Re : Comprendre la dette en 10 minutes –
20/11/2011,19h52
En ce moment, nous vivons une période historique, où l’ensemble des pays et populations de toute la planète vivent dans le même environnement: économique, financier, politique, écologique, etc... En tout domaine, quel qu'il soit, une décision prise par un gouvernement influencera les activités d'un ou plusieurs autres gvts ailleurs, sur la planète. Exemple: la nationalisation d'une activité minière dans un petit pays, comme la Bolivie, amènera nécessairement les gvts européens à modifier leurs politiques d'approvisionnement envers l'industrie manufacturière concernée.
C'est en conservant à l'esprit cette constatation qu'il faut regarder la crise économique actuelle. De par notre vaste monde, la problématique se pose semblablement, pour les gvts: dépenses accrues, revenus moindres, chômage important, sous-capitalisation économique. Cette dernière condition aggrave la situation partout dans le monde: des entreprises en bonne santé financière, avec un carnet de commandes plein pour les 3 années à venir sont incapables d'obtenir le financement pour faire tourner leur usine. Et ce, malgré le fait qu'elles ne sont pas endettées! On me disait, encore dernièrement, que les banques ne prêtent plus, pratiquement, que l'argent qui est disponible dans ton propre compte bancaire!
Une grosse partie du problème est là: pas d'argent pour faire rouler l'économie, donc pas d'augmentation des activités, donc diminution du travail, des taxes à percevoir, des impôts et en contre-partie, augmentation importante des coûts sociaux conséquents (aide au revenu des ménages, hôpitaux, assistances sociales, etc...).
Où donc est cet argent? En fait, c'est probablement ça, la question fondamentale du petit vidéo amené par Red: les immenses profits faits par les financiers, pourquoi on ne le retrouve pas disponibles aux emprunteurs? Après tout, c'est pas ça, le rôle des banques, de remettre en circulation les profits des activités économiques de leur environnement?
Le début de ce petit vidéo dit vrai: il y a quelque chose qui cloche, quelque part... mais quoi? Le petit vidéo polémique sur la planche à billet des gvts... et à partir de là, il divague allègrement. Car c'est pas vraiment comme ça que ça fonctionne, une planche à billet gvtale. En réalité, pour un gvt, central ou non, il y a ausi la réserve monétaire de ce gvt, les obligations de ce gvt avec les autres instances financières, ses engagements économiques et aussi, ses propres stratégies économiques et financières. Tout cela fait beaucoup, beaucoup plus que le simple taux d'intérêt de la banque gvtale. De plus, les gvts contôlent assez bien leurs propres politiques; si les résultats ne sont pas ceux attendus, c'est qu'il y a autre chose.
Il y a autre chose qui cloche... mai quoi?
Revenons au monde financier. En USA, présentmeent, il y a 2 mouvements populaires qui expriment fortement le ras-le-bol populaire: le "Tea Party" et le "Occupy Wall-Street". Ces 2 mouvements font une expression totalement opposée et ont aussi leurs supporteurs de toute fortune: les 2 mouvements ont reçu des appuis de plusieurs millionnaires notoires. Le Tea Party exprime un écoeurement aux taxes élevées et à l'incompétence des gvts dans le contexte actuel. Le Occupy Wall-Street s'en prend aussi à l'incompétence gvtale, mais envers le laxisme total dont bénéficient les financiers.
Laissons au teapartistes le combat contre les taxes: dans le pays le moins taxé au monde, souhaitons-leur bonne chance! Regardons plutôt l'autre combat: les financiers avec trop de liberté. Ce que l'on voit, depuis le début de ce millénaire, ce sont des groupes financiers, des fonds de gestion, plus ou moins connus, qui utilisent des outils numériques de plus en plus sophistiqués pour effectuer des transactions financières de plus en plus complexes qui rapportent de plus en plus des gros profits sur les marchés boursiers, lesquels profits ne sont aucunement contrôlés par les gvts, ni taxés, ni imposés et surtout, des profits qui sont retirés des milieux économiques d'où ils proviennent pour être engrangés dans des lieux loin de leur environnement économiques et industriels.
Exemple (fictif, faut éviter les regrettables!): le fond de gestion IXA, basé à Paris, calcule une suite de transactions boursières impliquant des titres industriels négociés à la Bourse de Paris, puis à Londres, puis à Roi-de-Janeiro, puis à New-York, puis à Hong-Kong, puis à Berlin et enfin, à Singapour. Toutes ces transactions seront faites en 1 heure, dans une stratégie qui donne un risque total frisant les 0,01% de pertes et qui donneront 100Millions$US en profit, pour une mise initiale équivalente. Ça peut leur prendre jusqu'à 1 mois pour calculer tout ça et mettre en place toutes les ententes nécessaires: les transactions seront ordonnées depuis un courtier établi aux Isles Caïmans et les résultats seront déposés dans une banque établie au même endroit. Quand c'est prêt, quelqu'un appuie sur le bouton et ça part. Après 1 heure, c'est fait et les résultats seront déposés dans les 48 heures après.
Ces profits, ici de 100% dans cet exemple, ne seront jamais taxés, imposés et contrôlés par aucun gvt. Les argents seront déposés dans un compte bancaire situé dans un petit pays sans aucune industrie ayant besoin de ces argents. Alors que ces argents proviennent des transactions faites sur les titres d'entreprises de France, d'Allemagne, de G-B, de Brésil, de Chine, de Japon, de Singapour, etc... Au final ce sont les économies locales de ces entreprises qui perdront ces argents qui s'en vont en profits boursiers déposés dans ce compte bancaire de ce petit pays.
Que deviennent ces argents perdus? Ils ne retournent pas dans les banques conventionnelles, au taux d'intérêt trop bas, donc sans intérêt pour ces financiers maintenant habitués à du plus de 20%. Ils vont financer des activités encore plus payantes: trafics internationnaux, évidemment, mais aussi, des transactions boursières complexes, des prêts internationnaux inter-bancaires et surtout...
... des prêts faits aux agences financières internationales, lesquelles peuvent ainsi prêter aux gvts!
C'est ainsi que les gvts peuvent emprunter à très fort taux d'intérêts ces argents qui sont pompés outrageusement des activités économiques de leur pays. Un pompage de fric qui est fait sans aucun contrôle, sans aucune taxe, sans aucune redevance!
Je suis de ceux qui opine que c'est là un grave problème: ces boîtes qui se donnent des généreuses commissions annuelles, qui fonctionnent avec des calculateurs hyper-sophistiqués, qui pompent allègrement l'argent des marchés boursiers pour aller le cacher dans des paradis fiscaux en affamant ainsi les économies locales. Ces gigantesques fonds financiers ne sont des investisseurs normaux dans la Bourse du pays: ce sont des véritables chevaliers financiers, disposant d'une immense fortune financières et utilisant des équipements ultra-complexes pour calculer des transactions financières d'une importance incroyable. Ces fonds privés, gigantesques et inconnus, voire occultes, sont des véritables parasites qui gangrènent nos sociétés.
Pour ramener tout ça en quelques mots, le problème, il est là: les transactions boursières qui ne sont pas, ni contrôlées, ni taxées, ni imposées ni mêmes régulées. Cela permet des profits colossaux qui, à chaque jour, sont puisés à même les économies nationales pour être cachés dans des paradis fiscaux.
Si on peut régler ce problème, on améliorera de beaucoup la situation: les entreprises auront à nouveau accès au capital d'investissement.
Moins la télévision est publique, plus elle est profitable, ne faisant plus appel qu'aux auteurs publics. - Achille Talon, érudit diplômé