Warning: preg_replace(): The /e modifier is deprecated, use preg_replace_callback instead in ..../includes/class_bbcode.php on line 2962 [Info] Comprendre la dette en 10 minutes
Rien a voir avec le monde du 2 roues, quoi que l’économie mondiale l'englobe.
Et puis nous avions statuer que Blablatorium etait finalement une rubrique ou l'on pouvait parler de tout, pas que de 2 roues ;)
Pour ceux que ca intéresserait, on nous bassine avec les dettes des etats avec pour solution des restrictions et des levés d'impots.
Mais d'ou viennent ces dettes ? Est ce vraiment la solution ? Toutes ces reponses en 10 minutes !
Mais le petit film n'aborde que la partie crédit des banques commerciales, ce qui ne fait quand même que le quart du système. Et au final, le message est le même habituel: tuons les créditeurs, il n'y aura plus de dette et nous pourrons continuer à dépenser sans contrainte!
:)
17/11/2011, 15h26
ReD
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
je ne sais pas si c'est le quart (quels sont les autres quarts?), mais il est vrai que notre systeme s'auto devore (en quelque sorte) en creant sa propre dete (fuite en avant) pour pouvoir survivre.
18/11/2011, 00h58
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Bof, tu sais, Red, dans ce genre de polémique, habituellement, le chapitre suivant clamera haut et fort que les principaux créditeurs des gvts européens sont chinois et qu'il ne faut pas faire confiance aux chinois et qu'il vaut mieux annuler simplement ces dettes chinoises.
Ce qui évite à tous de regarder pourquoi nous avons autant besoin d'emprunter. Ou, en un autre language, pourquoi on dépense autant, alors que nous avons des revenus moindres.
:)
18/11/2011, 14h45
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
@Chichille
La question n'est pas tant de savoir pourquoi nous empruntons tant, que celle de comprendre pourquoi environ 90% du montant de la dette publique cumulée est constituée par des intérêts bancaires (environ 1550 milliards € sur 1700; regardez par exemple ce lien). La vraie, la bonne question, est de savoir comment une telle situation a été rendue possible.
Réponse :
On doit ce système à Pompidou (loi Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973) qui avant d'être un homme politique, était un banquier; et les banques ont tellement aimé ça qu'elles ont fait en sorte que cette loi ait aujourd'hui son équivalent dans la Constitution Européenne : c'est l'article 123 du Traité de Lisbonne (dont VGE était encore l'un des architectes) et l'article 104 du traité de Maastricht. Ces articles n'ont jamais fait l'objet d'un débat public alors qu'ils déterminent l'endettement faramineux de tous les états de l'Union Européenne. Malgré le référendum de 2005 où 55% des Français avaient voté NON, la plupart des éléments du traité (que les électeurs français et néerlandais avaient refusé) ont été ratifiés (y compris le fameux article 123) lors du traité de Lisbonne en 2007, sans que les Français soient cette fois ci consultés, ce qui constitue un véritable camouflet pour le peuple et pour la démocratie.
D'ailleurs, depuis fin 2007 (donc depuis le traité de Lisbonne), l'endettement de la France a catastrophiquement augmenté, passant de 1211 millards (64% du PIB) à 1700 milliards (87%) aujourd'hui. Et ces 500 milliards qui se sont ajoutés en 4 ans ne sont pas des dépenses: ce sont pour l'essentiel des intérêts d'emprunts, qu'il faudra rembourser par de nouveaux emprunts, etc... Un cercle bien vicieux, à n'en pas douter. Et ce n'est que le début car le Mécanisme Européen de Stabilité, qui entrera en vigueur en 2013, a pour objet de pérenniser ce système de servage moderne ; c'est un dispositif de gestion des crises censé éviter la banqueroute d'un état (ce qui l'empêcherait de rembourser ses emprunts), grâce à un fonds commun de 700mds€ financé par tous les états sur sollicitation du MES (afin de constituer une réserve de 500Mds€). Ce dispositif, une fois de plus, a été adopté sans aucune consultation populaire grâce à la procédure de révision simplifiée. La cotisation de base pour la France s'élèvera à près de 143 milliards €.
Ces 2 documents exposent 2 points de vue différents sur ce dispositif :
Bref, les beaux jours des banques sont assurés, mais jusqu'à quand ce système aberrant fonctionnera-t-il ? L'argument qui veut que cette vidéo est simpliste et schématique est très prisé de ceux qui voudraient tuer dans l'œuf la diffusion de cette information. A l'inverse, ceux qui s'aventurent à publiquement dénoncer ce système sont invariablement targués d'être des illuminés ou des gauchistes marxistes. Pourtant, les chiffres parlent d'eux mêmes, et tous se vérifient. Loin de moi l'idée engager une polémique politique ou de fustiger un bord ou un autre: à gauche comme à droite, il y avait de fervents partisans (aveugles ou complices?) de ce traité qui conduit l'Europe à la faillite.
Alors évidemment, on est vraiment hors sujet, mais face à l'omerta qui entoure ces faits et surtout à la façon dont on nous fait passer ces "lois" au forceps, on doit se demander "à qui cela profite t-il ?" Je crois que c'est de la naïveté de penser que c'est à nous, et du panurgisme de croire qu'on ne peut rien faire; car il y a un minimum qu'on peut raisonnablement faire, c'est de diffuser ces informations afin que chacun puisse se poser les bonnes questions.
Voilà, désolé pour le HS, encore que les finances publiques, c'est aussi ce qui permet de payer le réseau routier sur lequel on roule avec des beaux 2RM. Donc on est pas totalement HS
:pleasantry:
19/11/2011, 02h23
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Il m'est difficile à opiner spécifiquement sur les systèmes bancaires et monétaires européens, vivant moi-même sous les cieux de systèmes totalement différents (d'ailleurs, notre Premier Ministre n'a de cesse de faire la morale à tous ses vis-à-vis, en cette matière! Ce qui en devient enfantin, mais, bon... il tente de faire son job, suppose-je... ).
20/11/2011, 19h52
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
En ce moment, nous vivons une période historique, où l’ensemble des pays et populations de toute la planète vivent dans le même environnement: économique, financier, politique, écologique, etc... En tout domaine, quel qu'il soit, une décision prise par un gouvernement influencera les activités d'un ou plusieurs autres gvts ailleurs, sur la planète. Exemple: la nationalisation d'une activité minière dans un petit pays, comme la Bolivie, amènera nécessairement les gvts européens à modifier leurs politiques d'approvisionnement envers l'industrie manufacturière concernée.
