(Suite du test)

Sur route : Avec une vitesse chrono supérieure à 110 Km/h, l’Atlantic est taillé pour la route limitée à 90 Km/h. A 80 Km/h les accélérations sont encore très correctes et permettent de larguer les bouchonneurs de tous poils. Au delà de 90, on reste sagement à sa place, ce qui n’est pas désagréable derrière la bulle et bien protégé par le tablier. Confort pour le pilote, mais aussi pour le passager.

La tenue de route est incroyable de précision. Jamais, quel que soit l’état de la chaussée, en accélération ou au freinage, jamais l’Atlantic ne se désunit. Je n’ai pas essayer d’autres scoots, mais là je suis bluffé par ma Mobylette qui reste imperturbable en toutes circonstances même sous les rafales de vent ou sous la pluie.
Je rappelle deux choses : l’Atlantic a la structure traditionnelle des scooters avec un moteur flottant solidaire du bras oscillant arrière.
Ce n’est donc pas un Tmax ou un Big Burg, et pourtant il roule comme sur un rail sans s’occuper de la couleur du vélo bleu !!! Deuxième chose qui tient plus de l’aveu honteux que de l’information… j’ai gardé les pneus d’origine, à savoir les si décriés SAVA Diamond… Les pneus contribuent en grande partie à la sécurité au travers de la tenue de route et des freinages. C’est pourquoi je monte au créneau à chaque fois que cette marque est critiquée par des usagers qui n’ont JAMAIS roulé avec, tout en respectant l’avis de ceux qui les ont testé.
J’ai roulé tout l’hiver et maintenant sous les averses du printemps et jamais, je me répète, mais jamais je n’ai eu à douter de mes pneus. Me voilà bien embêter pour les changer dans 4 ou 5000 Km, vais-je suivre le conseil général en optant pour des Michelin ou des Bridgestone ? Ou vais-je garder des SAVA qui assurent à ma Mobylette stabilité, confort, tenue de route, sécurité… ?

Un mot sur le freinage ?
Il est combiné arrière/avant sur le levier gauche. Le levier droit étant réservé à deux pistons sur trois de l’étrier avant. Le résultat est excellent en efficacité et tranquillité. Sous la pluie, j’utilise exclusivement le frein combiné. Sur le sec, le freinage est virile si l’effort aux leviers est ferme.
Toutefois la stabilité reste excellente et je n’ai jamais eu de glissade, même en freinage d’urgence. Je mesure là le gouffre qui sépare ma Mobylette actuelle de la dernière Honda CB 125 K4 que je pilotais au début des années 70 !!!

Sur autoroute : Allez, soyons francs, nos petits huitième de litre ne sont pas à la noce sur les autoroutes limitées à 130 Km/h. Encore moins sur l’A6 au sud de Paris aux heures où le débit de véhicules est à son maximum, donc chargé mais rapide.
Et pourtant, là encore, l’Atlantic tire bien son épingle du jeu grâce à 2 qualités fondamentales : sa faible sensibilité au vent, et donc aux violentes turbulences des poids lourds, et à son excellent comportement routier… Ouais, je crois que je vais reprendre des SAVA…

Effectivement, l’Atlantic garde son cap dans la tourmente à la condition de ne pas s’accrocher au guidon et de maîtriser le contre-braquage ! C’est quoi ça ?

Eh bien, au début, je ne pouvais pas tenir mon vaisseau sous un vent supérieur à 40 Km/h… alors les routiers, toujours sympas et prêts à rendre service, m’envoyaient flotter comme un brin de paille et en plus de serrer le guidon, je serrais les fesses. Jusqu’au jour où j’ai pris des cours pour passer le permis A, et là j’ai (re)découvert la force qui maintien un deux roues en équilibre. Ça s’appelle l’effet gyroscopique. Une roue en rotation que l’on tourne à droite va « tomber » sur la gauche… donc faire tourner la moto sur la gauche ! Et lorsque que je résistais à un vent venant de ma droite en tournant le guidon vers la droite, j’amplifiait le mouvement du scoot vers… la gauche, dans le sens où le vent me poussait !!! L’horreur absolue !!!
Mais aujourd’hui, d’une simple pression du bon coté, j’utilise le contre-braquage lorsqu’il y a du vent, surtout en rafale, et aussi pour doubler les camions, et là, ma mobylette est royale sous les bourrasques !

Bien entendu, en dehors des camions à doubler, mieux vaut rester sagement sur la file de droite à une vitesse compteur de 110 à 120. Cette file de droite étant souvent saccagée par les poids lourds, le confort et la tenue de route de l’Atlantic arrangent bien les choses.

