Prélude :
Ca fait des mois et des mois que je lis des avis contradictoires sur les modifications de transmission, varios italiens, galets allégés, courroies renforcées, etc. Les détracteurs, doigt levé en guise d'avertissement, promettent un sort funeste aux machines ainsi équipées, les partisans toujours en quête de la modif qui va les différencier de la masse s'extasient sur leurs exploits surréalistes ("j'est griller un 1200 bandit avec mont xmax 125!!!").
Je me souviens de l'agrément indéniable qu'avait apporté l'allègement des galets de mon Majesty 400 de 2006 sans pour autant le transfigurer. Je me suis donc interrogé sur le réel intérêt d'une telle modification sur le Tmax, à l'approche de ma révision des 40000kms, en faisant abstraction des avis péremptoires des uns et des autres.
Ou est la vérité ???
Quelle configuration?
J'ai donc commencé par interroger mon conc' qui m'a conseillé la monte d'un vario Pollini, comme étant la solution la plus efficace pour que le moteur du Tmax fonctionne sur sa plage de couple optimal.
Puis j'ai épluché les forums d'un site spécialisé sur le Tmax pour arriver à la conclusion que certaines modifications étaient à proscrire pour de bon, parce qu'elles fragilisent la mécanique, parce qu'elles augmentent la fréquence d'entretien ou parce qu'elles ne sont tout simplement pas homologuées. Dans ces modifications à proscrire, j'inclus tous les variateurs de seconde monte (Pollini parce que fragile et galets qui durent 3000kms, Malossi ou JCosta parce que galets tous les 5000km)...
La double modification qui ne change pas la fréquence d'entretien, ne fragilise pas les pièces mécaniques et offre un changement intéressant du comportement du Tmax consiste en premier lieu à adopter des galets de Majesty 400 (14,9g) en lieu et place des galets d'origine (19g). Leur durée de vie est identique. En second lieu, il faut faire usiner la contrepoulie et le vario de 1 mm chacun, ce qui a pour effet de modifier la pente du variateur et "raccourcit" la transmission à petite vitesse, mais ne modifie rien à haute vitesse.
Schéma initial posté sur Tmax-Mania et modifié par mes soins
L'essai :
Philippe de Yamaha Pons Bastille m'a longuement exposé son point de vue par email puis gentiment proposé à l'essai un Tmax Whitemax équipé dans une configuration proche et tout d'origine pour le reste de la mécanique (pot, filtres, etc). Rendez vous était pris en fin de journée, j'explique que je ne veux pas transformer mon Tmax en avion mais pallier le désagrément qu'occasionne la poignée de chevaux qui lui manque lors de certaines relances. Il me déconseille lui aussi les varios italiens, ainsi que les ressorts de contre-poussée qui causent des à-coups à basse vitesse stabilisée.
Belle bête !
Puis il me remet les clés du superbe Whitemax rutilant, qui affiche 1200km au compteur. Outre la configuration décrite, il est équipé de 2 phares lenticulaires au xénon absolument magnifiques. Ces feux procurent un éclairage blanc et n'éblouissent pas car.... bien réglés.
Regard agressif mais très réussi
La selle en peau de zèbre véritable !
Au démarrage, le Whitemax émet un son plus feutré que mon Tmax 2005, sans doute un peu étouffé par les 3 catalyseurs. La position de conduite est un peu différente, plus droite voire même un peu penché en avant. J'actionne la poignée d'accélérateur doucement, rien ne change pour l'instant hormis le son plus feutré.
J'évolue ainsi quelques minutes dans la circulation de fin d'après-midi, le temps que le moteur chauffe et je ne suis pas du tout dépaysé: pas d'à-coups, le Tmax s'ébroue dès 2000 tours minutes sans avoir besoin de monter dans les tours pour que l'embrayage s'actionne. Une fois le moteur chaud, j'essaie de "tordre" un peu la poignée et là, avec un tout petit décalage le moteur monte dans les tours comme si j'avais rétrogradé, alors que l'accélération est d'ordinaire bien plus linéaire même si j'essore à fond.
L'accélération obtenue est vraiment conséquente et les reprises se trouvent nettement améliorée, en tous cas dans les sensations. Ensuite, j'essaie un départ "arrêté" au feu suivant. Feu vert, je passe en position ON et là ça pousse fort tout de suite. Même sans chrono, je ressens une nette différence, l'accélération est plus franche sans pour autant être brutale, le moteur prend plus de tours sans pour autant gueuler.
Hélas pas le temps d'aller tester la vitesse de pointe (mais Philippe m'a assuré qu'elle ne changeait pas, ce qui est logique puisque l'extérieur de vario et de la poulie ne sont pas modifiés), je fais mon petit tour d'une demi-heure et rapporte le blanc destrier chez Yamaha Pons (qui en a 2/3 absolument sublimes en vitrine, dont un orange et un noir mat).
Conclusion
Cette modification peu onéreuse (le prix de l'usinage) est tout à fait intéressante: elle ne modifie nullement le comportement du scoot à faible charge, la vitesse de pointe n'est pas altérée, la fiabilité n'est pas mise en cause (pièces d'origine uniquement) et le moteur n'est pas sollicité à mauvais escient (selon conduite évidemment).
L'agrément du Tmax à mi régime, l'un des points forts du scooter dans sa configuration d'origine, n'est absolument pas altéré. Mais à l'occasion d'un dépassement, on bénéficie d'un meilleur rendement et d'une accélération accrue bienvenus. Il n'y a que lorsqu'on accélère "fort" que l'on ressent une modification du comportement. Philippe de Yam Pons m'a assuré que contrairement aux varios de seconde monte, cette configuration n'occasionnait aucun dommage ni modification de la fréquence d'entretien, et il semble qu'il ait une grosse expérience de la question.
Voilà pourquoi je pense adopter cette config "soft" lors de la révision des 40000km sur mon vétéran, histoire de lui trouver encore plus de qualités. Merci à Philippe pour le temps qu'il m'a consacré et pour ses précieuses recommandations.