Re : Les motards, tous des qu’on... –
Bonjour tout le monde
Merci WD pour ce lien à charge.
Evidemment l'appartenance au groupe des motards fait qu'on a pas envie de se sentir visé par cette accumulation de reproches.
Toutefois, force est de reconnaître que les observations sur les comportements et sur les nuisances incontestables générées sont rien moins que pertinentes et devraient à minima nous inciter à une forme de remise en question.
Pour ma part, c'est un accident fortuit qui a grandement contribué à cette prise de conscience. Ma bécane immobilisée m'a conduit à emprunter d'autres modes de transport au quotidien (pieds, trottinette électrique, vélo...) devenant de fait le connard des motards et la cible de certaines nuisances (ou agressions) décrites dans cet article: le missile multicolore qui passe à 20 cm de toi avec un grand coup de rupteur au passage (cardiaques s'abstenir), guignol en Harley qui couvre 100% du bruit urbain d'un grand boulevard aux heures de pointe (et qui réveille à lui seul 300 000 personnes quand il traverse Paris en pleine nuit), etc etc.
J'avais déjà été sensible aux arguments des potes vivant dans les gorges du Tarn, excédés par les processions incessantes de motards en bande dont les démonstrations bruyantes polluent la tranquillité des lieux. Je ne le comprenais pas avant de vivre des après midi entière au bord du Tarn, entouré de falaises splendides mais parcourues d'essaims dont les vrombissements persistent pendant toute la durée de leur descente & remontée et de leurs multiples haltes.
J'ai moi même activement participé à ces comportements, convaincu que ma quête de liberté était forcément enviée et appréciée, et que je bénéficiais du coup d'une image positive et sympathique. Mais ce n'était pas vraiment le cas. En retirant mes oeillères, j'ai compris que les mamans pestaient contre mon échappement fièrement brandi vers les naseaux de leur progéniture alors que je démarrait mon Tmax garé sur un trottoir destiné aux piétons, que le cycliste qui m'engueulait n'était pas simplement de mauvais poil mais avait pu être surpris par mon arrivée imprévisible pour lui (pas de rétro, écart de vitesse...), que les regards attirés par mes accélérations excessives entre 2 feux n'avaient rien d'approbateurs, etc etc
Tout ça, en plus d'un regard dépité sur le fameux esprit motard, m'a conduit à abandonner le 2 roues au quotidien, en tous cas pour le moment et avec un véhicule comme le Tmax (même si je le trouve fantastique, polyvalent, performant, confortable, c'est une incitation permanente à "mal" se comporter).
En plus des aspects financiers, trop de risques se sont multipliés avec les pistes cyclables (dont celles à contresens qui se généralisent), les terres pleins omniprésents, la vitesse de plus en plus réduite et contrôlée (alors qu'on se sent plus en sécurité quand on va plus vite que les autres usagers), la prolifération de véhicules avec lesquels la différence de vitesse devient rédhibitoire, le sentiment d'égoïsme à me balader seul sur un engin bruyant, polluant et capable d'atteindre 3 fois la limitation en 6 secondes....
Je ne conteste pas les intérêts des 2 roues (encombrement restreint, fluidification de la circulation, rapidité, plaisir, etc) mais je trouve que cette représentation de l'engin bruyant, surperformant, agressif et incitant à une conduite risquée, correspond à des valeurs devenues obsolètes.
Idéalement, je pense que les 2 roues (et les motards) regagneront une meilleure image lorsqu'ils ne seront plus synonymes de nuisance, d'égoïsme, de passe droit, de pollution et de danger. Mais y'a du boulot !!! Le lien que tu as communiqué est très loin d'être tout seul sur le net, suffit de taper les mots clés "motard connard" sur google pour s'en convaincre.
A ce titre, les motos électriques sont séduisantes : moins bruyantes, pas polluantes, moins performantes, plus confortables, elles dessinent une autre approche qui me paraît plus en adéquation avec l'époque et l'environnement qui l'accompagne. Peut être que la démocratisation des électriques verra évoluer les philosophies de vivre la moto, moins axées sur la performance, l'exhibitionnisme et l'individualisme, plus axée sur le confort, l'agrément, la sécurité.