Entretien/budget :

Je fais faire les vidanges par mon concessionnaire en échange de son tampon sur le carnet de garantie. Il en profite pour faire les contrôles d’usage et les petits réglages comme le carbu par exemple. Le reste, et principalement la transmission, l’embrayage et surtout les freins, je m’en occupe personnellement. Ce n’est pas une question d’économie, mais un problème de tranquillité d’esprit. Que ce soit en voiture ou en scoot, quand je pile pour éviter un accident, je sais parfaitement ce qu’il y a derrière la pédale ou le levier, et ça , ça n’a pas de prix.

Donc mes révisions me coûtent entre 80 et 100 roros chez le conce, plus mes pièces que je monte moi-même. Pour l’instant, j’en suis juste à une courroie à 50€ changée à 6 000 Km pour garder l’ancienne courroie encore bonne en secours.

Au passage, j’en profite pour dire que si les carénages sont une plaie à démonter, c’est agréable de trouver derrière une mécanique propre et somme toute accessible. La simplicité d’un scoot n’a rien à voir avec la technicité de nos voitures actuelles. Mécaniquer son scoot est un vrai bonheur pour qui sais prendre son temps et trouve plaisir à mieux connaître sa monture.

Quelques chiffres :

Consommation moyenne : Entre 3,4 et 3,7 litres aux 100… sans Mecacyl… ! je suis loin des 4,5 l annoncés ici ou là. Mais chaque moteur à son rendement propre et il est illusoire de vouloir tirer des généralités sur nos petits 125 très sensibles au rodage, à la charge ou à la conduite. Ceci dit, je rappelle que je roule toujours avec mon top case, que j’ai la bulle haute et que je fait 20% de duo… Un autre Atlantic peut très bien picoler 1 litre de plus dans les mêmes conditions sans que cela ne soit anormal.

Mon autonomie est de 220 Km avant allumage du voyant de réserve. Il me reste 50 bornes pour trouver une pompe à taxe sur les produits pétroliers. La jauge est réaliste et c’est parfait si j’oublie de synchroniser le trip partiel.

Durée de vie de la batterie : la batterie d’origine tient parfaitement une utilisation régulière. C’est important sur un scoot qui est impossible à démarrer à la poussette. Il faut éviter les trajets courts de quelques km et répétitifs. Le mieux étant d’avoir un petit chargeur dédié au garage. Le mien n’a pourtant jamais servi.
Durée de vie plaquettes de frein : pas encore changé, mais encore en très bonne état.
Durée de vie de vos pneus (en précisant la marque) : Euh… je fais quoi là ? Dois-je vraiment répondre à cette question sans reprendre un coup de sang… ?
Durée de vie transmission / courroie : 12 000 Km à vérifier.
Intervalle des révisions : 6 000 Km. Notons que le même moteur sur X8/X9 passe tous les 3 000 au garage… et au tiroir-caisse !

Plus / Moins :

Les points forts de ce scooter : pas d’ordinateur de bord source de pannes, fiabilité, tenue de route, freinage combiné, confort général même en duo, look valorisant, appétit d’oiseau. Et, bien sûr, sans oublier… une très bonne monte de pneus d’origine… (SAVA pas trop le faire là ?)

Les points faibles de ce scooter : coffre torturé, manque d’autonomie malgré la faible consommation, qualité de certains plastiques comme celui du tunnel central qui est marqué au moindre coup de tatane lorsqu’on monte sur le scoot. Ouverture du coffre avec la clé de contact. L’habitude nous apprend à faire les choses dans l’ordre pour éviter d’avoir à couper le moteur que l’on vient de démarrer pour aller chercher les gants enfermés sous la selle.

Avis final :

Je suis enchanté par mon choix dicté par les conseils vus ici ou là et après lecture du forum ScooterGT, dont l’excellent essai de mon pote MUFAST : http://www.scootergt.net/vbb/showthread.php?t=819

Bien sûr, je conseille ce scooter à un débutant en le mettant en garde au début contre le poids conséquent à très basse vitesse. Comme toutes les bonnes choses, les plaisirs prodigués par l’Atlantic se méritent par la sagesse et la patience. Si l’Atlantic est rare, c’est dû au manque de concessionnaires. Le mien fait aussi Piaggio et quand j’ai découvert l’Atlantic entre un X8 et un X9, je n’ai pas hésité longtemps…

Depuis mon permis A, je lorgne vers plus gros bien sûr, mais ma Mobylette sait me séduire chaque matin et j’ai peur d’être déçu et de regretter la disponibilité de l’Atlantic. Laissons le temps faire son œuvre de lassitude. De plus je ne sais pas encore si je vais rester dans la philosophie scoot avec un Tmax ou rejoindre les motards au guidon d’une Deauv’ 700...


Atlantistement votre.
Al

PS : Merci à Al pour son test complet. Tof