Jour 002
Mardi 15 avril 2008

J'ai oublié de vous dire pour la première journée. J'ai parcouru hier 430 km environ, et pris 104 photos. Voilà pour les stats.


Une partie de mon "bazar", dans l'abside de la tente... On se croirait sur une brocante !

Il fait zéro degré sur le thermomètre de la Transalp au moment où je sors de la tente ! Froid, mais j'ai très bien dormi. Il est 7h30 ! Ce qui est difficile, c'est de sortir du duvet. Une fois que c'est fait, ça va. Le ciel est bleu, c'est le principal. La rosée sur la tente est énorme, la toile est trempée. Je pars finalement à 9h30...
Tellement chargé que j'ai peur. Bon, je dois chercher une station d'essence d'urgence, vu mon niveau. Pas facile, dans ces petits villages. La campagne Normande est très jolie.

J'en trouve finalement une à Boissey-le-Château.


J'ai tellement de mal à faire mon demi-tour, que je me résouds à demander au patron s'il accepte de prendre des affaires en stock jusqu'à mon retour. Il accepte très gentiment.
Je m'installe donc sur le trottoir et retire la valeur d'un gros carton en volume, peut-être 10 kgs ? Vous auriez vu ça, le tableau...
Si l'un d'entre vous passe ici, et va vers la Vendée, ce serait me rendre un bien grand service que de prendre le carton et me l'emporter plus près de chez moi ! Je l'ai dit au patron, que soit des amis le prendraient, soit ce serait moi-même en fin d'année! Merci à lui pour sa gentillesse !

Avec tout ça, je repars à 11h15, je vais être en retard à Dieppe à mon rendez-vous avec l'ami Julien de 103 Ginette -http://103ginette.free.fr/ - mais malgré tout, je tiens à passer le bac comme prévu à Yville-sur-Seine. Un peu difficile à trouver, mais j'ai bien fait. C'est superbe !



Je l'attends 10 minutes. C'est génial. Le paysage est superbe, le temps d'enfer (ciel bleu), mais froid (vent assez fort, environ 10-11 degrés, pas plus). Ici un bateau russe sur la Seine, le bac attend son passage avant de venir sur mon côté. Le passage est gratuit.



Akitsu attendant de grimper sur le ferry. Elle déteste ça, mais bon, il faut bien s'exercer, car on va en voir d'autres...
Enfin, je l'espère.



Eh bien voilà. Pas facile de monter à bord, les tôles font un angle très étroit avec la route qui descend en forte pente sur la berge...

La route longe ensuite la Seine, et c'est absolument idyllique. Dommage que je sois seul, c'est le genre d'endroit que l'on aimerait partager !





Duclair, la petite ville où je quitte le bord du fleuve qui va à Paris, bien sûr...

J'ai ensuite beaucoup de mal à trouver la route de Dieppe, plein de petits villages, pas de route directe, je suis obligé de demander mon chemin assez souvent. En effet, j'ai eu l'idiotie de ne même pas emmener de carte de France...!! Quand je pense à toutes les choses inutiles que je porte !
Finalement, une grande route deux fois deux voies, j'arrive à Dieppe à 13h30.
Julien m'attendait patiemment. Nous mangeons dans son camping-car.



J'ai eu tellement de mal à ranger ma bécane que je décide de retirer encore du poids. D'abord, on mange sur mes victuailles, ce sera toujours ça de parti.

Ensuite, je lui laisse quelques croquettes. Ah oui, pour ceux qui ne savent pas, les croquettes, ce sont les paquets de céréales. Et je me contrains à lui laisser la combinaison de plongée, que je devais prendre pour tester les gués en Islande... Oui, je sais ne riez pas ! J'avais encore 3 bouteilles de 2 litres d'eau dans une de mes valises. Julien me dit d'en laisser deux, ça fera 4 kgs de moins.
OK Julien, tu as raison. Finalement, le carton que je lui laisse pèse quand même pas mal. Bonne décision.

Comme il travaille pour la Cité de la Mer, Julien me fait visiter le musée, fort intéressant, sur la mer et les côtes ici à Dieppe. J'ai beaucoup aimé les explications sur les falaises de cette côte Normande, et les aquiariums remplis des espèces côtières sont fort réussis. Merci à Julien pour cette visite, ainsi qu'aux diverses personnes rencontrées pour leur gentillesse. Puis nous allons à pied sur le front de mer, sur la superbe plage de galets.





Il fait 11 degrés, mais le vent est glacial.



Avec tout ça, il est finalement 16h30 passées lorsque je pars de Dieppe. Mon Dieu, moi qui voulais tranquillement longer les côtes, et repasser à Saint Valéry-sur-Somme, en souvenir de la rando "Baie de Somme" d'Alain et Mychèle, ce ne sera pas possible. Je me résouds à prendre la grande route, et à tracer mon chemin... A partir du Tréport, je fais donc le détour par Abbeville, pour rejoindre la N1 qui me conduit directement sur Boulogne_sur-mer. J'arrive dans la banlieue vers 19h30, et je sais que je vais avoir du mal à trouver le camping d'Equihen. Finalement, des personnes questionnées me dirigent vers le camping le plus proche de l'embarquement, car je n'ai aucune envie d'avoir à chercher trop longtemps demain matin. Une dame me propose de m'y conduire, car elle va dans cette direction, mais elle roule comme une malade -je n'arrive pas à la suivre, car je suis prudent avec mon chargement de baudet- et je la perds finalement... Enfin, je trouve le fameux camping. C'est un dédale de rues, avec des pancartes contradictoires, des travaux... Je suis au camping du Portel (Le Portel, une petite ville surplombant Boulogne-sur-mer). Il est 20 heures lorsque je me pointe à l'entrée, et... c'est fermé. S'adresser au bar, qui est évidemment fermé! Je rentre avec la moto, ce sont des résidents qui habitent ici dans des caravanes et des petites maisons préfabriquées, qui viennent pour la plupart de Luçon en Vendée, comme me le signalera un monsieur plus tard. Bon, en questionnant les gens, je tombe sur un monsieur qui reçoit des gars travaillant un peu sur le camping. Il a un petit coup dans le nez, ils sont à l'apéro. Mais ils ont le coeur sur la main.

"Mais mon p'tit monsieur, on ne va pas vous laisser dehors. Ici, c'est mon terrain, et là en face, c'est celui de ma copine. Elle n'est pas là. Vous plantez votre tente ici, et c'est parfait pour moi, si l'herbe vous convient !"

J'aurais accepté même sans herbe, alors oui !



Je plante la tente, avec vue sur la mer. Puis il m'invite à me laver les mains dans sa petite maison.



"Demain matin, vous partirez directement, pas besoin de s'arrêter voir la patronne, j'ai le droit de recevoir qui je veux chez moi. Ce sera gratuit."

Je voulais lui donner une pièce, mais refus absolu.
Merci l'ami, pour cette générosité. J'étais fatigué, mais cette chaleur humaine, c'est trop génial. Bon, pas d'électricité, alors que croyez-vous qu'il fit, le garçon ? Et je me suis endormi dans la minute, pas besoin de berceuse... En fait, je n'en ai jamais besoin !

263 km environ. Et seulement 45 photos...

Jef
www.allersretours.com