Voilà à quelques jours près 1 an que je me suis inscrit sur ScooterGT. 1 an de lectures, d’informations glanées et partagées, de discussions passionnées. 1 an, et alors que je voyais les nombres de messages au dessus de la centaine qu’affichaient nombre d’entre vous comme des sommets inaccessibles, me voici en train de composer mon six-centième post ici !


Quoi de mieux pour fêter un 600ème post, que l’essai d’un 600cm3 ? Le hasard a voulu qu’un bon ami, Stéphane (qui m’avait accompagné au Mondial du 2 roues) me propose le prêt de son SilverWing 600, le temps que mon Majesty 250 retrouve la santé.

Présentation du véhicule

Le SilverWing de Stéphane
Marque : Honda
Modèle : SilverWing 600ABS de 11/ 2003 gris foncé métallisé
Kilométrage : 68000 km, achat d’occasion début 2007
Kms effectué par Stef depuis l’achat : environ 14000km
Kms effectué par moi : environ 500km

Utilisation
Quotidien : 30 kilomètres essentiellement périphérique et un peu de ville
Occasionnel : Paris intra-muros, ballade le week end

Equipement
D’origine, il a le fameux ABS/CBS Honda. Ses pneus sont des Bridgestone Hoop.

ABS et pneu Bridgestone

A l’achat, il avait des poignées chauffantes (une première pour moi) et un top-case.

Le réglage des poignées chauffantes

Steph a fait installer une alarme Spyball et un tablier TUCANO avec de la moumoute à l’intérieur. Une commande de warning indépendante a été rajoutée, le SW n’en possédant bizarrement pas d’origine ! Ha et il a aussi mis un Inforad Moto, bien utile !!!

La tirette permettant de transformer les clignos en warning. Le contact au milieu du guidon, bien placé, et la télécommande de l’alarme Spyball

Tour du propriétaire
Ce qui est positif :
La largeur très mesurée qui, je le constaterai rapidement, facilite les interfilages, la jolie intégration du pot à double sortie. La position de la clé de contact. Les poignées chauffantes, même si ça laisser le dessus de la main exposé au froid. Le tableau de bord assez agréable et lisible.

Le poste de conduite

Point de vue pratique, tout va bien, le coffre est spacieux mais assez cubique, 2 casques y prennent place si on trouve la bonne position. Les vide-poches du tablier sont très spacieux mais peu accessibles avec le tablier. La finition est correcte, toutefois, le SW de Steph est tombé une fois à l’arrêt et une bonne partie des clips du carénage à rendu l’âme. Les 600€ demandés par le concessionnaire Honda pour réparer cela a convaincu Steph de laisser les choses en l’état, ce qui provoque des vibrations sonores désagréables.

Tour du propriétaire
Ce que je trouve plutôt négatif :
La ligne est plutôt disgracieuse, mais cela est subjectif. La hauteur de selle pour le passager.


La selle qui s’ouvre totalement sur un coffre spacieux mais qui manque de longueur (j’aime bien le principe très pratique de la demi-selle du Majesty).


Le remplissage du réservoir avec le tablier (la mission !).

La commande d’ouverture du coffre de selle par une serrure déportée : périmé !

Prise en mains
Au premier abord, je n’ai pas été très dérouté par la position au guidon du SW par rapport au Majesty 400. La position est encore plus assise, le guidon plus rapproché du corps. La selle est un peu plus basse ce qui facilite les manœuvres à l’arrêt pour moi qui suis près du sol (174cm). Le poids conséquent rend le débéquillage délicat si on est pas dessus : il faut vraiment forcer. La selle est confortable, sans plus. Contact, il faut tirer presque à fond sur le levier de frein pour pouvoir actionner le démarreur. Le moteur fait un bruit feutré et rauque à la fois. Sympa.

Dès qu’on accélère, la catapulte entre en action, on sent qu’il y a de la cavalerie. Par contre, au premier virage, le cadre semble prêt à se tortiller et on a l’impression qu’il n’y a aucun poids sur l’avant, la trajectoire s’élargit inexorablement et il faut batailler pour aller là où on veut. Une question d’habitude peut-être ? Toujours est-il que le comportement paraît bien moins rigoureux que celui du Majesty 400, la vocation du SilverWing n’est définitivement pas de faire du sport, et je pense qu’il est limite pour faire du GT.

C’est bien dommage, car le moteur et le freinage sont très très performants ! Le freinage, malgré l’unique disque avant et le poids important (250kg tous pleins faits), est très puissant et progressif. Les freinages appuyés se font sans que la fourche ne s’enfonce excessivement.

Au roulage, le confort est correct, assez similaire au Majesty 400, c’est surtout l’onctuosité du moteur qui fait la différence, ainsi que ses accélérations impressionnantes. On est instantanément rendu à 120 si l’on y prend pas garde. Sur la route, il faut éviter les trous jamais agréable à encaisser, surtout que l’ensemble cadre-chassis a du mal à supporter les contraintes qu’imposent 350kg à ballader et 50cv.

Les 50cv, parlons-en : ils sont bien là. Pour s’en convaincre, il suffit d’essorer la poignée au feu, puis jeter un œil dans le rétro (tout juste corrects, les rétros) 3 secondes après. Vous verrez la meute de 125 loin, loin, loin derrière, comme si ç’avait été des vélos. Autre façon de constater l’abondance équestre : le passage à la pompe. Bien que les mots précédents soient de nature à vous laisser penser que je suis un furieux, il n’en est rien. D’autant plus que les conditions climatiques ces jours-ci incitent plutôt à la mesure. Malgré cela, la consommation oscille entre 8L et 8,5L. De quoi parcourir 150 petits kilomètres avant que la bête assoiffée ne réclame son dû, par le clignotement du dernier pavé de la jauge. Ce SilverWing se paie donc le luxe de consommer autant que la Clio automatique de ma chérie !!! Rhédibitoire !!


A gauche, la jauge, celle qui ne reste pas longtemps pleine…

Le budget
Je ne reviendrai pas sur la consommation du glouton (il a gagné son surnom, l’animal), j’ajouterai juste qu’après discussion avec plusieurs personnes autorisées, le prix des pièces Honda atteint des sommets. Par conséquent, il ne faudra pas rencontrer de problème sans quoi l’addition sera vite salée. Heureusement, les Honda sont réputées très fiables, ce que semble confirmer l’excellente santé de celui qui m’est prêté qui affiche benoîtement (salut Granturismo !!) près de 70000 bornes !!

Le superbe pot à double sortie

Conclusion
Impression mitigée donc pour ce scooter de conception déjà ancienne :
Le moteur est génial, puissant et coupleux, avec une sonorité gratifiante et une onctuosité très plaisante. Les performances sont au diapason, ainsi que le freinage et les aspects pratiques. Ce joli tableau est hélas gâché par un ensemble chassis/fourche qui manque de rigidité, compromettant ainsi la tenue de route, par une esthétique qui date sérieusement et surtout par une consommation scandaleusement élevée : ! Non content de représenter une menace évidente pour votre permis, il prend soin de la couche d’ozone ! Sans ça, je pense que j’aurais peut-être pu choisir ce modèle comme prochain scoot.

Me voici à présent en train de réver à un Majesty 400 ABS avec un bicylindre Honda… J’achète tout de suite. Pas vrai, nono95??