http://www.allersretours.com/Euro200...Euro_J077.html
Réveillé à 6h45, estimé que c'était trop tôt! Entendu des voix, sûrement mes voisins Allemands. Il est 8 heures. La belle heure.
Temps radieux. Pas un souffle de vent. Peu de nuages.
Petit déj', toilette, petite discussion avec les voisins, et c'est parti.

Il me faut de l'essence. Et c'est fermé! Aïe, les boules, car la prochaine station, c'est Höfn, où je vais. 102 km... Hum, ça peut aller, mais ce sera juste, et je n'aime pas ça, car ça m'enlève de la liberté, si jamais j'avais envie de voir autre chose le long de la route! Une voiture arrive. Des Allemands en voiture de location, mais la fille parle Français, plutôt bien, et a envie de me le montrer. Pas de problème. Et elle me montre aussi que la station prend les cartes! Je suis vraiment un nul, je n'avais même pas vu... Il faut, en plus des codes et du n° de pompe, taper le montant désiré. Je l'avais lu sur Internet. Je tape 1.200, j'envoie la sauce... Réservoir rempli au plus haut, pile! Je n'aurais jamais fait aussi bien, je m'impressionne moi-même, et je me félicite abondamment -ben oui, vu que personne ne le fait...

L'église de Djupivogur, juste devant la station.

Aussitôt repris la route n°1, et on aperçoit déjà le Hamarsfjördur, et les montagnes de sa rive Sud.

Tiens, un petit coin avec des arbres, on se croirait presque dans les Alpes...

Pas longtemps, avec ces pyramides! D'ailleurs, j'ai une petite théorie à soumettre. Et si les Egyptiens s'étaient inspirés des pyramides d'Islande pour bâtir les leurs?
Non? Nul, comme théorie? Ah bon, je suis déçu...

En pleine réflexion, comme d'habitude. Et ça peut prendre un moment!


Encore cette roche rouge, si souvent visible en Islande!

Je pénètre vers le fond du fjord. Pas trop le choix, la moto n'étant pas amphibie...

Toujours ces murailles en gradins qui m'émerveillent!

Ah ah.... Une partie en gravillons, ça me manquait. Sur la carte, je n'ai pas fait de trait vert sur les portions non goudronnées. Celle-ci est la plus proche de Djunivogur, bien sûr, puisque je viens juste de partir. Au fait, il faisait 17 degrés au camping -je crevais de chaud....-, mais il fait maintenant 12 degrés, et la température va osciller entre 10 et 12 toute la journée! Et hier, à Djupivogur, j'ai eu la même température!

Détail sur les cailloux rouges.

Vue générale de la route de pierres. Mais pourquoi ne mettent-ils pas une couche de goudron dessus? Je ne comprends pas!


Eh eh, ça tourne, et il vaut mieux suivre!

Ah, ces descentes glissantes, que je déteste! Par contre, c'est vraiment superbe!

Akitsu les fait s'enfuir à chaque fois!

Il y a des fermes au fond du fjord.

Quelques petites pyramides pointues sur l'autre rive. Elles sont de la deuxième époque des rois Islandais, celle dont on ne connaît pas grand chose, d'ailleurs! Leurs tombeaux sont restés inviolés à ce jour, trop profondément sertis dans la roche!

Coup d'oeil arrière vers Djupivogur. Au fond, ce sont les montagnes que je voyais depuis le camping! Djupivogur a d'ailleurs une particularité, c'est d'être absolument invisible, que ce soit en venat du Sud comme du Nord. Ce petit village est caché par un rebond rocheux, et c'est vraiment incroyable que des pirates arabes soient venus ici enlever des gens au milieu du XVIè siècle -c'est absolument vrai! Je viens de parcourir la rive Sud du Hamarsfjördur, qui est très courte, et la route tourne pour passer au fjord suivant.

Toujours en arrière, un peu plus loin. Les montagnes du fond sont celles du Berufjördur, la pyramide est celle que je vous ai mise hier si souvent, et on aperçoit le petit replat au bout duquel Djupivogur est posé!

En approche du prochain fjord.

Que voici. Le Alftafjördur. Presque fermé par de longues bandes de sable.


C'est une région où les fermes abondent, au fond de ces fjords qui sont plutôt des golfes se terminant presque en lagunes!
Je suis déjà au fond du Alftafjördur.


