Une nouvelle fois, je me réveille pile à 8h30. La lumière est toujours forte, bien qu'il "mouillasse", comme on dit chez nous, ce qui veut dire qu'il tombe quelques gouttes de pluie de temps à autre, que le ciel est couvert, que l'ambiance est plutôt triste, que les nuages sont bien gris, que la température donnée par Akitsu est de 10 degrés... Bref, il ne règne pas une ambiance terrible, sur ce camping où il y a en tout et pour tout 4 clients. Les deux Allemands dans leur van, le cycliste Danois, une voiture arrivée hier soir (tente), et moi-même.
Justement, ceux arrivés hier soir sont dans le bâtiment principal. Un gars et deux filles, des jeunes. Une des filles me questionne sur l'horaire d'arrivée du patron, m'explique qu'ils partent, qu'elle voudrait payer, qu'il n'est pas venu hier soir.... Tout en Anglais, puisque tout le monde se parle d'abord en Anglais. Puis elle dit tout haut, en se parlant à elle-même "Il n'y a même pas de boîte aux lettres", en Français... Je rigole, et lui répond "même pas"... On rigole. Ils sont arrivés en avion lundi à Reykjavik, et ont loué une voiture. Ils ont fait tout le Sud. Soleil, très beau temps, c'est la première fois qu'ils trouvent la pluie... En tout cas, ils sont très pressés. Je ne sais pas comment ils payent, mais de toute façon, le patron ne vient même pas aux horaires indiqués, deux des quatres WC n'ont plus de papier, ce n'est pas très propre et le camping n'est vraiment pas bien tenu. Si vous pouvez l'éviter, je suis certain qu'il y a beaucoup mieux!
Je retrouve mon cycliste Danois, qui a décidé de partir aujourd'hui. Il me demande ce que je fais. je lui dis que je réfléchis. Je vais aux toilettes, et en sortant, je lui dis "Je pars aussi"... En effet, je n'ai pas du tout envie de rester là, dans ce camping d'une tristesse à mourrir, et surtout sur ce gravier sale qui m'importune vraiment. De plus, à l'intérieur de la tente -sous le toît, pas dans mon habitacle- il y a plein de mouches, et je n'aime pas les mouches. Bon, ok, c'est mieux que les midges, mais quand même! Les Allemands arrivent aussi pour se débarbouiller, et me disent également qu'ils partent, car ils n'aiment pas ce camping mal tenu! Du coup, tout le monde s'en va!
Je file donc à l'Office de Tourisme, où je sais pouvoir me connecter en WiFi. Et c'est la grosse déception! En fait, c'est fermé le samedi. En Islande, c'est comme chez nous en France, tous les organismes officiels sont fermés. mais pour un Office Touristique, je trouve ça un peu curieux. Bon, comme ça, il ne me reste plus qu'à filer à Egilsstadir.

Il est 10h30. Je prends donc la route 93. Celle-ci est entièrement goudronnée, et très propre. Je me prends à rêver... Si toutes les routes d'Islande pouvaient être de cette facture, ce serait super!
Et ça grimpe sec. En fait, c'est exactement comme en Norvège. Pour passer d'une vallée à l'autre, d'un fjord au suivant, il n'y a pas 36 solutions, il faut monter sur le plateau. La géographie étant ici du même acabit, les solutions sont les mêmes. Sauf que les Norvégiens ont goudronné partout... Ici, je m'arrête pour regarder vers Seydisfjordur, que je reverrai fin Août, pour reprendre mon bateau!

La laine est superbe et toute bouclée.

Même le petit, on a envie de le caresser!

Vers Seydisfjordur.

Et vers l'avant. La route ressemble à une route dans les Alpes, avec ses poteaux indicateurs pour la neige.

Zoom sur Seydisfjordur. On aperçoit, si on fait attention, les eaux grises du fjord -de la couleur du ciel...
La Gufufoss. "Foss" pour "Cascade". Il y en a plein. Celle-ci est très visible depuis la route.

Elle est très belle. L'eau qui tombe est sûrement glaciale... Je ne suis pas descendu, bien qu'il y ait un sentier le permettant.

Et le débit est quand même important.

Au premier plan, le torrent recevant les eaux des cascades visibles de ce bord -partie gauche de la route dans ce sens, donc au Sud.

La barre rocheuse que la route suit.

Du même endroit, j'aperçois d'autres cascades plus haut.

Zoom sur une autre cascade un peu plus loin!

La pente augmente, la température baisse... Je me rapproche insensiblement, mais sûrement, au niveau de la neige.

Encore un coup d'oeil vers Seydisfjordur. Au fond, la grande barre rocheuse, c'est la montagne formant la rive Nord du Seydifjordur, et longée hier matin.