C'est en conservant à l'esprit cette constatation qu'il faut regarder la crise économique actuelle. De par notre vaste monde, la problématique se pose semblablement, pour les gvts: dépenses accrues, revenus moindres, chômage important, sous-capitalisation économique. Cette dernière condition aggrave la situation partout dans le monde: des entreprises en bonne santé financière, avec un carnet de commandes plein pour les 3 années à venir sont incapables d'obtenir le financement pour faire tourner leur usine. Et ce, malgré le fait qu'elles ne sont pas endettées! On me disait, encore dernièrement, que les banques ne prêtent plus, pratiquement, que l'argent qui est disponible dans ton propre compte bancaire!
Une grosse partie du problème est là: pas d'argent pour faire rouler l'économie, donc pas d'augmentation des activités, donc diminution du travail, des taxes à percevoir, des impôts et en contre-partie, augmentation importante des coûts sociaux conséquents (aide au revenu des ménages, hôpitaux, assistances sociales, etc...).
Où donc est cet argent? En fait, c'est probablement ça, la question fondamentale du petit vidéo amené par Red: les immenses profits faits par les financiers, pourquoi on ne le retrouve pas disponibles aux emprunteurs? Après tout, c'est pas ça, le rôle des banques, de remettre en circulation les profits des activités économiques de leur environnement?
Le début de ce petit vidéo dit vrai: il y a quelque chose qui cloche, quelque part... mais quoi? Le petit vidéo polémique sur la planche à billet des gvts... et à partir de là, il divague allègrement. Car c'est pas vraiment comme ça que ça fonctionne, une planche à billet gvtale. En réalité, pour un gvt, central ou non, il y a ausi la réserve monétaire de ce gvt, les obligations de ce gvt avec les autres instances financières, ses engagements économiques et aussi, ses propres stratégies économiques et financières. Tout cela fait beaucoup, beaucoup plus que le simple taux d'intérêt de la banque gvtale. De plus, les gvts contôlent assez bien leurs propres politiques; si les résultats ne sont pas ceux attendus, c'est qu'il y a autre chose.
Il y a autre chose qui cloche... mai quoi?
Revenons au monde financier. En USA, présentmeent, il y a 2 mouvements populaires qui expriment fortement le ras-le-bol populaire: le "Tea Party" et le "Occupy Wall-Street". Ces 2 mouvements font une expression totalement opposée et ont aussi leurs supporteurs de toute fortune: les 2 mouvements ont reçu des appuis de plusieurs millionnaires notoires. Le Tea Party exprime un écoeurement aux taxes élevées et à l'incompétence des gvts dans le contexte actuel. Le Occupy Wall-Street s'en prend aussi à l'incompétence gvtale, mais envers le laxisme total dont bénéficient les financiers.
Laissons au teapartistes le combat contre les taxes: dans le pays le moins taxé au monde, souhaitons-leur bonne chance! Regardons plutôt l'autre combat: les financiers avec trop de liberté. Ce que l'on voit, depuis le début de ce millénaire, ce sont des groupes financiers, des fonds de gestion, plus ou moins connus, qui utilisent des outils numériques de plus en plus sophistiqués pour effectuer des transactions financières de plus en plus complexes qui rapportent de plus en plus des gros profits sur les marchés boursiers, lesquels profits ne sont aucunement contrôlés par les gvts, ni taxés, ni imposés et surtout, des profits qui sont retirés des milieux économiques d'où ils proviennent pour être engrangés dans des lieux loin de leur environnement économiques et industriels.
Exemple (fictif, faut éviter les regrettables!): le fond de gestion IXA, basé à Paris, calcule une suite de transactions boursières impliquant des titres industriels négociés à la Bourse de Paris, puis à Londres, puis à Roi-de-Janeiro, puis à New-York, puis à Hong-Kong, puis à Berlin et enfin, à Singapour. Toutes ces transactions seront faites en 1 heure, dans une stratégie qui donne un risque total frisant les 0,01% de pertes et qui donneront 100Millions$US en profit, pour une mise initiale équivalente. Ça peut leur prendre jusqu'à 1 mois pour calculer tout ça et mettre en place toutes les ententes nécessaires: les transactions seront ordonnées depuis un courtier établi aux Isles Caïmans et les résultats seront déposés dans une banque établie au même endroit. Quand c'est prêt, quelqu'un appuie sur le bouton et ça part. Après 1 heure, c'est fait et les résultats seront déposés dans les 48 heures après.
Ces profits, ici de 100% dans cet exemple, ne seront jamais taxés, imposés et contrôlés par aucun gvt. Les argents seront déposés dans un compte bancaire situé dans un petit pays sans aucune industrie ayant besoin de ces argents. Alors que ces argents proviennent des transactions faites sur les titres d'entreprises de France, d'Allemagne, de G-B, de Brésil, de Chine, de Japon, de Singapour, etc... Au final ce sont les économies locales de ces entreprises qui perdront ces argents qui s'en vont en profits boursiers déposés dans ce compte bancaire de ce petit pays.
Que deviennent ces argents perdus? Ils ne retournent pas dans les banques conventionnelles, au taux d'intérêt trop bas, donc sans intérêt pour ces financiers maintenant habitués à du plus de 20%. Ils vont financer des activités encore plus payantes: trafics internationnaux, évidemment, mais aussi, des transactions boursières complexes, des prêts internationnaux inter-bancaires et surtout...
... des prêts faits aux agences financières internationales, lesquelles peuvent ainsi prêter aux gvts!
C'est ainsi que les gvts peuvent emprunter à très fort taux d'intérêts ces argents qui sont pompés outrageusement des activités économiques de leur pays. Un pompage de fric qui est fait sans aucun contrôle, sans aucune taxe, sans aucune redevance!
Je suis de ceux qui opine que c'est là un grave problème: ces boîtes qui se donnent des généreuses commissions annuelles, qui fonctionnent avec des calculateurs hyper-sophistiqués, qui pompent allègrement l'argent des marchés boursiers pour aller le cacher dans des paradis fiscaux en affamant ainsi les économies locales. Ces gigantesques fonds financiers ne sont des investisseurs normaux dans la Bourse du pays: ce sont des véritables chevaliers financiers, disposant d'une immense fortune financières et utilisant des équipements ultra-complexes pour calculer des transactions financières d'une importance incroyable. Ces fonds privés, gigantesques et inconnus, voire occultes, sont des véritables parasites qui gangrènent nos sociétés.