Plusieurs rivières déboulent dans le fjord. La masse d'alluvions qu'elles apportent est phénoménale! Les fermes sont sur les pourtours.

Je ressors rapidement de ce fjord et, en abordant la sortie, je regarde vers le Nord. Djupivogur est toujours là -je ne vois pas pourquoi il s'en irait, d'ailleurs!- et, en arrière, on reconnait parfaitement -du moins, je reconnais parfaitement, parce que vous.... je ne sais pas, et c'est bien pour ça que je vous le dis, car j'ai soudain un doute!- les montagnes qui faisaient face à ma tente hier soir!

La zone en sortie de fjord près de la mer est marécageuse. On peut y voir les moutons.

Qui me regardent...

En descendant vers le Sud, la route passe près de curieuses formations rocheuses, certainement des parties de roches très dures qui n'ont pas suivi le même rythme d'érosion que celles qui les entouraient.

C'est de toute beauté, comme toujours en Islande!

Plus au Sud, la même chose, mais dans une dimension nettement plus importante. ce sont deux monstres qui s'effritent sur toute leur masse, à part leurs cornes -je dis ça, car les parties plus dures ressemblent très étrangement à des cornes de rhinocéros!

Ces deux monts qui se suivent ne sont pourtant qu'à 483 m et 717 m... Mais je vous l'ai déjà dit, l'altitude ne fait pas la majesté d'une montagne!

Les dents du Maelifell

En arrière, une autre pyramide, le Ljösardalstindur, 724 mètres. Quelle majesté!
Soudain, la route perd son goudron... C'était prévu, c'est sur la carte. Je l'avais vu, et j'avais pensé qu'aujourd'hui dimanche, de ce côté-là, je ne serai dérangé ni par les travaux ni par la grosse circulation. Pour le deuxième point, j'avais raison. Pour les travaux, je repasserai! Ils sont bien là, les gros camions-bennes, déchargeant des tonnes de nouveau gravier sur cette portion qui en est pourtant remplie! Ce sont des malades. D'ailleurs, pourquoi laisser -depuis des années, si j'ai bien compris- cette petite portion en gravier au lieu de la goudronner? Ce sont des choses que je ne comprends pas, et j'espère qu'il me manque une information valable sur ce point...
Bref, Akitsu n'est pas à la noce, et moi non plus. C'est horrible. J'aperçois des paysages de folie, j'aperçois.... Impossible de m'arrêter, ma roue avant s'en va à gauche, à droite; il y a des endroits où, je pense, la couche de gravier mou atteint bien les 30 cm. Non, je suis sérieux, ne rigolez pas!

J'aperçois au loin deux cyclistes, en train de pousser leurs vélos dans la côte... Les pauvres! Et pour moi, c'est une descente hortrible qui s'engage. Ils me font des signes de bonjour, il me semble entendre parler Français, je réussis à m'arrêter, je réussis à béquiller -pas facile dans ce gravier. Et je ne regrette pas, car je rencontre deux fantastiques globe-trotteurs, super gentils. Rémy et Nathalie sont de la Charente-Maritime, autant dire des voisins! Ils font le tout du monde depuis 2 ans et demi, pas seulement en vélo, ils essayent tous les types de locomotion. Ils ont fait Asie, Amérique... Première fois en Islande, histoire de se dégourdir les jambes! Ils ne sont pas déçus! Rémy me dit que, de tous les pays qu'ils ont vu, c'est celui qui offre le plus de diversité grandiose sur un si petit espace. Bonne pioche, donc, que ce choix de l'Islande! Rémy a fêté hier ses 64 ans -impressionnant de vitalité, comme quoi, les voyages ne font pas que former la jeunesse, ils l'entretiennent aussi! Ils vont essayer d'atteindre Djunivogur ce soir, il leur reste exactement 46 km. Ils sont partis à 7h30 ce matin de Höfn! Quelle courage!

Avant de reprendre la moto, je dois photographier ce que, sans eux, je n'aurais probablement pas vu! On aperçoit de petits points blancs sur le sable noir, en contrebas de la corniche.

Je zoome. Mais... on dirait des oeufs!

Au zoom... C'est une vision fabuleuse, de début du monde... Tous ces animaux, dans leur habitat naturel, non dérangés par l'homme -enfin....

