Jour 004
Jeudi 17 avril 2008.


Je dors assez mal cette nuit, à cause du froid. De plus, je me suis couché tard, et j'ai été réveillé en pleine nuit par de la musique et du bruit dans le camping, pendant un bout de temps, des hommes en train de hurler, puis jouer au foot en pleine nuit ! J'avais mis la tente dans le sens du vent, et le vent rentrait directement dans mon salon à travers les bouches d'aération... Il va falloir penser à ça en la montant le soir !

Finalement, je me réveille vers 6h30, pour me lever vers 7h30. Je démarre vers 9h30, direction Arundel -comme la tour d'Arundel à La Chaume, aux Sables d'Olonne. Un rapport ? -, à la recherche d'une station d'essence. Et là, très vite, je m'aperçois que je ne peux plus manoeuvrer la moto. Trop dangereuse. Je me trouve une grande place au pied du magnifique château et je recommence le travail de tout vider, y compris les valises en dur. Il faut que je réorganise le chargement, mieux répartir !




Aucun chargement, la liberté !



En effet, ce sont les valises arrière que je suspecte de peser trop lourd et de me déporter. Je fais le test, et c'est vrai que ça change tout ! Donc, tout le poids doit être finalement sur la selle, et nulle part ailleurs. Ouf, c'est mieux, mais ce n'est pas encore ça, c'est toujours trop lourd. Je vais ensuite faire le plein, après m'être renseigné auprès d'une jeune fille, dont les explications étaient bonnes. J'en profite pour acheter un atlas routier mini format, car suivre ma route sur le GPS est une véritable gageure! Ecran trop petit, c'est nul !
Le temps est beau, mais froid. Non pas à cause de la température, il faisait 2 degrés ce matin au lever, mais ça a monté assez vite à 10. Seulement, il y a un fort vent d'est glacial... Cette fois, enfin, je suis sur mon itinéraire. Je me trompe une première fois, obligé de faire demi-tour. Et ce n'est vraiment pas facile. La circulation est assez intense sur les grands axes.



La cathédrale d'Arundel. Comme toujours en Angleterre, pas moyen de stationner, même avec une moto, surtout pour moi qui cherche un emplacement parfait, de façon à pouvoir béquiller sans faire tomber Akitsu... Je loupe donc vraiment beaucoup de photos, et ça fait partie des raisons qui m'incitent à diminuer encore ce chargement !

Dès que j'ai trouvé ma route secondaire, alors là, plus personne. La route est minuscule, comme seuls les Anglais savent les faire, défoncée, avec des nids de poule conséquents, et étroite au point que je ne peux pratiquement pas croiser avec une voiture, ou juste limite ! De plus, des virages très prononcés, une visibilité nulle, une signalétique très mauvaise, des pentes dépassant les 20%, et pratiquement aucun moyen de s'arrêter sur le bord -aucun parking-, en tout cas pas avec mon chargement, trop dangereux. Bref, une vitesse comprise entre 0 et 30... Bonjour la moyenne.



J'ai faim, je m'arrête dans un champ pour entamer un nouveau paquet de croquettes -alias céréales- ce qui diminuera le poids des sacoches...



Bon, ça ne se voit pas! Je repars. Dommage que le stationnement soit aussi difficile, j'ai loupé quelques très jolies églises !


Très vieille signalétique.


En voici une.(église... pour ceux qui ne suivent pas...)






La route s'améliore quelque peu, et ça devient plus agréable de rouler.




De splendides pierres tombales sculptées. Celle-ci est sensationnelle !






Incroyable, ce gisant du Moyen-Âge. Une merveille.







Et toujours ces pelouses anglaises parfaites, avec un banc dessus. mais on se demande si on a le droit d'aller s'y asseoir...??


En français dans le texte, dans une église anglaise....

A Petersfield, je me perds en cherchant la route de Winchester. Je demande à un monsieur sympa, et je dois faire demi-tour, et là, c'est la catastrophe. Je tombe, le contenu de mon sac de réservoir se vide sur le trottoir (caméscope, pocket PC, APN...).
Je coupe le moteur, ramasse vite fait les affaires. La moto est par terre, sur le bord du trottoir. Une voiture passe, mais personne ne vient m'aider, sauf... un monsieur assez âgé, qui était dans sa voiture devant son garage et m'a vu tomber. A nous deux on arrive à la lever sans vider les sacs, ouf !!
De l'essence coulait. Elle a du mal à redémarrer. Le monsieur me conduit avec sa voiture -je le suis- sur la bonnne route. Il a fait la seconde guerre mondiale, parachuté sur Le Mans le 22 août 1944, a continué la guerre jusqu'au 8 mai 1945. Super super sympa, et très alerte, j'ai trouvé, car il doit avoir un certain âge !

Je ferais mieux de faire ce voyage sur quatre roues...

En attendant, je suis vraiment stressé. Ce voyage commence mal. Sauf la météo qui est clémente. Maintenant, Akitsu broute de plus en plus, les vibrations sont énormes, je vais devoir aller dans un garage. Je traverse Winchester de loin, alors que je voulais visiter la cathédrale. Mais les centre-villes anglais sont une telle catastrophe que, même en moto, il n'y a pas moyen de stopper, en tout cas, pas avec mon chargement, c'est difficile et très délicat. Je poursuis vers Salisbury, encore une cathédrale splendide, mais une nouvelle fois inaccessible.





Je pensais avoir mon camping ici, mais non, il n'est pas à Salisbury, mais à Avebury. C'est une personne à qui je demande qui me le fait remarquer... Mort de rire ! Je demande mon chemin, je trouve facilement, j'arrive à Amebury. Je cherche mon camping. Mais non, monsieur, vous êtes à Amebury, pas à Avebury, vous vous êtes trompé de ville !! Galère galère... Je poursuis et arrive à Avebury. Gros souvenir, je suis passé en camping-car ! Un peu de nostalgie.



Très grands alignements de menhirs et de pierres, un peu comme à Carnac. Je suis dans la région de Stonehenge, que j'avais visité voici quelques années, mais je n'avais pas eu le temps de voir Avebury. Pour ceux que ça intéresse, beaucoup de photos ici : www.allersretours.com/eco02.php#stonehenge


Et mon camping dans tout ça ? Quoi, il n'existe plus ? Suis crevé, il fait froid, même glacial, le vent est très très fort, la température est tombée à 9 degrés.... Je discute un peu avec des motards, devant les alignements. Un monsieur me donne un tuyau sur un camping à 7-8 miles. J'espère qu'il n'est pas percé. Eh bien non, cette fois c'est OK.



Ouf, je suis mort. Je crois que je vais rester ici quelques jours, manger ma bouffe, faire contrôler la moto, pour repartir correctement! Il est 22h35 heure anglaise, et je me couche déjà. Le vent est tombé, il tombe toujours le soir. Le jeune du camping est sympa, m'a fait 10 £ au lieu de 12 le prix de la nuit, et m'a donné une adresse pour Honda à Calne demain.

Et la patronne du camping m'a dit qu'elle n'avait pas remarqué mon accent français ! Alors là, je suis très sceptique, car mes enfants m'ont toujours dit que j'avais un accent anglais absolument horrible... à couper au couteau... et malheureusement, je crois mes enfants !

230 kilomètres seulement. Et 142 photos, c'est un peu mieux !


Jef
www.allersretours.com