Re : Essai Kymco MyRoad 700i –
Et donc la suite et fin de cet essai :
C'est parti mon KyKy(mco) :
Tout cela est bien gentil, mais ces bestioles n'ont d'intérêt que dans la translation. Je prends donc congé de Bernard et me voilà sur le départ sous le soleil déjà estival, un petit 30° pour cet essai. Prendre place à bord ne pose pas de souci particulier, mon mètre 74 convient au bestiau toutefois mes pieds ne sont pas parfaitement à plat au sol, il faudra se méfier des devers ou des caniveaux en descendant un trottoir. La selle est confortable et cale bien le fessard.
Dès les premiers tours de roue, je ressens quelque chose de très très différent du Tmax. La direction "engage" plus, et j'ai l'impression de corriger souvent ma trajectoire. L'équilibre de ce scoot et sa prise en mains est fondamentalement différente du Tmax, mais très très proche du Silverwing. La position est la même, l'accélération est très vigoureuse et le bruit du moteur très présent, plus rauque que celui du Honda.
Aux abords de 20/25 kmh, on se retrouve en roue libre. La suspension est très confortable mais ferme, tout en occasionnant quelques coups de raquette sur les successions de petites bosses où le bras de suspension (qui contient la transmission) a du mal à suivre le rythme. La moindre sollicitation de l'accélérateur fait vrombir le moteur et la poussée est conséquente. L'oiseau a fort envie de s'envoler!
Tableau de bord très "auto"
On the (My)Road again :
Je me dirige sans tarder vers l'autoroute car je pressens que ce commuter sera là sur son terrain favori. La route qui mène jusqu'à l'accès est bosselée, irrégulière et les suspensions du MyRoad s'en sortent plutôt bien. J'essaie de manœuvrer le bouton de la suspension mais je ne parviens pas à déceler de changement vraiment flagrant dans le comportement.
Le bouton de commande des suspensions pilotées. A l'index droit, se trouve (masqué ici) la commande de warning.
Une fonctionnalité intéressante, c'est le clignotant sonore, on risque moins de l'oublier et c'est très bien. Dès la sortie de la ville, je double en un clin d'œil la BAR qui me... barrait (forcément) la route. Waw, ça pousse ! Instantanément, je me retrouve catapulté à 120 et la BAR n'est plus qu'un petit modèle réduit loin dans mes rétros. Pour les courbes un peu serrées de l'accès à l'autoroute, je ne fais pas le malin: pas envie d'encastrer le gros bestiau dans une rembarde. En revanche, une fois sur la bande d'accélération, je mets la poignée dans le coin (2 tours, donc), rien à dire, le MyRoad a un moteur puissant et linéaire.
Une petite pointe au delà de 150 compteur et je n'insiste pas plus (je tiens à mon permis et l'engin est en rodage). La tenue de cap du MyRoad est exellente, il ne souffre nullement du louvoiement qui affectait le Silverwing dans ces conditions. Peu sensible au vent latéral, à ma grande surprise, sa bulle est un peu basse et étroite pour offrir une protection parfaite. Ce passage sur l'autoroute confirme ce que j'avais pressenti: le Kymco est là sur son terrain de prédilection.
Going up the country :
Impossible de faire l'impasse sur les petites routes qui serpentent au milieu des vignes plantées de Muscat alentours. Je fais donc une petite balade au milieu de celles-ci avec mon compagnon d'une après midi. La comparaison avec le Tmax est évidemment hors de propos mais c'est ma référence. Les petites roues et le poids important font que je ne suis pas très à l'aise si je force le rythme. Pas question que j’arsouille avec le MyRoad, il ne semble pas fait pour ça et je ne l’ai pas bien en mains.
Mais son moulin offre des accélérations très conséquentes et ça défile vite entre 2 virages, ce qui me permet d’éprouver le freinage. Bon, ça freine bien, il faut juste tirer fort sur les leviers. Pas d’amorce de blocage donc pas de déclenchement d’ABS. Le rythme augmentant, je prends confiance et constate que le chassis de ce Kymco est étonnant de rigueur malgré mon appréhension.
Les freins qui ont du boulot pour ralentir les 350kg de l'équipage, mais ça marche.
Dans les grandes courbes, le MyRoad se place facilement, dans les virages serrés à faible vitesse, son poids important incite à la prudence et je rechigne à expérimenter le frottage de béquille mais tout se passe bien.
En fait, si le MyRoad entretient une analogie avec le Silverwing d’un point de vue de sa définition (architecture, esthétique) et de sa protection (bulle étroite et plutôt basse), son comportement routier me rappelle plus le BB. Confortable, avec une bonne tenue de cap (en tous cas dans les vitesses que j’ai testées), mais pas vraiment agile. Toutefois, je n’ai pas décelé ce qui m’avait géné sur les 2 précités, à savoir le louvoiement à haute vitesse.
Il y a du Silverwing là dedans...
Conclusion :
Il est temps de rentrer pour entamer le second essai de la journée… Donc retour à la case départ, où Bernard me précise que ce modèle d’essai est disponible à la vente à des conditions "très intéressantes". Sans faire de révolution, Kymco a pondu un scooter confortable, bien équipé, qui s’inspire de l’existant. Son moteur puissant vous propulse à des vitesse prohibées sans coup férir (donc attention) et son poids nécessite un peu de prudence, mais il représente une alternative tout à fait crédible pour remplacer un Silverwing 600 ou un BB650. Certes moins sexy que les modèles BMW, mais pas plus mal fini, son prix est compétitif. Et je pense que tous ceux qui ont aimé le Silverwing (&SWT) pourront être séduits par ce scooter assez proche, mais qui gomme certains de ses défauts (pas de louvoiement, présence de warnings, pas de serrures séparées).
A l’heure du changement, ce modèle mérite qu’on se penche sur son cas.