Pour ramener tout ça en quelques mots, le problème, il est là: les transactions boursières qui ne sont pas, ni contrôlées, ni taxées, ni imposées ni mêmes régulées. Cela permet des profits colossaux qui, à chaque jour, sont puisés à même les économies nationales pour être cachés dans des paradis fiscaux.
Si on peut régler ce problème, on améliorera de beaucoup la situation: les entreprises auront à nouveau accès au capital d'investissement.
20/11/2011, 22h53
GO ZEN
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
...nous allons donc à l'asphyxie financière si je comprends bien ! Et quel intérêt ont les bénéficiaires du système actuel à tuer lentement mais sûrement la poule aux œufs d'or ?!
20/11/2011, 23h39
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Les parasites, tout puissants et tout universitaires qu'ils soient, n'ont aucun intérêt à préserver le système; lorsque la poule aux oeufs d'or sera tarie, leurs fortunes seront bien aux chaud, dans leurs paradis fiscaux de prédilection. Que les écoles, les hôpitaux, les routes et les usines de leur pays d'origine ne fonctionnent plus, ils n'en ont cure, bien au chaud qu'ils seront à siroter leur liqueur équatoriale.
Quand les actuels gvts allemand et français crient à l'urgence d'intervenir en ce domaine, c'est très exactement à cela qu'ils font allusion. Et c'est pareil partout ailleurs, dans le monde.
Et quand les Tea Party clament haut et fort, comme ils l'ont fait hier soir, qu'il faut laisser le libre marché avoir libre cours en ces matières, ben... faut les comprendre, n'est-il pas? Eux aussi, ont des commanditaires à respecter...
21/11/2011, 01h13
GO ZEN
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
...j'ai donc bien compris; Tea for two, mais pas Me for You ! C'est ça ?
Il fut un temps sur ce forum où il suffisait d'ouvrir un fil pour inciter au soutien d'une association caritative pour le voir illico fermé car n'ayant aucun lien avec le sujet qui nous réunit.
Il y a moins longtemps, certains éminents membres ont décidé de nous quitter parce que leurs interventions avaient été selon eux censurées car jugées comme trop politiques.
Chers modos, je ne comprends pas bien l'intérêt de cette discussion sur un sujet qui n'est pas si simple qu'il puisse paraître, où deux opinions totalement contradictoires peuvent sembler aussi justes l'une que l'autre, clairement polémique, et dont le rapport avec les 2 (et 3) RM m'échappe quelque peu.
J'dis ça, j'dis rien.
(:1-jadore:)
21/11/2011, 15h39
Djédjé
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Je n'ai pas eu le temps de tout suivre ces derniers temps,
mais je trouve ta remarque pertinente Granturismo ! :hat:
21/11/2011, 15h51
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
@Granturismo
Note quand même qu'il n'est ici question ni d'association caritative, ni de politique.
Il n'y a eu que des contributions exemptes de prosélytisme et de volonté de polémiquer.
Et comme chacun sait, mieux vaut donner à réfléchir que prêter à rire.
:buba:
En revanche, on parle de dette publique accumulée à force de faire des aménagements sur le réseau routier destinés à améliorer notre sécurité. Et qui dit dette, dit objectif d'équilibre, et l'équilibre est une donnée essentielle et précieuse pour tous ceux qui comme nous, funambulent sur des montures par essence instables.
:xange3:
J'arrête là : paraît que si on est trop de mauvaise foie, la vie devient cyrrhose. Pis en vrai, c'est un peu HS tout de même.
:bigok:
23/11/2011, 18h26
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Grand merci pour la suite des choses, Djédjé!
:hat:
Pour laisser la place aux autre, je me limite à opiner que je vois pas de grand complot continental ou même international, mais je vois beaucoup d'opportunisme mal intentionné. Tant que ne seront pas règlementés les usages des grands stratagèmes avec importante équipe de professionnels et importants équipements informatiques, il y aura de plus en plus de ces "fonds de gestion" en activités boursières qui pompent des profits colossaux pour les cacher dans leurs comptes sous des "cieux accueillants". Pas de complot, donc, mais beaucoup d'opportunisme sauvage.
Allez, à vous autres à opiner!
:meute:
23/11/2011, 19h57
ReD
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Citation:
Envoyé par Granturismo
Il fut un temps ... blablalba
Il y a moins longtemps, .... blablabla
Chers modos, je ne comprends pas bien l'intérêt de cette discussion sur un sujet qui n'est pas si simple qu'il puisse paraître, où deux opinions totalement contradictoires peuvent sembler aussi justes l'une que l'autre, clairement polémique, et dont le rapport avec les 2 (et 3) RM m'échappe quelque peu.
J'dis ça, j'dis rien.
(:1-jadore:)
:offtopic:
La balance ! C'est pas beau, et comme je m'attendais a ce genre de réaction (en espérant secrètement qu'elle ne survienne pas) j'avais anticipé: je t'enjoins a relire les premières phrases du 1er poste de cette file.
C'est quand même sympa de pouvoir parler d'autre chose que de 2 roues de temps en temps nan?
En plus c'est vraiment interessant car on a des intervenants de qualités !! Perso je m'instruis, je trouve ca génial !
Vive internet libre, vive les débats !
24/11/2011, 11h36
Granturismo
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Bah, je ne suis pas obligatoirement contre les sujets hors charte (quoi que) et tu remarqueras que je n'ai d'ailleurs pas réagi sur l'ouverture de ton fil, ni sur les autres plus ou moins éloignées du sujet qui nous intéresse habituellement.
Par contre, le clash entre membres m'attriste (c'est mon coté sentimental), et le sujet portant à polémique - et n'étant pas, par ailleurs, dans les sujets "autorisés" par la charte - j'ai cru bien faire en essayant d'intervenir préventivement. Ai-je voulu m'éviter à moi-même le clash ? Peut-être, car je me suis retenu d'intervenir malgré le nombre d'affirmations présentées (à tord, selon moi) comme des vérités indiscutables. Et je ne parle pas du dessin cochonesque qui légitime habilement toutes théories conspirationnistes qui m'a décidé à poster mon "blablabla".
Par ailleurs, j'ai été gêné par le fait qu'à une époque, oui, nos chers modos maniaient les ciseaux de la censure avec plus de célérité qu'aujourd'hui - même si je préfère la politique actuelle en la matière.
Ceci dit, cette discussion qui comme l'a fait très justement remarquer Chichille8 s'est fort bien tenue jusqu'à maintenant va peut-être tourner au pugilat, la balance n'appréciant que très modérément le tour personnel qu'elle semble prendre.