Akitsu près de la neige. Et ça ne lui fait ni chaud ni froid!

Moi, ça me fait froid, pas dans le dos, mais au niveau de la poitrine.

La température est descendue à 5 degrés. Elle n'ira pas plus bas. Mais en roulant, le ressenti est proche du zéro, à mon avis!

Me voici donc sur le plateau. Et c'est vraiment bien triste.


C'est ici le monde minéral, la neige, et l'eau. Il n'y a rien d'autre sur plusieurs kilomètres.

Puis c'est le grand panorama sur la très large rivière Lagarfljot, et qui s'élargit ici tellement qu'elle forme un lac. Sa profondeur atteint 112 mètres! C'est très impressionnant pour une rivière. Elle cache le plus grand monstre marin d'Islande, appelé le Lagarfljotsormur!

Regardez cette superbe laine!

Détail sur la rivière, et la ville Egilsstadir qui se trouve sur ses rives, et vers laquelle mes pas -pardon, les roues d'Akitsu- me conduisent!

Voilà, nous y sommes presque. Je vais directement au camping, dans lequel je trouve Koen, un auto-stoppeur Belge-Flammand vu sur le ferry, et avec lequel j'ai bien discuté au camping de Seydisfjordur. Il plie sa tente et part en bus vers Myvatn.
Le camping n'est pas trop mal, mais les emplacements dans l'herbe sont un peu bosselés. Il est à 850 ISK, plus 400 ISK si je veux l'électricité. Là où je dois me brancher pour avoir l'électricité, il y a des Français qui viennent d'arriver, et une jeune Espagnole qui a envie de parler. Elle voyage en stop elle aussi. Elle loue une voiture aujourd'hui, car ça revient moins cher, me dit-elle, que le bus, ce qu'elle trouve quand même "renversant"... Moi aussi! Je décide d'aller voir l'autre camping, dans le village situé en face, de l'autre côté de la rivière, avant de me décider. C'est à Fellabaer.

La cabane dans laquelle se trouvent les toilettes et les douches.

Et la vue sur la rivière depuis le camping.
Vous l'avez compris, c'est lui que je choisis. En effet, l'herbe qui est superbe et les emplacements très propres, très grands, très plats. La patronne est une vieille dame très sympathique. Elle me fait à 1000 ISK avec l'électricité, et me propose à 800 ISK la deuxième nuit! Comment résister? Je vous rappèle que pour calculer l'équivalent en €, il suffit de multiplier par 8, et diviser par 1000. Ce qui fait 8 euros la première nuit, et 6,40 la seconde, et tout ça avec l'électricité.

Et voilà. Et en plus, j'ai une table et des bancs rien que pour moi! Admirez ma pelouse. C'est royal, et c'est très agréable de marcher dessus, tellement c'est épais.

Vue générale. Je me suis mis près de la route, pour être éloigné de la végétation. L'expérience m'a appris qu'en matière de camping, mieux vaut être en plein vent que sous des arbres ou près des arbres, qui déversent toujours quantités d'objets ou d'animaux sur votre toile!
Vu l'heure -13 heures-, je mange dans mon abside, à l'abri, assis sur ma chaise. La température a bien monté, et le soleil paraît sporadiquement. Je suis tellement bien que je décide de taper mes reportages maintenant sur le PC, y compris la journée d'aujourd'hui. Mon programme est vite fait. je vais aller dans un Cyber-Café -on m'en a indiqué un- pour contacter la famille et les amis, et mettre à jour le site, et peut-être aussi faire quelques courses. Et ce sera tout pour aujourd'hui.
Vacances obligent, on verra bien de quoi demain sera fait!
Tiens, en tapant la date, je me suis rendu compte que l'été commence aujourd'hui! J'espère que ça va aussi le faire pour l'Islande, un peu de chaleur ne me déplairait pas! Car pour l'instant, j'ai à peine l'impression d'être au printemps...
Il est 19 heures. Le bistrot Internet est déjà fermé.... Heureusement, un hôtel juste à côté. Les filles acceptent que je fasse ce que je veux au bar avec mon PC et Internet, du moment que je prenne une consommation! C'est génial. je suis donc bien au chaud, avec le soleil dans la baie, car le temps est ce soir magnifique. J'ai repris deux-trois photos depuis le camping, tellement les montagnes sont plus jolis que ce midi!

La rivière, aux eaux boueuses, extrêmement chargées en limon descendant des grands glaciers!

125 photos. 36 km
Depuis le départ, 10.404 km
Depuis le départ, 18.179 photos
Compteur Akitsu, 24.415 km
Moyenne quotidienne depuis le départ - 151 km
Moyenne quotidienne depuis le départ - 263 photos