Comme souvent, la vérité est au milieu …
Il n'est pas tolérable de faire la loi ou rendre justice soi-même, même si on constate l'impunité de certains. Un état de droit prévoit un juste châtiment pour toute entorse à la loi. Si on fait justice soi-même, qui est-on pour décider j'un "juste" châtiment ? Bien-sûr que des délinquants s'en sortent sans être inquiétés, mais je préfère que 100 d'entre eux s'en sortent plutôt qu'un seul innocent soit injustement "châtié".
Ce n'est évidemment pas une raison pour fermer les yeux ou se dégager de sa propre responsabilité de citoyen. Pour ce que ça vaut, pour avoir été plusieurs fois confronté au dilemme "intervenir ou ne pas intervenir ?", je me suis fixé une règle :
- pour une atteinte matérielle, pas de prise de risque. J'appelle les flics mais je n'interviens pas. Le prix d'une moto qu'on vole ne vaut pas le risque d'une balafre ou d'un séjour à l'hosto.
- pour de l'incivisme (insultes, embêtement d'une jeune fille dans le tram, tags, …), s'il y a du monde autour, j'interviens. Ça m'est arrivé 2 fois, et une fois que quelqu'un se lève, il y en a toujours d'autres qui suivent.
- pour la même chose, s'il y a peu ou pas de monde autour, cela dépend des gars en question, de leur âge, de leur nombre, de leur taille. Disons que je suis concerné, mais pas suicidaire.
- pour une agression physique, je n'y ai jamais été confronté, mais j'imagine la même règle avec un peu de courage en plus et des réflexes style "arrêt d'urgence" qui forcent une intervention.
ymo85 disait "Je sais, pas de boulot, pas d'argent, la misère à la maison". Rien de valable dans tout ça. Pour avoir fréquenté des quartiers bien pourraves de Strasbourg (et il y en a), il est facile de constater que la plupart des gens qui sont dans cette situation ne sont pas des délinquants et n'en engendrent pas. S'il est exact que la misère rend la révolte légitime, il n'en est pas de même pour la violence aux personnes, surtout si elles ne représentent pas la société qui exclue, comme une jeune fille si facile à emm…. D'ailleurs, quand on hausse un peu la voix, même s'ils sont en groupe, le passage à une violence physique est
souvent évité : ils ont l'assurance de "gagner", mais aussi de prendre quelques coups au passage et aucun d'eux ne trouve ça agréable.
Pour en avoir discuté avec un responsable de la BAC, sur un quartier chaud de 20.000 habitants, il y a 50 vrais "caïds", 500 qui les suivent et le reste qui demande à vivre peinard. Le pb évidemment, c'est qu'il n'est pas simple d'atteindre les 50 sans provoquer de lourds dégats perprétrés par les 500 …