Passons le coté romantique de notre rencontre ( ici ) pour en venir aux cotés plus matérialistes de la chose.

L’esthétique : critère très subjectif je ne vous apprends rien

Comme elle était sur le parc d’un concessionnaire BM la comparaison a été vite faite avec une GS qui trônait à ses cotés. Moi, je préfère. Elle paraît plus trapue, plus lourde. Il faut s’habituer à ses yeux globuleux. La finition est très correcte, les plastiques de qualité. La selle semble accueillante.

Statique

Pour l’enfourcher ( je vous l’ai dit ça sera moins romantique ) mes adducteurs n’ont pas gémit (ce qui n’a pas été le cas avec la GS ). Mes deux pieds touchent le sol dont un à plat. La selle est ferme. Prise en main du guidon nickel. Pas dérouté par les commodos ( pas comme sur la GS ). Par contre on sent le poids ( 260 kg pleins faits ). Débéquillage et petites manœuvres sans moteur. Ouais ça devrait le faire. Vais pas la faire tomber sur le parc quand même.

Roulage

Démarrage moteur et là commence le pied. Ca vibre, le son est magnifique. Rien à voir avec toutes celles que j’ai essayées jusque là. Pendant une minute environ on ne peut pas accélérer, le temps que le moulin chauffe. Comme ça pas de calage.
La commande d’embrayage est ferme. Première. Même pas un clong. Du beurre la boîte. Elle part sur un filet de gaz. Dommage qu’il n’y ait pas le son, je vous en ferai profiter. J’ai déjà la banane. Sortie du parc, première accélération, deuxième, troisième tout dans la douceur, mais toujours avec ces vibrations qui me disent que ça vit bien là-dessous. Malgré le cardan, l’arrière ne monte pas. Rond point, freinage pour laisser la priorité. Bien rien à dire. Pas de plongée excessive de fourche. Redémarrage et on attaque la montée du parcours que m’a gentiment conseillé le vendeur. Mais l’avance pas çui-là, allez hop on tourne la poignée. Et là je constate ce que tous les essayeurs ont remarqué, le mou en-dessous de 4500/5000 t/mn. Bon je vous rassure je n’ai pas non plus mis trois heures et un kilomètre à dépasser la BAR. Mais je vais tester ça plus tard. J’arrive à un feu. J’en profite pour me repositionner plus en avant bien calé contre le réservoir. Le guidon est légèrement trop loin et haut pour moi. C’est pas grave, il se règle. Le feu passe au vert, je suis toujours aussi à l’aise à basse vitesse. J’attaque une route super dégagée avec quelques virolos, une super visibilité et très peu de circulation. N’étant pas un adepte des hauts régimes, je tricote avec le sélecteur en cherchant désespérément une septième vitesse. Dommage il n’y a pas de rappel de vitesse engagée au TDB. Elle est moins facile qu’une GS et demande plus d’efforts pour la mettre sur l’angle. Ce qui n’est pas pour me déplaire, j’aime quand ce n’est pas trop simple. J’enfile les quelques courbes, traverse quelques villages, je me sens bien. J’ai baissé la visière sinon mes dents seront "moucheronnées". Avant de prendre la voie rapide signe de retour, j’entre dans un village ( Jarnac devenu très touristique depuis qu’y repose notre ex-Président ) légèrement engorgé de camping-cars et autres BARs pour un petit test en situation urbaine. Je me sens toujours aussi à l’aise même si je dois rester concentré lors des arrêts car le toucher de route avec les pieds n’est pas du tout le même qu’en scoot. J’ose un demi-tour en côte sur une route bombée qui ma foi ne me pose pas plus de problèmes que ça ( ce qui n’avait pas été le cas avec la GS sur route plate ). Allez direction la voie rapide. Je me suis éclaté pour m’insérer. Ouverture en butée en quatrième, là ça arrache mais sans tirer sur les bras ou les épaules. Et … surprise ! J’avais oublié de rabaisser ma visière et ça ne m’a pas gêné. Tiens la protection est supérieure à mon fidèle SW-T400 ? Ben oui ! Etonnant mais véridique. Du coup, je m’attache à chercher où la protection pourrait s’avérer moins bonne. Conclusion, les chevilles. Il n’y a que là que le pantalon flotte un peu. D’autant que je m’en souvienne ( cela fait quand même quelques mois ) je la trouve supérieure ( la protection ) à la GS. J’en reste baba ( bien entendu je ne parle pas de pluie mais de vent ). La voie rapide présentant à cet endroit des accotements relativement dégagés où nos chers MIBs ne pourraient s’installer sans être vus de loin voire très loin, je décide de pousser un peu. Le compteur indique 571 ( mettre les chiffres dans le bon ordre ) lorsque je décide de lâcher la poignée. Pour info, j’avais rabaissé la visière. Tenue de cap excellente ( normal ), confirmation de la très bonne protection, un son ( mais ça j’ai déjà dit ) surtout à la décélération, le pied quoi ( çà aussi je l’ai déjà dit ).
Retour au bercail, c’est déjà fini. 35 minutes de pur bonheur !

Conclusion

Esthétique : Je la trouve bien mais en fait j’m’en fous un peu ce n’est pas ma priorité.

Prise en main : assez simple mais un apprentissage sera nécessaire pour en profiter pleinement. Le poids se fait bien sentir. Un SW-T ne pèse que 10 kilos de moins mais la répartition des masses, le centre de gravité et la hauteur de selle sont très loin d’être semblables.

Confort : la selle est ferme mais s’avère confortable. Les commandes sont intuitives. Les jambes sont peu repliées ( j’aime ) et le dos droit. Le suspensions ( et les grandes roues ) avalent tout.

Performances : Largement suffisantes. Alors parlons de ce trou sous 4500 t/mn. Personnellement il ne me gêne pas au contraire. Je m’explique. Contrairement à la GS qui est pleine partout de façon assez linéaire, ce qui incite à lui en demander toujours plus ( je n’ai pas réussi à faire autrement pendant mes essais GS et 1200R, même moteur ), cette fameuse mollesse m’a permis de rouler cool ( déjà au-dessus des limites ) sans tendance à chercher plus. Pis si y-a besoin, y suffit de tomber un ( voire deux ) rapport(s). Du coup, ce qui est décrit comme un défaut devient pour moi une qualité. En toute objectivité.

Freinage : Bien, rien à dire, je n’ai pas cherché non plus à le martyriser. Seul petit truc, j’ai trouvé le frein AR faible avec une course exagérément longue. Peut-être du à un mauvais réglage de la commande.

Protection : J’ai tout dit plus haut. Très agréablement surpris. Jusque là, je pensais que le scoot était la panacée …


Je suis littéralement tombé amoureux, ce n’est pas un vain mot. Un moteur au caractère bien trempé, une partie cycle à découvrir, un bon confort ( à confirmer sur longs trajets ), une moto que l’on ne voit pas à chaque coin de rue. J’en ai rêvé en décortiquant tous les essais possibles et imaginables. Une partie de mon rêve s’est réalisé : l’essayer. Il ne me reste plus qu’à travailler sur la recherche du budget. Ce n’est pas le plus simple et … patienter ... Combien de temps ?

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