qui forment barrage. Mais vous le savez bien, c'est le plus fort qui va gagner. Et qui est le plus fort? Le flot entrant? Peut-être. Pas certain. Oui. Non.
Les forces qui s'entrechoquent ici sont gigantesques. Les icebergs sont promenés, s'entrechoquent, on entend des craquements, ils tournent, des tourbillons se forment, l'eau monte, monte, s'insinue, les icebergs grimpent, je vois la différence des niveaux... Puis, sous l'action du poids énorme de l'eau qui est passée en partie, quelques icebergs soudaint s'écroulent, et un flot passe à l'in térieur, aussitôt rebloqué! C'est dantesque. C'est fantastique. je ne m'en lasse pas.
Et au-dessus de tout ça, les sternes s'agitent comme des folles. C'est la curée. Eh oui, j'en vois plonger dans ces eaux plus ou moins boueuses, et ressortir avec de petits poissons dans leurs becs. Les poissons! Qui sont eux-memes pris dans ces tourbillons, et ne doivent pas savoir où donner de la tête... Ce n'est pas perdu pour tout le monde! Je comprends pourquoi une colonie s'est installée ici...



Féérique. Je suis scotché par le spectacle, de l'ensemble, des icebergs pris individuellement, et du combat titanesque qui se joue entre la marée montante et le barrage lui-même formé par cette même marée qui, en montant, le repousse tous à tel point qu'ils finissent par bloquer l'entrée du lac!



Ce qui est intéressant, ce sont les différences de teintes de la galce, de transparente à blanche, en passant par le bleu.



Ainsi que la consistence de la glace elle-même. Il y a des morceaux extrêmement durs, d'autres transparents et mous, d'autres... mais venez voir, ça vaut le coup d'oeil!



... à suivre