La corniche en question. Les plages de sable noir sont tout en bas, la route passe en surplomb, et pas question de dévaler cette pente, croyez-moi sur parole!

Vous voyez bien pourquoi il n'est pas question de dévaler la pente! Je souffre, mais la couche de graviers est ici moindre, car les camions n'ont encore pas déversé leurs tonnes supplémentaires! Ouf!

Les sommets qui me renversent!

Je ne sais pas si j'en suis capable, mais j'ai de plus en plus envie de me documenter sur les sentiers de randonnée. Il doit bien y en avoir pour aller sur ces sommets, qui ne me semblent pas inaccessibles, aussi bizarre que cela semble. J'aimerais marcher sur une telle crête avant de repartir d'Islande!

En jetant un nouveau regard vers le Nord, j'ai la surprise de voir encore, à l'horizon, les montagnes au Nord de Djupivogur!

Un dinosaure, c'est exactement le terme qui convient à cette montagne. Je me demande même... Non, ça se saurait!

Ma jolie route non goudronnée à flanc de côteau... En bas, les plages de sable gris-noir -en fait, il est bien noir quand il est mouillé, sinon, c'est gris...

Celle-ci donne une très bonne idée de l'ensemble. Fantasmagorique!

J'adore ces montagnes. Et ces plages de sable noir.
Et cette belle route goudronnée... Eh oui, c'est fini. Ouf, quel soulagement! En fait, le tout faisait entre 3 et 4 km, mais vraiment pénible, pour ne pas dire autre chose!

Cette zone a vraiment un aspect lunaire, un aspect de commencement du monde.

Je suis en admiration continuelle. Il me faudrait mille yeux au lieu de deux. Où que je pose mon regard, c'est grandiose!


Sur ma droite, peu avant la pointe, une vallée de bout du monde, elle aussi.
La Hvaldalur, pour ceux qui connaissent. Et aussi pour ceux qui ne connaissent pas!


La Hvaldalsa. Au même endroit. Je reste un petit moment à regarder ce paysage sauvage. J'aimerais avoir le temps de partir avec sac à dos dans cette vallée...

Ah, ces montagnes...

Et c'est l'arrivée au Lonsfjördur. Là, je dois dire que je m'arrête pour prendre ma respiration, coupée par tant de beauté. C'est inouï. Je n'ai pas réussi, et je le regrette, à le retranscrire en photo. Trop immense. Il y en a de tous les côtés. C'est beau, partout. Et en plus, c'est différent, partout. D'un côté, la lagune, à perte de vue, coupée par une immense bande de sable que j'aimerais, là encore, avoir le temps de parcourir. Rien que pour ça, il faudrait une demi-journée, voire une journée! Au-delà de la lagune, c'est la mer, évidemment. Et la route épouse les contours des montagnes sur la droite. Et quelles montagnes! Celle qui est là, tout contre moi, est ce monstre que je contourne... Whahhh! Même pas possible de le prendre en photo tellement il est énorme.

Je pense que je vais longer cette autre masse de toutes les couleurs. Mais il y a plein de petits points blancs sur l'eau. Seraient-ce...???

Yes! Des cygnes de mer. Alors là, oui, ces oiseaux-là me plaisent. Ils sont quelques dizaines. Il y a des bagarres, ou des ébats amoureux, je ne suis pas spécialiste...? Mais ce que je suis, c'est, une fois de plus, admiratif! Mais vous voyez bien qu'il est impossible de calculer une vitesse moyenne de déplacement dans ce pays! Je suis continuellement à l'arrêt, et je me raisonne sans cesse! Non, ne t'arrête pas ici, tu viens juste de redémarrer, voyons! Mais je m'arrête quand même. Et en plus, à chaque endroit où je stoppe, je devrais y rester dix minutes, car là où je m'arrête, c'est là où c'est -peut-être- plus beau qu'ailleurs. Quoique ce soit très subjectif. Parfois, je ne peux tout simplement pas m'arrêter à cause de la route, d'un virage, d'une dénivellation trop importante du bitume sur le bord, de voitures qui me suivent -rare encore à cette saison, mais qui m'inquiète pour les semaines à venir, d'une épaisse couche de gravier...

... à suivre