24/11/2011, 12h21
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Je remarque que la conversation dévie dans un Hors Sujet qui n'est pas le Hors Sujet qui nous occupeait.
Cette conversation a été réouverte parce que justement elle était exempte de polémique et que chacun y exposait des points de vue parfois contradictoire, pour simplement susciter une réflexion. Ce serait dommage qu'elle soit refermée parce qu'au lieu de traiter de dette, elle tourne en règlement de compte. A l'inverse, je ne demande qu'à bénéficier d'autres sources documentaires pour pouvoir forger un avis etayé.
Donc mes amis, calmez vos grands esprits ;)
24/11/2011, 12h28
CDink
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Il me semble les amis que ce qui nous réunit c'est un certain esprit. C'est certes difficile à maintenir et le rôle des modos (que je salue) est primordial. Nous sommes nombreux à être passés du scooter à la moto et à rester sur scooterGT. Je note même de plus en plus de discussions moto par rapport à il y a 5 ans par exemple.
J'apprécie ce forum pour le sérieux de ces membres et la courtoisie qui y règne. Ne nous interdisons pas d'échanger dans la section blablatorium de sujets divers pour peu que l'esprit soit respecté.
Pour en revenir au sujet:
Cette vidéo est très intéressante car elle montre bien l'effet boule de neige de la dette qui crée de la dette. En revanche, je mettrai un bémol (pas un déni catégorique) sur la conclusion des méchantes banques qui se gavent sur notre dos. Je pense qu'il faut également analyser la nature de la dette. Il y a de réels problèmes qui engendrent cette dette: retraite des fonctionnaires à double vitesse par rapport à celle du privé, humanisme outrancier dans le domaine de la protection sociale qui crée un déficit chronique, politique migratoire en confrontation avec un taux de chômage prégnant, etc... et j'en passe.
Mon propos n'est pas de débattre de ces problèmes car nous irions trop loin et risquerions pour le coup les dérapages que nous voulons tous éviter. Je veux simplement mentionner qu'un aspect important est éludé: l'objet de la dette. S'endetter pour créer de l'emploi en construisant des infrastructures ok, mais s'endetter par manque de courage politique pour garantir des privilèges aujourd'hui intenables à certaines catégories d'électeur non !
V à tous !
24/11/2011, 12h43
ReD
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Je ne pense pas qu'etre hyper rigide soit bénéfique pour un forum: ca sclérose et finalement on reste en tres tres petit groupe.
La souplesse acquise des admins est tout a leur honneur: a voir sur les stats de frequentation, mais ca doit etre verifiable, l'ouverture amene de nouveau membres et plus de lectures amha.
On ne peut pas refaire le passer, mais en tirer les substances pour améliorer notre future.
Plutot que d'avoir dénoncer une entorse a la charte (quoi que puisqu'on avait deja eu ce debat, cf 1ere ligne du 1er post) estimant une derive par le fait de temoignages non objectif tu aurais pu remettre sur les rails la discussion ;)
Sur ce fin du hors sujet et sache qu'on t'apprécie. bisous?
24/11/2011, 13h19
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
J'entends tes arguments CDink, mais ils restent sujets à controverse: le déficit en Italie ou en Angleterre est encore plus grand, or il n'y a pas eu de politique d'assistanat aussi poussée qu'en France. Donc même si on admet que les privilègiés que tu désignes contribuent à creuser les déficits, ce n'est pas la cause unique.
Aujourd'hui, on nous explique qu'il faut faire des économies sur les dépenses publiques (hôpitaux, éducation, retraites, fonction publique, etc), mais les économies qui seraient (seront) faites sont des emplâtres sur une jambe de bois. Tout au plus quelques milliards. Sauf que la dette s'élevant à 1700 mds€, je ne vois pas comme ça peut résoudre le problème. De plus, derrière les économies, il y a des gens qui se retrouvent dans la précarité. Ce processus est un nivellement par le bas, qui conduit à la paupérisation de la population. Cela à un effet pervers : la diminution des recettes fiscales, donc la dette augmente de nouveau.
Au début des années 70, les banquiers et les industriels avaient compris que l'enrichissement des ménages était bénéfique pour eux. Ils ont ainsi favorisé la venue des femmes sur le marché du travail pour que le pouvoir d'achat des ménages augmente. Il s'agissait d'une vision à long terme. Aujourd'hui, la finance mondiale agit sous la pression des actionnaires (souvent des entités type fonds de pension) en vue de générer du profit à très court terme, sans considération sur les conséquences à moyen terme.
Entre boule de neige et serpent qui se mord la queue, il y a peut-être un moment où il va falloir prendre conscience que cette logique du court terme est vouée à l'échec.
Le gonflement croissant de la dette pourrait provoquer ce qui s'est passé en Islande, et qui a failli arriver en Grèce, et qui provoquerait, si ça se arrive dans plusieurs pays, une catastrophe mondiale. C'est pourquoi les banques devraient consentir à alléger la charge qui pèse aujourd'hui sur les états, qui sont aujourd'hui contraints d'emprunter pour rembourser principalement des intérêts (+ de 90% pour le cas de la France) et à appliquer à ses contribuables des politiques d'austérité.
24/11/2011, 14h52
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Nous bénéficions ici, de solides opinions venant de la gauche ET de la droite, qui s'ajoutent à celles du milieu qui cherchent une voie à suivre. C'est... EXCELLENT!
Voyons maintenant si nous pouvons faire mieux que le Congrès Américain, i.e. passer par dessus les préjugés idéologiques et explorer les possibilités présentes.
:)
24/11/2011, 15h28
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
@Chichille
C'est exactement ma vision de (ce que devrait être) la politique : la capacité à juger une mesure ou une proposition pour ce qu'elle est, et non pour le parti d'où elle émane. Cette dernière mauvaise habitude qui consiste à adhérer aveuglément à une idéologie dictée par un homme ou par un organe est un catalyseur du désintérêt (pour ne pas dire défiance), des populations à l'encontre des hommes politiques. De plus, les clivages ont toujours contribué à amoindrir le débat pour le réduire à des querelles sans intérêt.
L'une des rares exceptions a été le débat qui a précédé Maastricht, où les hommes (et les femmes) se sont affirmés et ont montré leurs vraies convictions, indépendamment de leur couleur politique. On le voit aussi parfois, ponctuellement, comme pour la taxe Tobin, dont Attac avait de longue date fait un cheval de bataille, et qui a été récemment défendue auprès du G20 par notre Président de droite.
Les bonnes questions et les bonnes idées ne sont l'exclusivité ni d'un bord ni d'un autre.
Pas plus que la connerie d'ailleurs.
Qu'on aime ou qu'on aime pas nos gouvernants (ou leurs opposants), un peu d'objectivité et de libre arbitre ne nuira jamais.
04/12/2011, 03h47
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Un brin pour alimenter ces discussions, avec un témoignage allant fortement dans le sens de mon propos...
Il s'agit d'un entretien avec l'avocat et commentateur politique américain Glenn Greenwald , auteur du récent livre "With Liberties and Justice for Some", tel que publié dans "La Presse", celle de Montréal, mon quotidien préféré.
Cet observateur averti lance une question intéressante: alors que les organisations politiques ne fonctionnent plus, ce que démontrent les récents événements "Printemps des pays musulmans" et "Occupy Wall-Street" et cie, puisque le changement devra venir de la rue, ne pouvant venir d'ailleurs, quel sera ce changement?
Quelle forme prendra ce grand nettoyage des moeurs politiques qui est de plus en plus réclamé?
Greenwald semble opiner que le grand nettoyage se fera, via les fautifs financiers et économiques. Je ne sais quelle forme cela prendra; mais j'ai bien l'impression que tous les signes annonciateurs sont là et que donc, cela sera bientôt. N'est-pas hier matin, que la chancellière allemande a déclaré qu'il n'y aura pas de solution miracle et que tous devront asseinir leurs fonctionnements?
04/12/2011, 13h02
ReD
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
La révolution fusse t elle venu de la rue, comme tout renversement de pouvoir aboutie a quoi au final ? Le transfert de ce pouvoir et de ses privileges a une caste dirigeante différente (roi vers élu, dictateur militaire vers dictateur religieux ....) finalement le peuple n a jamais le vrai pouvoir de décision.
04/12/2011, 14h30
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
@ReD & Chichille
Sauf si cette (r)évolution s'inspirait de cette idée utopique.
Utopique.... pour le moment. Cela peut évoluer avec ces mouvements qui se dessinent partout sur la planète mais très timidement en France où ils sont encore étouffés dans l'œuf et ne trouvent que peu de relais.
Mais je crains que ce ne soit pas pour demain, il suffit de voir combien même les évidences sont farouchement niées par la plupart des gens qui acceptent de débattre... Quand ils acceptent, et que leur contribution comporte un tant soit peu d'arguments qui tiennent la route. Le plus souvent, ce n'est que raillerie et ironie qui tiennent lieu d'argument. Un peu à l'image du dessin cochonesque précédemment publié...
04/12/2011, 15h36
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Amusant, cette avancée, Aslio... Mais, à ma constatation, c'est à peu de chose près, ce que nous vivons présentement. Dans les organisations politiques du moment, ceux qui ont les capacités pour prendre soin de l'organisation se retirent, pour toutes sortes de raisons, ce qui ne laisse que les militants convaincus ordinaires, la fameuse base militante, dans laquelle peu ont les capacités nécessaires. Comme peu d'entre eux s'avancent, à chaque assemblée, c'est, à toute fin pratique, un équivalent de tirage au sort qui nomme les nouveaux responsables aux postes importants de l'organisation. Et ça continue: chaque sortie regrettable d'un responsable important bien intentionné mais aux capacités moindres en décourage encore plus, ce qui diminuent le nombre des militants et donc, la base restante et donc, le "pool" des "tirages au sort" se rétrécit et ainsi de suite... jusqu'à ce que les comptes de l'organisation soient vides.
Sera-ce mieux à grande échelle, i.e. pour un gvt et une population?
À ma connaissance, ce que j'observe à petite échelle (organisation politique) se reproduira tel quel à plus grande échelle (gvt). Ce qui me fait opiner que, certes, c'est une possibilité amusante pour les discussions, mais inadéquate dans la réalité, voire même, à terme, catastrophique pour le gvt qui l'aura mise en place. Par contre, les discussions sur les pours et les contres pourra aisément faire ressortir les améliorations possibles sur les systèmes actuels.
Pour peu que les tenants actuels veulent bien améliorer... ce qui ne semble point acquis, en regard des incroyables fortunes qui disparaissent quotidiennement des activités régulières et ce, présentement, sous tous les cieux.
05/12/2011, 00h21
GO ZEN
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Vraiment passionnant ce fil !
08/12/2011, 09h23
krisscc
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
En gros c'est ca :
Dans un village qui vit du tourisme, il n'y a plus de touristes, à cause de la crise. Pour survivre, tout le monde emprunte à tout le monde. Plusieurs mois passent, misérables. Arrive enfin un touriste qui prend une chambre dans l'hôtel, qu'il paie avec un billet de 100 euros. Le touriste n'est pas plutôt monté à sa chambre que l'hôtelier court porter le billet chez le boucher à qui il doit justement cent euros. Le boucher va lui-même aussitôt porter le même billet au paysan qui l'approvisionne en viande; le paysan, à son tour se dépêche d'aller payer sa dette à la prostituée à laquelle il doit quelques «services». La prostituée va à l'hôtel pour rembourser à l'hôtelier les chambres qu'elle louait à l'heure. Comme elle dépose le billet de 100 € sur le comptoir, le touriste, qui venait dire à l'hôtelier qu'il devait repartir tout de suite, ramasse le billet et disparaît. Au total, chacun a payé sa dette; rien n'a été dépensé, ni gagné, ni perdu, par personne. Et plus personne dans le village n'a de dettes. N'est-ce pas ainsi qu'on est en train de résoudre la crise mondiale?»
Kriss
08/12/2011, 10h06
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
@krisscc
Ya de ça.
Ou encore, après les cochons, les ânes :
La crise des ânes :
Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village.
Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.
Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent
Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.
Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.
Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.
Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.
Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés. Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants.
Toute ressemblance avec des faits blablabla...
08/12/2011, 18h02
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Je ne puis expliquer mieux.
J'ajouterai que par la suite, la moitié des habitants des villages ont formé une alliance qu'ils ont appellé "Ti Parti", eb l'honneur d'un fameux politicien, pour réclamer encore plus de coupe dans les dépenses publiques, notamment dans les salaires publics, afin d,aider encore plus les banques à aider les surendettés.
Et aussi la moitié des villageois participent ou supportent un mouvement de contestation, appellé "Occupons la banque", qui réclame des changements importants dans la gestion des prêts bancaires.
Les actions du Ti-Parti sont tout à fait légales et populaires au point d'amasser des aides financières importantes.
Les actions du "Occupons la banque" sont légitimes, mais ne peuvent amasser suffisamment de fonds sans devenir irrégulières.
Les banquiers aiment bien les premiers, les juristes penchent plutôt pour les deuxièmes.
Car les juristes, c'est bien connu, sont des employés de l'État.
Connaissez-vous la chanson "C'est la danse des canards"?
10/12/2011, 01h46
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Les discours des politiciens sont vraiment... déconcertants! Par chez vous, je ne sais, quoique les marchés boursiers de cet aprem (9 décembre) semble bien aimer les propos du couple Merkel-Sarkozy. Mais par ici, nous avons droit, présentement, aux déclarations de la vérité selon Newt Gringrich, désormais le favori républicain aux prochaines présidentielles américaines! Sa dernière les palestiniens sont un peuple créé de toutes pièces pour enquiquiner les USA!!! Une vérité faite sur la très sérieuse télévision juive américaine.
Je crois bien que l'on en a pour une très, très longue période de caricatures du favori des républicains et ce, dans tous les médias!
Faut le comprendre: bien qu'il ne partage pas leurs vues, M. Gringrich doit composer avec une aile tea-partiste suffisamment influente pour décider de sa candidature.
C'est pareil partout: les opinions sont, soit tea-partistes, soit occupy wall-streetistes. Il n'y a plus de milieu et cet état de fait paralyse les gouvernements.
En fait, la situation économique s'est tellement dégradée que partout, les gens ne veulent plus prendre le temps de réfléchir: il est temps d'agir, pas de parlotter! Agissez! Les uns veulent des diminutions d'impôts, les autres veulent des aides à l'emploi, mais tous veulent que ça se fasse "drette là". Mais agir comment? Ceux qui veulent des baisses d'impôts (et des taxes) ne veulent rien savoir des aides gouvernementales supplémentaires et ls autres sont absolument contre les baisses des services gouvernementaux. Les opinions étant également partagés, c'est l'impasse. Partout!
Faut-il aider les banques pour leurs éviter une faillite désatreuse ou, au contraire, laisser aller la catastrophe et changer les règles du jeux? C'est pareil: les opinions sont partagées à 50/50 et le monde est à bout de patience.
que faire, alors?
Comme le dit la chanson: "il est neuf heures, cinq minutes..."
10/12/2011, 16h10
GO ZEN
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Et si le pire était passé ? Un article intéressant du Monde, faisant suite au dernier sommet européen, qui analyse le changement du positionnements de certains états et juge de la réussite de la manœuvre.
Passionnant cet article Aslio ! Une démonstration historique et érudite de ce que l'on perçoit confusément.
La conclusion se veut quasi scientifique: ... "Un principe mathématique et politique de base est à l’oeuvre : les dettes qui ne peuvent pas être payées ne le seront pas" .
Certes, ça a l'air simple dit comme ça, et ça tiendrait presque du bon sens ! Mais à travers quel processus touchant nos sociétés se mettrait en place cette situation? Et quel serait le prix - et pas financier celui-là - à payer ?
12/12/2011, 02h34
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Aslio, je dois humblement admettre mon désaccord avec la partie historique de ce texte.
Notamment cet extrait:
... Quand les frères Gracchus et leurs adeptes ont essayé de réformer les lois sur le crédit en 133 avant JC, la classe sénatoriale dominante a réagi avec violence et les a fait assassiner, inaugurant de la sorte un siècle de guerre sociale qui s’est terminée avec le sacre de l’empereur Auguste en 29 avant JC.
L’oligarchie créancière romaine gagne la Guerre Sociétale, réduit la population en esclavage et c’est le début des années noires
Les choses étaient plus sanglantes à l’étranger. Aristote n’a pas mentionné la construction d’une empire dans son schéma politique, mais la conquête étrangère a toujours été un instrument capital dans la création de dettes et les guerres ont été la cause principale des dettes publiques des temps modernes. Rome a été le plus intraitable créancier de l’Antiquité ; ses collecteurs rançonnaient l’Asie Mineure, sa province la plus prospère. Le droit n’existait plus quand les "chevaliers" qui levaient le tribut arrivaient. Mithridate de Ponts a mené trois révoltes populaires et les populations d’Ephèse et d’autres cités se sont soulevées et ont tué 80 000 Romains en 88 avant JC selon les estimations. L’armée romaine a riposté et Sulla a imposé un tribut de guerre de 20 000 talents en 84 avant JC. En 70 avant JC les amendes pour les intérêts en retard avaient multiplié la somme par six.
Tite Live, Plutarque et Diodore, entre autres historiens célèbres de Rome, ont rejeté la responsabilité de la chute de la République sur l’intransigeance des créanciers qui a provoqué une guerre sociétale de 100 ans (133 à 29 avant JC) marquée par les meurtres politiques. Des leaders populaires ont essayé d’obtenir le soutien populaire en demandant l’annulation de la dette (la conspiration de Catilina en 63-62 avant JC). Ils ont été assassinés. Au 2ième siècle après JC, environ un quart de la population était réduite en esclavage. Au 5ième siècle, l’économie de Rome s’est effondrée car il ne lui restait plus un sou. Pour survivre les gens retournèrent dans les campagnes...
Je suis un fervent amateur de l'Histoire et l'époque de Scylla, 50 ans avant et 50 ans après, est mon premier dada. Depuis mes années collégiales jusqu'à aujourd'hui, j'ai beaucoup lu, beaucoup cherché et beaucoup réfléchi sur cette époque. Et je ne suis pas le seul, tant cette époque fascine les observateurs d'aujourd'hui: juste en exemple, voir l'oeuvre de Colleen Mc Cullough, "Les Maîtres de Rome", qui est un journal romancé de toute cette époque. Pour ma part, je fais une lecture très opposé à celle que tu amènes ici, dans cet article. Son auteur et moi avons une compréhension totalement différente des évènements et des conséquences de cette époque. Ses propos sur l'esclavage ainsi que ses propos sur la grande noirceur qui aurait suivi l'arrivée au pouvoir de Auguste, le premier empereur de Rome illustre, à mon avis, le profond mépris de cet auteur pour l'Histoire de Rome et surtout, les quelques 4 siècles de paix générale qu'a vécu cet empire.
Je ne prétend pas que le mode de vie des romains sous l'empire était le meilleur qui soit; cela, je ne sais, car je n'y étais pas. Mais prétendre que 25% des habitants de cet empire étaient des esclaves, au sens moderne du terme et prétendre, par là qu'ils en étaient malheureux est carrément exprimer un profond mépris des réalités de cette époque. Juste en exemple, l'ensemble des grandes oeuvres de cette époque (viaducs, architectures, navires, routes, etc...) ont été l'oeuvre des grands maîtres qui signaient eux-mêmes comme esclave de leur famille. Qu'un grand maître signe comme esclave de la famille dans laquelle il oeuvre, cela ne correspond définitivement pas au sens moderne du mot esclave.
L'exposé que cet auteur fait des actions des frères Gracchus montrent un mépris tout aussi grand de la pensée et du travail politique des ces deux grands tribuns de la fin de la république romaine. Ces tribuns ont travaillé pour améliorer le sort des démunis de la société romaine, notamment en voulant leur permettre un meilleur accès à la nourriture, par le biais d'une distribution populaire et aussi, un accès à un meilleur sort, par le biais d'une redistribution de l'usage des terres publiques. Ces objectifs politiques, considérés dans le contexte de Rome de cette époque, se comparent étonnamment avec les objectifs politiques des frères Kennedy, considérés dans le contexte en USA des années '60 et leur sort à tous a été le même. D'ailleurs, la renommée et l'influence de la famille Gracchus dans la Rome de cette époque est tout autant étonnamment importante que celle de la famille Kennedy sur le monde politique des USA dans les dernières décades modernes.
Bien sûr, on peut toujours tout ramener, en tout contexte en un vaste complot. Il suffit de bien chercher pour trouver suffisamment d'indices pour supporter la thèse et ensuite, laisser aller les supputations.
Mais en réalité, ce qu'amène ici l'auteur me semble quand même d'une évidence de base: toute organisation, toute civilisation, toute culture et tout gouvernement a un début, un développement, une croissance, un niveau de saturation, une dégradation et une fin. Pour une civilisation, il suffit de regarder suffisamment longtemps pour observer une opulence, puis une dégradation des moeurs, laquelle ne peut mener à terme qu'à la fin de la partie. Et en toute chose, quand la partie est finie, ben, on passe à la suivante. C'est la fameuse fin du monde tant crainte par les enseignements religieux, laquelle fin permet, en réalité, de passer au monde suivant.
Mais toutes ces considérations étant exprimées, que cela nous amène-t-il dans la situation actuelle où la zone euro semble bien vouloir aller de l'avant?
Revenons au texte ci-amené de façon asliotique. Après sa démonstration historique, l'auteur en arrive enfin à son sujet: la dérive du monde financier actuel. Il s'en prend à l'encouragement à l'endettement, tel que pratiqué par nos gvts modernes. Ici, cet auteur étant américain, cela me rappelle ce fameux discours de Georges W Bush, en janvier 2005, dans lequel il incitait les citoyens américains à emprunter encore plus, à hypothéquer encore plus leur maison afin de sauver l'économie américaine: en quelque sorte, faire son devoir de citoyen en s'endettant encore plus! Je m'en souviens encore, car je n'en croyais pas mes oreilles!
En cela, j'abonde tout à fait avec cet auteur: seule un refonte totale de la réglementation des milieux financiers peut rasseinir la situation que l'on vit présentement. L'auteur cite des exemples du siècle dernier à son propos; il pourrait aussi citer l'exemple actuel du Canada, un des rares pays à ne pas être embourbé dans les scandales banquiers, ce qui s'explique essentiellement par sa réglementation bancaire beaucoup plus rigide qu'ailleurs.
Il serait fort étonnant que les milieux financiers acceptent une refonte réglementaire d'un système qui les avantagent comme on le voit présentement. L'auteur craint que seule la mise en place d'un nouveau gvt pourra "faire le ménage qui s'impose", ce qui ne peut se faire sans passer par des moments de grands troubles sociaux, ce qui, dans le fond, est le but de sa démonstration historique. En cela, j'abonde; bien qu'étant en désaccord avec sa lecture des évènements historiques, force m'est de reconnaître que sous cet aspect, je constate semblablement et j'appréhende aussi des troubles sociaux importants, de grandes ampleurs, même. Historiquement, il est reconnu que ce sont ces troubles économiques et financiers, voire des scandales à grande échelle qui ont amené Scylla au poste de dictateur, un titre créé à cette occasion. Les évènements actuels me semblent aussi du même genre, en tenant les contextes différents. Ce qui nous annoncent probablement que nous sommes au début d'une importante période d'ajustement des diverses sociétés actuelles, avec des troubles sociaux importants, probablement pour aller, après quelques années, vers une société moderne... et mondiale.
Vers notre Jules César moderne, en quelque sorte; ce qui, selon l’historique romain, serait quand même pour dans une 20taine d'années.
Et il ne m'étonnerait point que les prochains signes, encore plus fort, viennent dans les prochains jours, dans la foulée de ce nouvel accord de la zone euro. De plus en plus de discours rocambolesques, bizarres nous viennent des chefs politiciens américains, lesquels sont pourtant supposés être avertis de la réalité actuelle. Les prochaines semaines pourraient bien être fascinantes et ce, depuis tous les coins de notre monde actuel.
Une chose est certaine: la campagne présidentielle américaine qui s'amorce (pour aller vers novembre 2012) sera hors du commun!
12/12/2011, 09h18
GO ZEN
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Décidément, on ne roule pas idiot sur ScooterGt !!! Je prends un deuxième café et je me prépare à relire ton écrit, Chichille.
Bon, sur les conclusions...c'est comme je le crains...
Sur l'histoire de Rome et son analyse, pour moi qui, petit, chassait les lézards dans les ruines du Forum, je dois dire que le nôtre, de forum, m'en apprend énormément ici !
On peut même afficher une carte, changer le style de graphique, lancer une animation qui montre l'évolution à travers le temps.
12/12/2011, 16h26
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
En ce qui concerne l'Europe de l'euro, selon ces graphiques, la Belgique et la France ont définitivement les meileurs résultats!
Faut-il forcer sur le vin et sur la bière, pour mieux se comporter, en matière de dépenses publiques?
:cheer:
12/12/2011, 16h56
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
@Chichille
Nous n'avons pas la même lecture :
• en valeur absolue, la France est le 3ème pays le plus endetté de la zone euro, après l'Allemagne (1er) et l'Italie (2nd).
L'Espagne (5ème) et surtout la Grande Bretagne (4ème) sont en forte augmentation.
• en 2010, et en % du PIB (valeur plus significative), parmi les pays les plus endettés, seule l'Espagne était à proximité des 60% du PIB fixés par le pacte de stabilité.
La Grèce est proche de 150% de son PIB (d'où la crise récente), l'Italie à 120%, l'Irlande, la Belgique et le Portugal sont autour de 90%, la France et l'Allemagne dépassent 80% du PIB et le Royaume Uni s'en approche. Pour l'ensemble de l'UE, la valeur excède 80%...
Je ne vois pas bien en quoi ces chiffres te font conclure que les meilleurs résultats sont à mettre au crédit de la France et de la Belgique ??? :france::belgique:
12/12/2011, 23h16
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Tu as raison, Aslio, mais pour ma part, je fonctionne beaucoup plus avec les tendances et dans ces graphiques, seuls la France et la Belgique montrent une tendance à améliorer leurs résultats, d'où mon propos. Toutes les autres économies européennes, y compris l'austère Allemagne, montrent une tendance à alourdir leurs résultats, plus ou moins.
Déformation professionnelle mienne, suppose-je: je cherche toujours à voir venir les évènements et surtout les réactions des marchés et pour ce faire, j'utilise beaucoup les tendances. C'est pourquoi, en voyant ces graphiques, c'est la première chose que j'y ai vu.
15/12/2011, 18h59
CDink
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Citation:
Envoyé par Chichille8
Ses propos sur l'esclavage ainsi que ses propos sur la grande noirceur qui aurait suivi l'arrivée au pouvoir de Auguste, le premier empereur de Rome illustre, à mon avis, le profond mépris de cet auteur pour l'Histoire de Rome et surtout, les quelques 4 siècles de paix générale qu'a vécu cet empire.
J'opine du talon à l'intégralité de ton analyse cher Chichille !
15/12/2011, 19h14
CDink
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Citation:
Envoyé par Chichille8
En ce qui concerne l'Europe de l'euro, selon ces graphiques, la Belgique et la France ont définitivement les meileurs résultats!
Le principal problème est selon moi que la retraite des fonctionnaires n'apparaît pas dans la dette française. C'est un principe de base en comptabilité financière de mettre en place des provisions pour dette. Ceci n'est pas fait au budget de l'état français. Il y a donc une dette cachée estimée entre 500 et 1 000 milliards d’euros à l’horizon 2030...
15/12/2011, 21h55
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
@CDink
Soit. Des sources peut-être ?
Pour moi, un chiffre annoncé comme ça, sans source ni argument, n'a guère de crédibilité. Tout au plus celle d'une rumeur.
:buba:
La France a changé de président, depuis et les recommandations de ce rapport ont-elles été suivies?
17/12/2011, 12h45
aslio
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
@Cdink
Ne t'en offusque pas, il n'y a absolument rien de personnel ;)
Merci pour la source, que je n'ai pas eu le temps de lire en intégralité mais j'irai.
18/12/2011, 09h03
krisscc
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
Pour détendre un peu parlons des traders MDR
Devant sa banque, un trader gare sa Porsche flambant neuve, histoire de frimer devant ses collègues. Au moment où il commence à sortir de sa voiture, un camion arrive à toute allure et passe si près qu'il arrache la portière de la Porsche, puis disparaît aussi vite.
Le trader se rue sur son portable et appelle la police. Cinq minutes après, les flics sont là. Avant même qu'un des policiers n'ait pu poser la moindre question, le trader commence à hurler "Ma Porsche turbo est foutue. Quoi que fassent les carrossiers, ce ne sera plus jamais la même ! Elle est foutue, elle est foutue !"
Quand il semble avoir enfin fini sa crise, le policier hoche la tête avec dégoût et lui dit :"C'est absolument incroyable à quel point, vous autres banquiers, vous êtes matérialistes ! Vous êtes si concentrés sur vos biens que vous ne pensez à rien d'autre dans la vie." "Comment pouvez-vous dire une chose pareille à un moment pareil ? " sanglote alors le propriétaire de la Porsche.
Le policier répond: "Vous n'avez même pas conscience que votre avant-bras gauche a été arraché quand le camion vous a heurté. "Le banquier regarde son bras avec horreur et hurle :"P*****, ma Rolex !"
18/12/2011, 15h02
Chichille8
Re : Comprendre la dette en 10 minutes
La situation économique actuelle est difficile dans tous les pays. Les profiteurs financier aggravent la situation, certes, mai ils ne sont pas la cause et ne seront très certainement pas du remède, autrement que par un sérieux ménage de règles de fonctionnement de leur domaine.
La situation est inégale entre les différent pays, plusieurs aspects étant plus ou moins fort selon les lois en vigueur; mais la situation reste très, très préoccupante, partout.
Le avis sont très partagés sur le causes de cette situation, les uns s'en prenant aux dépenses effrénées des gvts, le autres s'en prenant aux causes extérieures et/ou étrangères sur l'économie locale. Mais dans tous les camps idéologique, on s'entend que la situation actuelle et la conséquence de décisions qui ont été prises, il y a 25 ans et plus.
La réalité, c'est que les modèles économiques actuellement en vigueur ont été mis en place dans les années '70, alors que la situation était fort différente de celle d'aujourd'hui, alors que la croissance était vue comme infinie et les dépenses en baisse constante. Or, aujourd'hui, c'est le contraire: la croissance stagne et même, diminue par moment alors que les dépenses explosent, notamment avec le vieillissement important de la population.
Il va falloir refaire tous nos systèmes étatiques: il faut refaire les systèmes de santé selon les réalités actuelles et aussi, celles à venir, donc cesser de penser ces systèmes en fonction des besoins d'il y a 20 ans. Même chose pour l'éducation: nous ne faisons plus face à une surpopulation de jeunes enfants, comme en 1970, mais à une masse croissante d'adultes venant d'ailleurs, pour combler les besoins vacants et qui ont besoin de la formation nécessaire pour occuper leur place, ainsi qu'à leurs propres enfants qui désirent prendre leur place et vivre dans leur nouvelle société. Et pareillement pour toutes les autres organistatations de l'État: c'est une refont en profondeur qui est nécessaire, un changement majeur de toutes les mentalités au sein de toutl'appareil gvtal. Ce n'est pas tant que des budgets nouveaux qui sont nécessaires, mais une vision à lon terme et une volonté politique forte, tout comme celles que l'on a vu dans les années '60 et '70.
Les insipides et interminables querelles politico-idéologiques qui sont présentement le lot de tous les gvts montrent l'absence totale de vision à long terme et donc, de leadership fort. En attendant, il faut parer au plus urgent et limiter les dégâts... et pour plusieurs, limiter les dégâts passe par des combats idéologiques dont ils ne comprennent pas eux-mêmes les conséquences réelles.
C'est triste, mais c'est comme ça: nous sommes dans le purgatoire politique de notre époque. Puisse que l'on en sorte au plus tôt!